06 juillet 2011

VACANCES…

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               La marchande de légumes semble avoir ciré ses tomates et ses poivrons avant de les disposer sur l’éventaire, un gosse porte une baguette plus haute que lui ; un chien tient un journal dans sa gueule ; un gamin nez en l’air heurte la bordure et se rétablit in extremis sur son vélo ; en haut des escaliers d’une villa un grand barbu essaie maladroitement de déployer une poussette d’enfant ; je croise deux coureurs euphoriques, un fonctionnaire peu habitué aux courses, le sac à provisions ballant au bout du bras ; un vieux monsieur fraîchement rasé et délicatement parfumé ; une vieille dame fait observer à son chien d’un ton gourmand : « Mm ! il  va faire beau. » Plaisir.

D’où renaît cette aptitude à saisir chaque instant ? Est-ce parce qu’il n’y a pas d’horaire contraignant, aucune urgence ? Est-ce le dépaysement ? Est-ce le retour à une vie plus saine, plus sportive, plus proche de la nature ?

« vacance » au singulier : « état  d’une place, d’une charge non occupée. »

J’ai mal au cœur quand je vois quelqu’un marcher le nez sur ses souliers ou une femme tirer impatiemment un enfant qui veut s’attarder sur le sable, une adolescente colée à la vitrine d’une boutique de fouffes à la mode, un visage « préoccupé » sur un corps « en tenue de vacancier ».

Nous nous laissons voler notre joie d’être !

Colette Nys-Mazure

 

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