03 février 2011

Histoire de belle-mère...

 

 

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GUERISON DE LA BELLE-MERE DE SIMON.

La femme idéale. La belle-mère rêvée. Alors que très souvent dans de nombreux couples la fameuse belle-mère pose problème, nous découvrons l’image de celle que toutes et tous aimerions avoir. Elle était peut-être un peu grippée ou autre chose, en tout cas au lit. Et voilà qu’à peine guérie, au moment où la fièvre la quitte, elle se met à les servir.

Qu’est-ce qui fait qu’elle ne perd pas de temps ? Femme soumise ? Une vie dévouée au service des autres ? Non, si la belle-mère se met à servir, c’est peut-être sa manière à elle de remercier non pas tant d’avoir été guérie mais de la manière dont cela s’est fait.

« Jésus s’approcha d’elle, la prit par la main, et il la fit lever ».

Devant la belle-mère de Pierre, Jésus se tait. Il n’y a ni mot, ni discours, ni paroles. Juste un geste accompagnant un regard. Un geste simple. Un regard vrai, tout en tendresse. Rien d’autre. Une raison en tout cas pour que celle qui vient d’être guérie, ait envie de remercier le Christ.

Nous aussi dans nos vies, nous sommes confrontés à la souffrance morale ou physique de l’autre, à la maladie d’un être cher. Et souvent nous sommes mal à l’aise. Nous ne savons quoi dire. Les mots nous manquent et nous préférons parfois éviter la rencontre. Alors, que dire, que faire ? Rien si ce n’est d’être là et reconnaître surtout que nous ne pouvons jamais tout à fait comprendre la souffrance de l’autre.

Il y a donc d’abord cet acte d’humilité à faire : je t’accompagne dans ce que tu vis mais en même temps je reconnais que je n’ai pas la prétention de tout saisir. Je ne suis pas toi, tu n’es pas moi. Je suis là et c’est bien ainsi.

Mais alors revient en nous la question : que faire, que dire ? Il n’y a rien à dire  puisque toute expérience de souffrance est de l’ordre du mystère, de l’indicible. Il y a alors le silence. Pas le silence vide de sens et pesant, mais plutôt un silence à l’écoute de la chair de l’autre pour sentir en nous la vibration de son être, la vibration de sa vie. Et sans autre prétention que celle d’accompagner la personne aimée dans ce qu’elle ressent. Il n’y a plus de parole dans ce monde là, si ce n’est qu’une écoute attendrie, empreinte de douceur accompagnée d’un geste de tendresse et d’un regard aimant. Et parfois ces gestes nous font peur. Nous les vivons souvent comme étant maladroits. Et cette maladresse n’est que le signe de notre pauvreté et de notre fragilité face au drame de l’autre. Il nous ramène constamment à notre propre finitude, à notre propre mortalité. Et ça c’est difficile à vivre dans un monde comme le nôtre qui essaye de nous faire croire que nous sommes des êtres immortels en éloignant de nous le plus possible la réalité de notre mort.

C’est vrai, devant la souffrance, la nôtre et celle des autres, nous sommes profondément démunis et impuissants.

Nous aimerions tant pouvoir changer le cours des choses mais cela ne nous a pas été donné. Il nous reste alors l’exemple du Christ.

A nous aussi de nous rapprocher de celles et ceux qui souffrent et de leur prendre la main. Cela ne changera pas la maladie mis notre geste, notre regard redonnera à l’autre toute sa dignité. Il ou elle pourra à nouveau être debout à ses propres yeux.

Jésus nous ouvre le chemin...


COCHINAUX  Philippe
Dominicain

 

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