31 janvier 2011
Fête de saint Jean Bosco
(Homélie)
En ce jour de la fête de saint Jean Bosco, il nous plaît de réentendre l'invitation de St Paul à nous réjouir sans cesse dans le Seigneur. L'Apôtre des nations invite les Philippiens à porter en quelque sorte (anachronisme) un regard salésien sur le monde: « Que votre sérénité soit connue de tous (..), ne soyez inquiets de rien, mais en toute circonstance, priez dans l'action de grâce ... ». C'est un regard positif sur la vie, les situations et les personnes, un regard auquel nous sommes, nous aussi, invités.
Il est bon que l'on nous voie, que l'on nous reconnaisse pour ce que nous sommes: des chrétiens heureux, joyeux. Même les plus âgés peuvent avoir "une figure de jeune homme". Cela se voit, cela se communique, cela se nourrit par la confiance, par la bienveillance, par l'amour même qui peuvent transparaître dans nos gestes, dans nos paroles, dans nos rencontres. C'est la richesse de l'héritage spirituel que nous recevons de Don Bosco.
Le fondateur de notre famille religieuse ne se contente pas de contempler le "ciel" de ses jeunes élèves. Il vit au milieu d'eux et il sait qu'ils ne supportent pas uniquement des pensées sérieuses; en outre, il a l'occasion de percevoir ceux qui souffrent de la "pauvreté", de l' ''abandon'' et quelles sont leurs requêtes, exprimées avec plus ou moins de clarté. Sa pédagogie "s'humanise" nécessairement dans les contenus et les méthodes. Le "salut éternel" est ainsi recherché à travers les formes indispensables du salut terrestre (nourriture, vêtement, logement, travail, profession, socialisation) et un style adapté sur mesure à la sensibilité des jeunes (sécurité, affectivité, sérénité, vie en famille, joie).
Voilà donc pour la joie, qui trouve tout naturellement sa place dans notre célébration. Quant au texte d'évangile choisi pour ce jour, ce n'est pas l'habituel récit de la rencontre entre Jésus et les enfants. C'est un autre texte proposé lui aussi pour la fête de St Jean Bosco. La parabole de l'évangéliste Matthieu sur le sel de la terre et la lumière du monde.
La joie que Saint Paul nous invite à cultiver n'est pas une joie naïve. Elle se fonde sur un projet de vie, sur une vision du monde, sur des valeurs qui n'est pas forcément partagée par tous.
Dans un monde où il semble que tout se vaut, être sel de la terre, c'est montrer que certains choix sont constructifs et d'autres pas. Le sel, c'est le goût. Le goût de la vie, c'est le sens que nous lui donnons. Or il y a des sens interdits, des voies sans issue ... Nous ne voulons pas non plus emprunter les avenues du suivisme. Alors, dans un monde en manque de repères, être lumière du monde, c'est oser indiquer des chemins d'humanisation et de bonheur.
Quand Jésus nous demande d'être sel de la terre et lumière du monde, c'est aussi pour nous inviter à aller à contre-courant; à oser dire qu'on peut fonder sa vie sur l'amour, et montrer ainsi que la solidarité est importante, que chacun mérite d'être accueilli et écouté, et qu'il y a une place pour lui, que le service de l'autre et le don de soi peuvent éclairer une vie.
Mais bien sûr, dans notre foi, comme dans notre vie, rien n'est jamais acquis une fois pour toutes, et nous ne vivons pas toujours selon les principes que nous proclamons. Il suffit de regarder l'histoire et même l'actualité de la vie des hommes: que de conflits inutiles, de haines et de souffrances injustifiés. Et nos communautés ont aussi toujours besoin de conversion.
C'est pourquoi Don Bosco est encore prophète lorsqu'il invite ses successeurs à œuvrer encore et toujours à l'accueil, au soutien, à l'accompagnement, à la promotion. Nous sommes rarement à la hauteur de son audace quand nous concevons nos projets pastoraux. Mais Don Bosco nous appelle à la passion pour la vie, il nous invite à nous émerveiller de ce qui est positif dans toute vie, et bien sûr dans celle des jeunes.
Vous me permettrez deux citations:
Umberto Eco (essayiste italien) écrivait à propos de Don Bosco: "Ce génial réformateur entrevoit que la société industrielle exige de nouveaux modes de socialisation et il invente alors une machine parfaite (. .. ) gérée sur des bases minimes; il prescrit à ceux qui la fréquentent un code moral et religieux, mais il accueille aussi ceux qui ne le suivent pas. En ce sens, le projet de Don Bosco investit toute la société de l'ère industrielle, à laquelle a manqué son "projet Don Bosco" avec la même imagination, la même inventivité (...), le même sens des temps".
Par ailleurs, l'un des cofondateurs du Parti communiste italien écrivait en 1920: "Don Bosco ! C'était un grand homme, que vous devriez essayer de connaître. Dans le cadre de l'Eglise ... Il sut créer un imposant mouvement d'éducation, en redonnant à l'Eglise le contact avec les masses, qu'elle était en train de perdre. Pour nous qui sommes en dehors de l'Eglise et de toute Eglise, il est un héros, le héros de l'éducation préventive et de l'école-famille. Ses continuateurs peuvent en être fiers " (G. Lombardo Radiee, Clericali e massoni di tronte al problema della scuola, Rome, La Voce, 1920, pp. 62-64, 1 Appendice).
Ces auteurs ont compris le cœur de l'œuvre de Don Bosco, son sens véritable: un grand amour envers les jeunes, se traduisant en un service en vue de leur formation humaine, spirituelle et professionnelle.
C'est un héritage à partager, à faire toujours davantage fructifier dans notre société qui a tant besoin de valeurs et de témoins.
Jean-Noël Charmoille sdb
Vicaire provincial
Paris 31 Janvier 2009
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30 janvier 2011
nos dimanches salésiens : " Viva Don Bosco ! "
Padre, di molte genti padre,
il nostro grido ascolta:
è il canto della vita.
Quella perenne giovinezza
che tu portavi in cuore
perché non doni a noi?
Padre, maestro e amico
noi giovani del mondo
guardiamo ancora a te.
Apri il nostro cuore a Cristo
sostieni il nostro impegno
in questa società.
Père , de nombreux jeunes, Père
Écoute avec tendresse
Le cri de notre vie.
Ton coeur débordant de jeunesse
disait la joie de vivre
et vibre encore pour nous.
Pour nous, tu es un Père un ami
Et de partout sur la terre
Nous regardons vers toi.
Guide nos pas sur ceux de Jésus,
Pour que grandisse l’amour
Dans le monde d’aujourd’hui.
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29 janvier 2011
La Famille salésienne de Don Bosco.
Rendons grâce à Dieu qui opère des merveilles en ses saints.
Penser aujourd’hui à la Famille salésienne, c’est reconnaître Don Bosco fondateur. C’est pourquoi nous parlons de la Famille salésienne de Don Bosco.
La relation qu’il établit avec certaines personnes et certains groupes fut particulière et privilégiée.
Avec Pie IX, il partagea les fatigues et les espoirs de la nouvelle institution, la Pieuse Société de Saint François de Sales, voulue elle aussi à l’image et à la ressemblance de la famille humaine qui a Dieu pour Père et de la famille ecclésiale qui a le Pape comme père commun.
Avec Mère Mazzarello, il vécut une expérience spirituelle et religieuse qui surprend à cause des médiations que le Seigneur avait préparées ; à cause des rencontres providentielles et de la lumière d’une institution réciproque qui devançait les contextes apostoliques de l’époque ; à cause de la collaboration authentique et féconde qui permit la fondation de L’ Institut des Filles de Marie Auxiliatrice.
Avec beaucoup de croyants, engagés pour le bien des jeunes et le renforcement de la foi des gens simples, il a fait l’expérience de la force et de l’efficacité du travail réalisé dans l’union, selon l’esprit de l’Evangile et la méthode du Bon Pasteur. C’est ainsi qu’apparurent les Salésiens Coopérateurs et dans cette grande mouvance d’union de toutes les forces vives en vue du bien des jeunes, le vaste mouvement des Anciens.
Plus tard, sous l’impulsion de Don Rinaldi, troisième successeur de Don Bosco, apparurent d’autres formes de vie consacrée, voulant ainsi donner la joie de répondre aux appels du Seigneur à travailler à sa vigne sous toutes ses formes et de toutes les manières les plus prophétiques qui soient. C’est ainsi que furent créées entre autres les Volontaires de Don Bosco.
A plus de cent ans de sa mort, le phénomène salésien ne cesse d’étonner par son extension géographique et l’accroissement du nombre de ses groupes qui, avec leur originalité spécifique, regardent Don Bosco comme le père d’une grande famille spirituelle.
L’unité harmonieuse du charisme de fondation, la charité pastorale et la force du don fait à Don Bosco par l’Esprit, assurent le climat, le milieu de croissance et l’essentiel d’une Famille salésienne
Père Egidio VIGANO. Recteur Majeur
31 janvier 1995.
Poursuivre la découverte de la Famille Salésienne
Ce sera la fête à Liège.... le 8 octobre 2011 : visitez le site du 120ème !
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28 janvier 2011
Vous êtes une seule ruche.
Dès les origines de notre famille du Valdocco, une tradition a vu le jour : le mot du soir. Un entretien simple et cordial où le père s’adresse à ses fils pour les instruire, les édifier et aussi les divertir.
L’un des mots du soir de février 1864, que retranscrivit l’un de mes auditeurs, pourrait être intitulé : la parabole de la ruche.
« Mes amis, transportons-nous dans l’un ou l’autre de nos villages au printemps. Nous découvrons une prairie couverte de fleurs, lumineuse sous les rayons du soleil. Voici une ruche bourdonnante de vie. Chaque abeille joue son rôle. La reine rassemble. La reine assure l’unité et la fécondité. Les ouvrières volent et butinent de fleur en fleur le suc précieux ; d’autres abeilles montent la garde, construisent les alvéoles, nourrissent les larves. Chacune travaille pour le bien de toutes Chacune produit le miel, pain quotidien de cette grande famille. Chacune obéit. Imitez les abeilles dans leur obéissance à la reine, c’est-à-dire au règlement proposé par vos maîtres. Sans obéissance, pas d’unité possible ; le désordre s’installe et la critique divise. Le miel nourrit. Imitez les abeilles qui produisent le miel. Le miel qui nous régale et, parfois nous guérit. Le miel, résultat d’un travail assidu. C’est votre travail en classe, à l’atelier. Le miel, c’est la joie que vous semez en récréation, au théâtre et dans nos fêtes ; c’est la ferveur de votre prière ; c’est la douceur et la paix qui dessinent, sur notre famille rassemblée, un arc-en-ciel, de lumière»
Don Bosco
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27 janvier 2011
LE FOU ET LES SAINTS
Au départ le fou et le saint se ressemblent comme deux frères jumeaux.
Au départ ils disent tous deux la vérité.
Au départ le fou et le saint ont cette même insensée prétention de dire la vérité.
C’est après que cela se gâte.
Le fou est celui qui, énonçant la vérité, la renvoie aussitôt à son vrai destinataire, comme on rajoute sur une enveloppe l’adresse qui manquait.
Je dis le vrai donc je ne suis pas fou, dit le fou.
Je dis le vrai mais je ne suis pas vrai, dit le saint.
Je ne suis pas saint dit le saint, seul Dieu l’est, à qui je vous renvoie.
Les fous et les saints se côtoient dans l’Histoire.
Ils se frôlent, ils se cherchent et parfois se rencontrent pour le plus grand malheur du fou, pour son plus beau désastre.
Trois des quatre évangélistes décrivent la guérison par le Christ d’un possédé qui « avait sa demeure dans les tombes et que personne ne pouvait lier, même avec une chaîne ».
Le fou est dans la compagnie des morts. Il a son visage tourné vers l’ombre. Plus rien ne lui arrive que du passé. Il ne peut se lier à rien ni personne, il ne peut nouer aucune histoire vivante avec les vivants.
Le saint a son visage tourné comme une proue vers ce qui vient de l’avenir pour féconder le présent, pollen de Dieu transporté par toutes sortes d’anges.
Le saint n’en finit pas de relier le proche au lointain, l’humain au divin, le vivant au vivant.
Christian BOBIN « le très-bas »
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