28 mai 2014

Je cherche Ton visage..

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Je cherche Ton visage...
Dieu était là et je ne le savais pas !
Mon âme a soif de Dieu-Amour, de Dieu-Vivant.
Je cherche Ton visage...Seigneur, fais que je voie !
Que je Te voie en moi, en toute personne !

Combien de fois ai-je dit, ai-je chanté ces phrases !

« J'aime la création car c'est Dieu qui l'a créée. J'aime encore plus le ciel car c'est là que Dieu habite. » dans "La Pastorale des santons de Provence".

Cette phrase peut sembler bien naïve et pourtant, cette semaine, elle m'a ramenée à l'essentiel dans ma propre quête pour avancer sur le chemin de l'amour. Longtemps, j' ai cherché ce qui faisait ma force. J'ai découvert que je puise ma nourriture dans mes rencontres avec l'autre, avec les autres, dans la marche au cœur de l'humanité. Et, il y a 2 ou 3 ans, j'ai posé la question : Comment mettre l'autre au cœur de ma prière comme au cœur de ma vie ?

Grâce à ce passage de la Pastorale des santons, j'ai trouvé une réponse à ma question (par quel cheminement?) Cette réponse est là dans cette soif qui m'habite et que j'avais laissée en sommeil : Seigneur, fais que je Te voie, en moi, en toute autre personne !

Oui, Seigneur, je Te remercie de T' avoir reconnu, comme à Emmaüs, de T'avoir VU, l'espace d'un éclair. Et cela a transformé ma vie ! Lorsque je dis : « j'ai changé » j'entends toujours cette personne dont la réponse avait fusé : 'Oh ! Oui ! Vous avez changée ! Avant, je n'aurais jamais osé vous parler ! »et moi de répondre : « avant, je n'aurais jamais osé aller chez vous ! »

Merci, Seigneur, de m'avoir fait découvrir que je peux Te laisser prendre place en mon cœur, que Tu m' habites. Merci car Tu m'as alors donné l'audace d'aller vers les autres avec amour . Merci, Seigneur, car Tu m'a appris à avoir confiance en moi et à faire confiance en l'autre.

Comment mettre l'autre au cœur de ma prière comme au cœur de ma vie ? Je trouve une piste en disant  : « Seigneur, je cherche Ton visage. Fais que je Te voie en moi, en tout autre ! » Ma prière est respiration de mon âme lorsque je Te cherche... Aujourd'hui, ce ne sont plus des mots mais cela a pris corps en moi. Je découvre cette soif, cette brûlure, cette impatience de Te trouver, et je découvre aussi que dire : «  je me tourne vers Toi, » pour moi, cela veut aussi dire : « je me tourne vers les autres. ».

Que le Souffle de l'Amour incarné en moi, m'apprenne à aimer toujours plus au cœur de ce monde. Seigneur ! Que mon cœur se dilate toujours plus ! Seigneur, donne-moi d'avoir toujours cette soif d'amour, soif de Te découvrir encore à l’ œuvre aujourd'hui, en cet instant, en aimant toute création animée et inanimée, en aimant au cœur de cette création inachevée.

Seigneur, donne-moi d'avoir toujours soif de découvrir Ton visage au milieu des plus humbles, des petits, des personnes blessées par la vie.

Seigneur, donne-moi d'avoir toujours soif de découvrir tous ces petits miracles d'amour que nous pouvons accomplir ensemble.

Seigneur, donne-nous Ton Souffle pour nous aimer les uns, les autres et donne-nous la joie de construire ensemble, dans Ton amour, un monde nouveau.

Joie, émerveillement, confiance!

Et je commence à retrouver ce geste d'offrande en levant mes mains ouvertes. Mais que puis-je , aujourd'hui, déposer au creux de mes mains ?

Alice Damay-Gouin 
sur le site de la Fraternité de l'Ordre Franciscain Séculier (OFS)

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21 mai 2014

Un pas sage

 

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Il est un lieu en nous, un Espace en nous, 
que nous percevons comme un inconfort et comme un vide.
C'est dans cet Espace même 
que se trouve le pas-sage vers la paix, 
vers la sérénité que nous cherchons. 
 
Depuis la nuit des temps,
toutes les traditions spirituelles en parlent... 
Dans les traditions initiatiques on parle d' "épreuve"... 
Quelles que soient les images utilisées, une chose est sûre : 
découvrir la porte d'entrée 
de la paix éternelle que nous cherchons, 
de la joie éternelle que nous cherchons, 
de la détente éternelle que nous cherchons,
ne va absolument pas se faire en continuant à fonctionner
comme nous fonctionnons habituellement... 
Cela ne va absolument pas se faire en continuant à chercher
dans la direction dans laquelle nous cherchons habituellement.
 
Jésus appelait à cela, il invitait à « faire retour »... 
 
C’est en nous retournant vers cela même que nous fuyons habituellement
que quelque chose va se découvrir.
 
Nous n'allons pas faire une découverte mais quelque chose va se découvrir à nous. 
 
Isabelle Padovani 
 
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04 mai 2014

Un aller simple pour Emmaüs ?

 

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Quand j'ouvre mon journal, je n'ai vraiment pas le moral. On est dans un monde de cauchemar, de folie : catastrophes, guerres, des faits divers sanglants, le chômage, la crise…et j'en passe. Rien ne va plus.
Ils sont dans le même état ces deux disciples de Jésus qui ont pris un aller simple pour Emmaüs, sans espoir de retour. Ils sont sur leur radeau à la dérive, au gré du courant de leur désespoir.

Moi aussi, je me sens à la dérive : Isabelle a fait une tentative de suicide, Grégory a raté son examen, le copain de Sophie est parti sans prévenir, la mère de Matthieu a un cancer et moi-même, je ne me sens pas très bien.

Mais voilà qu'un homme est assez fou pour les rejoindre sur leur radeau. Il prend le risque de couler avec eux et d'aller nulle part. Il ne se laisse pas impressionner par les nouvelles du journal, il n'est pas accroc de la télévision. Il n'a pas besoin de cela, car la souffrance, il l'a épousée ; la mort, il l'a vaincue. Il accepte de dériver avec les deux disciples dans leurs souffrances et leur désespoir.

Il y a dans ma vie, quelques personnes qui acceptent de me tenir la main quand je m'enfonce et que j'ai peur de couler. Ils vont au fond du trou avec moi. Ils m'accompagnent même dans la mauvaise direction. Alors cet homme incroyable, qui a rejoint les deux disciples, leur fait faire une traversée dans le passé des Ecritures. Il risque une parole qui éclaire, qui réchauffe, une parole qui tient la barre et donne le cap.

Quand rien ne va plus, c'est alors qu'il est proche, tellement proche qu'ils ne le voient pas. Quand je me pose et relis ma vie, quand j'ouvre les pages de la Bible, je découvre le sens de mon histoire souffrante mais aussi ses pages glorieuses, celle du peuple de Dieu avec ses aléas. Je prends le temps de contempler mon histoire comme on prend un enfant dans ses bras.

La traversée s'achève près de l'auberge d'Emmaüs. Il ne s'impose pas, il suit son chemin. A ce moment, les deux disciples rescapés deviennent capables d'inviter au repas et au repos. Ils veulent retenir l'homme qui redonne l'espérance. En partageant leur hospitalité, ils découvrent qui il est vraiment : l'homme de la fraction du pain, l'homme du don extrême. S'il disparaît à leurs yeux, c'est pour qu'ils prennent à leur tour les commandes, c'est parce qu'il leur fait confiance.

Quand je nourris les autres avec mon témoignage, avec une parole d'encouragement, avec un service rendu, avec un peu d'humanité dans un monde de brutes, Jésus-Christ Ressuscité est présent. Quand je célèbre l'eucharistie, quand je participe à la prière commune, Jésus-Christ Ressuscité est là, au milieu de nous.

Du coup, c'est de nuit qu'ils embarquent sur le zodiac de leur folle certitude et à fond les manettes, dopés par la rencontre du Ressuscité, ils rejoignent à vive allure Jérusalem pour annoncer la Bonne nouvelle aux onze. Ils savent maintenant qu'Il est vivant à travers eux et qu'ils en sont les témoins.

Jésus-Christ, le Vivant a besoin de mon visage pour sourire aux humains de ce temps. Il a besoin de ma bouche pour donner sa parole d'avenir. Il a besoin de mes mains pour toucher l'être blessé. Il a besoin de mes pieds pour montrer la route.

Vais-je accepter de le laisser monter à bord de mon radeau et de lui donner ma vie ?

Vincent Gruber, omi

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24 avril 2014

Chaque fois...

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Chaque fois que dans le monde grandit une vie authentiquement humaine, 
chaque fois que triomphe la justice sur les instincts de domination; 
chaque fois que la grâce est plus forte que le péché; 
chaque fois que les hommes créent des médiations plus fraternelles pour la vie sociale; 
chaque fois que l'amour est au-dessus des intérêts; 
chaque fois que l'espérance s'oppose au cynisme et au désespoir, 
alors toujours se réalise la dynamique de la résurrection !
 
(Leonardo BOFF)
 

21 avril 2014

SI DIEU OUBLIAIT

en hommage à Garcia Marquez décédé ce vendredi 18 avril...

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« Si Dieu oubliait un court instant que je ne suis qu’une marionnette de chiffon et me donnait un bout de vie, je profiterais de ce délai le plus que je pourrais. Je ne dirais sans doute pas tout ce que je pense, mais en définitive je penserais tout ce que je dis. Je donnerais du prix aux choses, non pour ce qu’elles valent, mais pour ce qu’elles signifient.
 
Je dormirais peu, rêverais plus, car j’ai compris que chaque minute où nous fermons les yeux, nous perdons soixante secondes de lumière. Je marcherais quand les autres s’arrêtent, me réveillerais quand les autres dorment. Si Dieu m’offrait un bout de vie, je m’habillerais simplement, je m’étendrais sur le sol, mettant à découvert non seulement mon corps mais aussi mon âme. Je montrerais aux hommes combien ils se trompent en pensant que l’on cesse de tomber amoureux ! A un enfant je donnerais des ailes, mais je le laisserais apprendre à voler seul. Aux vieux j’enseignerais que la mort ne vient pas avec la vieillesse mais avec l’oubli.
 
J’ai appris tant de chose de vous, les hommes…J’ai appris que tout le monde veut vivre en haut de la montagne sans savoir que le vrai bonheur réside en la manière de l’escalader. J’ai appris que quand un nouveau né attrape pour la première fois le doigt de son père dans son petit poing, il vient de l’attraper pour toujours. J’ai appris qu’un homme n’a pas le droit d’en regarder un autre de haut que lorsqu’il peut l’aider à se relever. Elles sont très, nombreuses les choses que j’ai apprises de vous, mais en fait beaucoup ne me serviront pas, car quand vous me regardez dans cette boîte, malheureusement je serai mort.
 
Dis toujours ce que tu sens et fais ce que tu penses.
 
Si je savais qu’aujourd’hui est la dernière fois que je vais te voir dormir, je t’embrasserais de toutes mes forces et prierais le Seigneur pour pouvoir être le gardien de ton âme. Si je savais que se sont les dernières minutes que je te vois je dirais « Je t’aime » sans me demander bêtement que tu le sais déjà. Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne d’autres occasions de bien faire les choses, mais si je me trompe et qu’aujourd’hui est tout ce qui nous reste, j’aimerais te dire combien je t’aime et que jamais je ne t’oublierai.
 
Demain n’est garanti pour personne, jeune ou vieux. Aujourd’hui peut-être la dernière fois que tu vois ceux que tu aimes. Pour cela, n’attends pas trop, fais-le maintenant, parce que si demain ne vient jamais, tu regretteras le jour où tu n’as pas pris le temps pour un sourire, une accolade, un baiser, ou tu étais trop occupé pour leur accorder un dernier souhait. Garde ceux que tu aimes près de toi, dis-leur à l’oreille combien tu as besoin d’eux et traite-les bien, prends le temps de leur dire « pardon », « excuse-moi », « s’il-vous-plaît », « merci » et tous les mots d’amour que tu connais. Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande au Seigneur la force et la sagesse pour les exprimer. Montre à tes amis et à ceux que tu aimes combien ils comptent pour toi.
 
Gabriel Garcia MARQUEZ
(sans doute un de ces derniers textes qu'il écrivit et envoya à ses amis lorsqu’il se retira de la vie publique des suites de sa maladie.)