13 juillet 2008

DIEU AVEC LES MOTS DE L’HOMME

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Voilà bien ce qui est surprenant: il n’y a pas dans la Bible de vocabulaire religieux. Les mots de la vie quotidienne, le vocabulaire des relations humaines, de la famille ou du commerce, inscrivent Dieu dans la vie de tous les jours. Seuls les païens et leurs magiciens, ceux dont les dieux habitent très loin parce qu’ils ne S’intéressent pas aux hommes, prétendent les mobiliser ou les amadouer avec des mots spéciaux et des « Abracadabra ». Le Dieu d’Israël, celui de Jésus, s’assied à notre table, pour parler avec nous, dans notre langue.
 
Aucune langue, aucun mot n’est spécialement habilité à dire Dieu, comme un outil adéquat qui aurait été mis au point uniquement pour cet usage.  Mais tous les mots de l’homme, les mots qui disent son intelligence et son cœur, ses trouvailles, ses relations, ses affections et ses désirs profonds, tous les mots vraiment humains peuvent dire vraiment quelque chose de Dieu.
 
Et quand Jésus lui-même a voulu nommer Dieu, ce n’est pas non plus dans un dictionnaire qu’il a trouvé le mot « Père » et l’appellation « Papa », « Abba ».  Pour dire sa relation personnelle à celui qui est tout pour lui, et que tous autour de lui appellent solennellement « Dieu », Jésus reprend tout simplement le nom affectueux qu’il donnait, tout enfant, à son papa, Joseph, qui veillait sur lui.
  Jean-Noël BEZANCON, prêtre et théologien.Extrait de « Dieu n’est pas bizarre »,

éd. Bayard-Centurion

12 juillet 2008

AFFIRMATION OU SEDUCTION ?

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C’est un mauvais début que d’affirmer: Jésus est le Fils de Dieu, il est ressuscité.
 
La démarche spirituelle n’est pas de recevoir une affirmation,
elle est d’entrer dans la connaissance par la séduction.
 
Etre comme aspiré par Jésus, j’ai le sentiment que Jésus m’arrache à moi.
 Jean SULLIVAN, prêtre et écrivain. 

Extrait de « L’instant - l’éternité », éd. Le Centurion

11 juillet 2008

DIEU MYSTERE

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L’étrange pari qui consiste, en dix lignes, à dire ce qu’est, pour soi, Dieu!  Y répondre signifierait que l’on sait qui est Dieu - lequel est un Dieu caché. Il est plus juste et plus humble d’énoncer ce que serait, pour soi, le monde sans Dieu: le même, exactement, sous la même lumière, sauf qu’elle serait froide.
 
Dieu, pour moi, c’est la certitude que la raison, seule, ne suffit pas à l’homme et c’est pourquoi je me sens si gaiement incapable de le définir, ni même de le dire. Parce que s’il n’était pas indicible, il ne serait pas Dieu. La foi est une chance insensée puisque Dieu, pré­cisément, n’est que mystère.
 Marcel JULLIAN. Écrivain, ancien directeur d’Antenne 2

Extrait de « Panorama »

09 juillet 2008

DIEU PAR EXPERIENCE

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On accède à Dieu non pas par une démarche extérieure-par preuve, argumentation et conclusion, mais par une démarche intérieure - par expérience et par vérification de cette expérience.
 
Un homme ne devient pas amoureux d’une femme par  réflexion, argumentation et conclusion. Sauf dans les mariages de raison!  On devient amoureux par rencontre et expérience, par une exultation intérieure.  Puis, de l’intérieur de cette expérience, on en appelle à la raison pour vérifier, authentifier et aménager cet amour.  Pourquoi en est-il ainsi ?  Parce que l’homme et la femme constituent une réalité qui précède la raison.  Celle-ci ne fonctionne qu’à l’intérieur de celle-là, ou elle déraisonne!
 
 
Ainsi en est-il de Dieu.  Il n’est pas un objet de connaissance parmi tant d’autres que, par un long cheminement raisonné, on finirait par rejoindre ou manquer.  Dieu n’est pas l’Amérique de Christophe Colomb!
 
Dieu et l’homme constituent une réalité qui précède  l’exercice de la raison et l’entoure. Celle-ci ne peut fonctionner qu’à l’intérieur d’une expérience, donnée à différents degrés.  Dieu ne peut être connu qu’en étant reconnu: l’homme devient alors croyant en accueillant, vérifiant et aménageant son expérience. Et Dieu ne peut pas être purement et simplement ignoré, il est toujours, à des degrés divers, méconnu, mal connu. C’est la méconnaissance qui entraîne le refus.
 François VARONE, Théologien.Extrait de « Ce Dieu absent qui fait problème », éd. Cerf

08 juillet 2008

La prière des enfants de Dieu

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La prière, pour être féconde, doit venir du cœur et pouvoir toucher le cœur de Dieu. Vois comment Jésus a enseigné à ses disciples à prier. Chaque fois que nous prononçons le « Notre Père », Dieu, je le crois, porte le regard sur ses mains, là où il nous a gravés : « Je t'ai gravé sur la paume de ma main » (Is 49,16). Il contemple ses mains et il nous voit là, blottis en elles. Quelle merveille que la tendresse de Dieu !
 
Prions, disons le « Notre Père ». Vivons-le et alors nous serons des saints. Tout y est : Dieu, moi-même, le prochain. Si je pardonne, alors je peux être saint, je peux prier. Tout provient d'un coeur humble ; ayant un tel cœur, nous saurons comment aimer Dieu, nous aimer nous-mêmes et aimer notre prochain (Mt 22,37s). Il n'y a là rien de compliqué et pourtant nous compliquons tant nos vies, les aggravant de tant de surcharges. Une seule chose compte : être humble et prier. Plus vous prierez, mieux vous prierez.
 
Un enfant ne rencontre aucune difficulté à exprimer son intelligence candide en des termes simples qui disent beaucoup. Jésus n'a-t-il pas fait comprendre à Nicodème qu’il faut devenir comme un petit enfant ? (Jn 3,3) Si nous prions selon l'Évangile, nous permettrons au Christ de grandir en nous. Prie donc avec amour, à la manière des enfants, avec l'ardent désir de beaucoup aimer, et de rendre aimé celui qui ne l'est pas.
Mère TERESA