04 octobre 2008

Hymne à la joie.

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La joie est prière, force et amour.
Dieu aime celui qui donne avec joie.
La meilleure manière de montrer notre gratitude envers Dieu et les gens,
c’est d’accepter tout avec joie.
Etre heureux avec Lui, maintenant, cela veut dire :
Aimer comme Il aime,
Aider comme Il aide,
Donner comme Il donne,
Servir comme il sert,
Sauver comme il sauve,
Etre avec Lui 24 heures par jour,
le toucher avec son déguisement de misère dans les pauvres
et dans ceux qui souffrent.
Un cœur joyeux est le résultat normal d’un cœur brûlant d’amour.
 Mère Térésa.

01 octobre 2008

Se mettre en route

 de R. Riber


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Se mettre en route,
c'est quitter l'immobilisme qui nous fige,
c'est entrer en mouvement
et mobiliser toutes ses énergies,
celles du corps et celles du cœur,
pour tendre vers un même but.
 
Se mettre en route,
c'est créer l'harmonie
entre les yeux et le regard,
entre l'oreille et le son,
entre les lèvres et la parole.
C'est passer de la nuit à la lumière.
 
Se mettre en route,
c'est choisir une direction
et c'est partir ensemble afin de vivre,
de vivre les retrouvailles,
de vivre la rencontre.
 
Se mettre en route, c'est ne plus être seul,
car c'est tout un peuple qui se met en mouvement,
c'est tout un peuple qui se met en marche,
c'est tout un peuple qui est en espérance,
en attente d'une promesse inouïe.,
 
Se mettre en route, c'est notre affaire,
il y va de notre vie, de notre avenir.
Oui, se mettre en route,
c'est vraiment l'histoire d'un peuple.

 

30 septembre 2008

La parole qui féconde et renouvelle

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C’est dans notre vie que, du matin au soir, coule entre les rives de
notre maison, de nos rues, de nos rencontres, la parole où Dieu veut résider.
 
C’est dans notre esprit qui nous fait nous-mêmes à travers les actes de notre travail, de nos peines, de nos joies, de nos amours, que la parole de Dieu veut demeurer.
 
La phrase du Seigneur que nous avons arrachée à l’Évangile dans une messe du matin ou dans une course de métro, ou entre deux
travaux de ménage, ou le soir dans notre lit, elle ne doit plus nous
quitter, pas plus que ne nous quitte notre vie ou notre esprit.
 
Elle veut féconder, modifier, renouveler la poignée de main que nous aurons à donner, notre effort sur notre tâche, notre regard sur ceux que nous rencontrons, notre réaction sur la fatigue, notre sursaut
devant la douleur, notre épanouissement dans la joie.
 
Elle veut être chez elle partout où nous sommes chez nous. Elle veut être nous-mêmes partout où nous sommes nous.
 
La parole du Seigneur, elle exige notre respect ; si notre vie a des pauses possibles, elle veut posséder à la fois un peu ou beaucoup de ces pauses, elle exige que notre esprit s’occupe exclusivement d’elle, veut de lui le sacrifice de tout ce qui vaut moins qu’elle. Elle veut que l’on prie sur elle dans l’oubli de tout ce qui est si peu à côté d’elle.

Madeleine Delbrêl
Nous autres, gens des rues, Textes missionnaires, Le Seuil, 1996.
 

27 septembre 2008

JUS de SALADE

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On rêve de communauté où chacun, censément, serait le tout de l'autre.
 
Non pas comme des pommes sur le pommier où chacune est
Finalement pour soi et le soleil pour tous.
 
Ni comme des fruits dans une même corbeille : il y a diversité,
Mais juxtaposée.
 
Alors on invente la communauté passée dans la moulinette
Ou le mixer. Tout y passe en effet... La peau, les pépins.
Il en sort un jus uniforme, plein de vitamines.
Mais chacun y a perdu de sa personnalité.
 
C'était, dit-on, le résultat de certains ordres religieux autrefois.
C'est peut-être aujourd'hui l'idéal de telle communauté de base
Où l'on ne sait plus très bien reconnaître
Laïcs, religieuses, gens mariés, célibataires.
 
Une solution meilleure ? La salade de fruits.
Chacun reste lui-même : poire, pomme, banane, ananas.
Et chacun bénéficie du goût propre de l'autre.
 
Mais à une condition : accepter évangéliquement d'être coupé
En quatre, dix ou douze morceaux si l'on est un beau gros fruit.
Seuls, les très humbles restent entiers : une cerise, un grain de raisin, une groseille.
 
"Farandoles et Fariboles"
Jacques Loew
Ed. Fayard

18 septembre 2008

Des bouées sur le fleuve

par Paul-André Giguère                     source: www.spiritualite2000.com


 

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La recherche spirituelle est comparable à la descente d’un fleuve étranger ou la remontée d’une rivière inconnue. Elle est comme une aventure sur une mer largement imprévisible. On y rencontre parfois des nappes de brouillard et des saisons inquiétantes sans vent porteur et sans pluie bienfaisante, auxquelles succèdent des temps de tempête ou des semaines lumineuses. De grands récits initiatiques, comme l’Odyssée, illustrent la solitude du héros qui parcourt mer et monde cherchant à atteindre sa véritable demeure.

 
Sur la plupart des cours d’eau ou même sur les côtes des mers et océans, on trouve des balises à la navigation. Flottant sur l’eau ou se dressant sur des éperons rocheux, humble veilleuse tantôt verte,    tantôt rouge, ou phare puissant projetant son faisceau dans le lointain, les balises guident les pilotes. Elles signalent les écueils ou les récifs sur lesquels on pourrait venir se briser, les courants ou  tourbillons qui pourraient faire perdre le contrôle de l’embarcation, les hauts fonds sur lesquels on pourrait s’échouer. Elles rassurent.
 
Les balises ne dictent pas la navigation. Elles doivent être interprétées, décodées. Le pilote décide de sa vitesse ou de l’angle d’approche suivant d’autres facteurs plus ou moins significatifs : force des vents et hauteur des vagues, nature du voyage, le type d’embarcation et de son chargement.
 
La voie de la spiritualité ne ressemble ni à un canal aux rives bien délimitées, ni à une autoroute le long de laquelle on a multiplié les panneaux de signalisation.  Jésus avait une manière très abrupte de le dire : « Entrez par la porte étroite. Car large et spacieux est le chemin où on se perd et la plupart le prennent; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui conduit à la vie, et un petit nombre le trouvent » (Matthieu 7 13-14).
 
Comment donc s’y retrouver ?
 
Les traditions religieuses et les courants philosophiques servent  depuis toujours de points de repère comme de relais dans le voyage intérieur. D’où l’importance de s’y rattacher, même pour un temps, non pas en observateur distant mais sérieusement, à titre de disciple.
 
Toutefois, de même que le commandant ou le pilote, interprétant les balises, demeure à bord maître après Dieu, de même revient-il à chacun, chacune d’assumer ses choix, ses refus et ses orientations à partir de sa conscience. 
 
Mais comment cette conscience s’éduque-t-elle ? Car on se trouve ici dans le domaine de la conviction plus que de la certitude.
 
Selon les recherches de James Fowler, notre rapport aux balises dans le domaine spirituel et religieux varie suivant les étapes de notre  cheminement. Pendant une étape importante et assez longue, nous nous fions à ceux qui ont fait la route avant nous et qui font figure d’autorité, comme un marin qui s’en remettrait prudemment aux cartes et aux bulletins officiels de la météo même lorsqu’il aurait envie d’apprécier autrement la situation.
 
Dans le domaine spirituel, nous prenons comme balises fiables les autorités religieuses, les livres sacrés, les dogmes, la tradition.  Il arrive ensuite à certains, qui en viennent à estimer que ces cartes, respectables mais relativement anciennes, ont une utilité toute relative dans un monde où les frontières ne cessent de se déplacer et les côtes d’être refaçonnées, de s’en remettre davantage à leur jugement personnel, à leur rectitude interne et à leur intuition, assumant le risque de commettre une erreur qu’il sera toujours possible de reconnaître et de corriger.
 
Après quelque temps, il en est parmi eux qui modifient le sens même du voyage, comprennent qu’il ne faut peut-être pas absolutiser la  destination, que l’essentiel du voyage réside justement dans le fait d’être en mouvement et qu’une profonde solidarité unit tous les voyageurs quelles que soient leurs embarcations, leurs cartes ou leurs instruments de navigation.
 
Quel que soit le stade où ils se trouvent, cependant, pour les  chrétiens, la référence, le phare, la balise, c’est le Christ.
 
Pour eux, il est bien moins important d’avoir beaucoup de connaissances religieuses que de s’engager dans une relation vivante avec le Vivant. Alors prend sens la parole que lui attribue l’évangéliste Jean quand il le présente comme un berger : « Il marche devant les brebis et elles le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. Elles ne suivront pas la voix d’un étranger, elles le fuiront au contraire, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers » (10 4-5).