21 septembre 2010

Prendre le risque d’oser être heureux

de Jacques SALOME  - découvrir son blog "passeur de vie"

 

 

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Ces termes mis l’un à côté de l’autre, peuvent sembler paradoxaux. Y aurait-il un risque à être heureux ? N’oserions-nous pas prendre ce risque ? Y aurait-il trop de difficultés pour oser être heureux ?

Alors que notre bon sens semble nous dire que la recherche du bonheur est, à l’évidence, au cœur même de l’existence chez chacun d’entre nous, nous pouvons constater dans notre entourage immédiat, combien sont rares ceux qui nous donnent le sentiment d’être heureux ou simplement satisfaits de la vie.

Je ne suis pas persuadé que la recherche du bonheur soit parmi nos besoins prioritaires, quand je vois le nombre de gens qui sont d’une habileté incroyable pour déclencher (avec beaucoup de ténacité parfois) ce qu’ils ne souhaitent surtout pas !

Il m’arrive, au-delà de l’étonnement, d’être accablé en voyant, avec quelle créativité nous pouvons nous mettre dans des situations impossibles. Comment nous pouvons provoquer l’insupportable, déclencher nos propres malheurs et souvent, trop souvent, nous empoisonner l’existence par des pensées toxiques avec lesquelles nous allons ruminer durant des jours, des mois et quelquefois des années, une quantité extraordinaire de sentiments négatifs envers nous-mêmes ou envers certains de nos semblables (qui le plus souvent sont nos proches !).

Oui oser être heureux semble constituer un risque et en premier celui de devoir renoncer à être malheureux, de se priver du plaisir de se plaindre, de lâcher prise sur la tentation de la victimisation et des reproches à l’égard du monde entier. Quand nous voyons avec quelle ténacité nous préférons utiliser nos énergies à accuser, à disqualifier autrui plutôt que d’utiliser ces mêmes énergies à se positionner, à se respecter, à s’affirmer ou à mieux se définir.

Etre heureux repose sur quelques balises et ancrages, qui méritent d’être connues (et mises en pratique !).

• apprendre au vivre au présent.
• apprendre à évacuer les pensées négatives qui nous peuvent nous envahir.
• apprendre à restituer les messages toxiques que nous pouvons recevoir.
• apprendre à rester en accord entre ce que nous ressentons et faisons, entre ce que nous pensons et disons.
• apprendre à respecter ses limites et son rythme de vie.

Ces quelques balises vont nous conduire à nous aimer, à nous respecter, à nous responsabiliser.

S’aimer n’est pas facile. Notre éducation ne favorise pas l’éclosion d’un tel sentiment envers nous mêmes !

Nous apprenons à douter, à ne pas cultiver l’estime de soi, à ne pas rester trop longtemps dans le plaisir d’être.

Se respecter suppose d’apprendre à dire non, et donc à faire (malgré nous) de la peine à notre entourage en ne répondant pas aux attentes ou aux désirs de ceux qui prétendent nous aimer, qui sont proches.

Cela suppose de pouvoir nous différencier de leurs croyances, de témoigner que nous n’avons pas les mêmes goûts, les mêmes ressentis, les mêmes sentiments.

Se responsabiliser suppose de ne pas cultiver la victimisation, l’accusation ou la mise en cause d’autrui face à tout ce qui peut nous arriver. Et d’apprendre que quoiqu’il nous arrive c’est à nous d’en faire quelque chose qui ne reste pas négatif.

En respectant ces quelques possibles nous avons quelques bases solides pour sinon être heureux, du moins découvrir que nous sommes un bon compagnon pour nous-mêmes.

 

 

18 septembre 2010

Le bon samaritain ...

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Connaissez-vous la parabole du bon samaritain ?   Oui, un peu ? Voilà l’occasion de vous (re) plonger dans un beau texte au message d’amour fort !

« Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle » ? Voilà une sacrée question !


Mais question curieuse quand c’est un religieux, homme cultivé, qui vient la poser à Jésus.  Ce religieux qui pose la question connaissait la réponse, mais en théorie !


Quand Jésus lui demande « Qu’est-il écrit dans la loi ?  Qu’y lis-tu ? » Il affirme sans hésiter : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ta force et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi même. »  Mais quand Jésus lui dit : « tu as bien répondu, fais cela et tu vivras ». C'est-à-dire il lui demande de mettre en pratique cette parole, celui-ci, pour s’esquiver rétorque : « qui est mon prochain ? ».


Jésus raconte alors une parabole, c’est à dire une histoire qui pointe une vérité essentielle ; c’est la parabole du bon samaritain. Jésus reprit : « un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, il tomba sur des bandits qui, l’ayant dépouilléEt roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Il se trouva qu’un prêtre descendait par ce chemin, il vit l’homme et passa à bonne distance. Un lévite, de même arriva en ce lieu ; il vit l’homme et passa à bonne distance. Mais un Samaritain qui était en voyage arriva près de l’homme : il le vit et fut pris de pitié. Il s’approcha, banda ses plaies en y versant de l’huile et du vin, le chargea sur sa propre monture, le conduisit à une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, tirant deux pièces d’argent il les donna à l’aubergiste et lui dit : « Prends soin de lui , et si tu dépenses quelque chose de plus, c’est moi qui te le rembourserai quand je repasserai. Lequel des trois, à ton avis s’est montré le prochain de l’homme qui était tombé sur des bandits ? » Le légiste répondit : « C’est celui qui a fait preuve de bonté envers lui ». Jésus lui dit : « Va et, toi aussi, fais de même ».


Le Samaritain en passant outre le mépris inculqué par les hommes, laissant parler son cœur, a été le prochain du blessé.


Accéder à la vie éternelle, c’est aimer en pratique Dieu et mes semblables, c’est suivre l’exemple du Samaritain ! Le sacrificateur, c’est à dire le prêtre du temple a une fonction importante. Il est l’intermédiaire entre Dieu et les hommes. Mais il a passé son chemin. Le lévite, aide du sacrificateur, passe également sans rien faire.


Il peut y avoir maintes raisons qui ont poussé ces hommes à ne pas s’arrêter : trop pris par leur travail, pressés par les responsabilités liées à leur fonction, ou peut-être apeurés par les blessures de cet inconnu, ou simplement indifférents…  Ces deux hommes sont des religieux !  On serait pourtant en droit d’attendre leur aide.


Peut-être nous arrive t-il aussi d’être déçus par ceux qui nous sont proches. Que se passe t-il dans nos cœurs quand les personnes desquelles nous pourrions attendre de l’aide, refusent même de nous voir, et encore moins de voir notre souffrance… Quand ceux qui nous sont proches ne peuvent ou ne veulent nous aider, notre souffrance est encore plus lourde, plus profonde ? Plus le temps passe, plus l’état du blessé s’aggrave.


Les Samaritains et les Juifs étaient loin d’être des amis. En conflit depuis de nombreuses années, ils n’avaient aucune estime les uns pour les autres. . Ils ne se parlaient pas, n’avaient aucune relation. La haine était réciproque. Que pouvaient espérer notre blessé de ce Samaritain ? Il ne pouvait s’attendre qu’à de l’indifférence. Et pourtant, celui-ci s’arrête, s’approche, et est pris de pitié pour lui. Il bande ses blessures, prend soin de lui… Et en faisant cela il accomplit  la volonté de Dieu pour les hommes.


…En réfléchissant aux raisons qui nous empêchent d’aider les autres on pourrait constater que parfois, nous aussi, nous sommes en réalité comme ce blessé au bord de la route.


Nous sentons nos manquements à l’égard des autres et nous sommes limités par notre propre souffrance. Comment pourrions-nous les aider, alors que nous-mêmes nous avons besoin d’assistance, d’écoute ? 


A chaque instant dans nos situations de souffrances, quand nous rencontrons l’indifférence… soyons dans la certitude que nous avons nous aussi, un « bon samaritain », Jésus est celui qui nous rejoint et s’arrête à notre niveau.


Etait-il possible à ce blessé de refuser l’aide du Samaritain ? Cela aurait été de la folie !  Comment refuser la présence agissante du Christ dans nos vies ?


Pour cela il faut accepter d’avoir besoin de lui. Il faut certainement de l’humilité, une prise de conscience de notre besoin de son amour, d’une relation avec lui. Jésus peut, veut et viens nous rejoindre dans nos vies. A nous de laisser sa vie venir nous guérir, nous restaurer.


Voilà la conclusion de Jésus à cet homme qui cherchait à savoir somment obtenir la vie éternelle. Jésus à également déclaré : »aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. »


En recevant l’amour de Jésus, en acceptant ses soins, sa guérison, je peux alors être debout et faire aux autres ce que le Christ a fait pour moi.

17 septembre 2010

la colère

de Saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève, docteur de l'Église - Introduction à la vie dévote, III, 8

 

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Le saint et illustre patriarche Joseph, renvoyant ses frères d'Égypte en la maison de son père, leur donna ce seul avis : « Ne vous courroucez point en chemin » (Gn 45,24). Je vous en dis de même : cette misérable vie n'est qu'un acheminement à la vie bienheureuse ; ne nous courrouçons donc point en chemin les uns avec les autres, marchons avec la troupe de nos frères et compagnons doucement et paisiblement.

Mais je vous dis nettement et sans exception, ne vous courroucez point du tout, s'il est possible, et ne recevez aucun prétexte quel qu'il soit pour ouvrir la porte de votre coeur au courroux. Car saint Jacques dit tout court et sans réserve que « la colère de l'homme n'opère point la justice de Dieu » (1,20).

Il faut vraiment résister au mal et réprimer les vices de ceux que nous avons en charge, constamment et vaillamment, mais doucement et paisiblement...

On ne prise pas tant la correction qui sort de la passion, quoique accompagnée de raison, que celle qui n'a aucune autre origine que la raison seule. Que si la colère gagne la nuit et que « le soleil se couche sur notre ressentiment » (Ep 4,26), se convertissant en haine, il n'y a quasi plus moyen de s'en défaire. Car elle se nourrit de mille fausses persuasions, puisque jamais nul homme courroucé ne pensa son courroux être injuste.

Il est donc mieux d'entreprendre de savoir vivre sans colère que de vouloir user modérément et sagement de la colère, et quand par imperfection et faiblesse nous nous trouvons surpris par elle, il est mieux de la repousser promptement que de vouloir marchander avec elle.

 

08 septembre 2010

Si tes enfants ne veulent plus aller à la messe ...

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Si tes enfants ne veulent pas aller à la messe de Noël, ne dis pas : « ils n’ont plus la foi ! » Dis seulement : « Ils ne vont plus à la messe ». Car qui t’a chargé de déterminer la mesure et le degré de la foi des uns et des autres ? N’oublie jamais l’Evangile !

C’est devant cette païenne de Cananéenne ou cet idolâtre de centurion romain que Jésus ne peut s’empêcher de s’exclamer de joie : « Jamais je n’ai vu une pareille foi en Israël ! ».

Si ta fille vit avec un copain sans être mariée ne dis pas : « Elle vit dans le péché ! » Dis : « Ma fille vit avec un ami »  Car est-ce toi que Dieu a désigné pour organiser le jugement dernier ?

Si tes petits-enfants ne sont pas baptisés ou ne vont pas au catéchisme, ne clame pas à qui veut l’entendre : Ils ont rejeté l’Eglise et ses sacrements… »

Que sais-tu des rendez-vous secrets que Dieu peut avoir avec tes petits-enfants ? Ces surprises bouleversantes dont nul ne connaît ni le jour ni l’heure.

Sais-tu qu’il n’y a jamais tant eu de baptêmes d’adultes qu’en ces temps-ci ?

Accepte que la foi de tes petits-enfants ne soit pas qu’en tes seules mains et ne dépende pas que de toi.

Mais, c’est parce que je sais que tu souffres de tout cela et que tu risques bien d’en avoir encore plus mal au cours des réunions de famille qui s’annoncent que je voudrais pouvoir éclairer ton regard d’une étoile.

Devenir capable de regarder l’autre comme un enfant de Dieu et non plus comme un non-pratiquant, le voir avec la tendresse même de Dieu, écouter l’autre comme quelqu’un à aimer et non comme un présumé coupable, c’est le signe le plus concret que Noël est bien arrivé et que c’est bien vrai que Dieu s’est fait homme.

(Jean DEBRUYNNE)

07 septembre 2010

CROIRE

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On entend dire parfois
Que rien ne va plus,
Parce qu’on n’y croit pas
Parce qu’il n’y a plus ni foi ni loi.

Or celui qui y croit inspire
Confiance et respect.
On dit qu’il est crédible
Parce qu’il fait ce qu’il dit.

D’autres disent « Il n’y a qu’à… »,
Et ne font pas.

On peut croire en la vie,
Que toute vie est sacrée,
Qu’elle a besoin d’être
Nourrie et protégée
Pour se développer.

On peut croire en l’homme,
Qu’il est capable du meilleur,
De construire la paix,
De vivre la solidarité
Avec les déshérités.

On peut croire en Dieu,
Père aimant qui a donné son Fils
Par le souffle de l’Esprit,
Ferment de justice et d’amour
Pour que le monde ait la vie.

Je crois au Dieu de vie,
Fait homme en Jésus-Christ    


Bernard HUBLER