20 août 2011

Dieu par expérience

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On accède à Dieu non pas par une démarche extérieure - par preuve, argumentation et conclusion, mais par une démarche intérieure - par expérience et par vérification de cette expérience.

Un homme ne devient pas amoureux d’une femme par réflexion, argumentation et conclusion. Sauf dans les mariages de raison!  On devient amoureux par rencontre et expérience, par une exultation intérieure.  Puis, de l’intérieur de cette expérience, on en appelle à la raison pour vérifier, authentifier et aménager cet amour.  Pourquoi en est-il ainsi ?  Parce que l’homme et la femme constituent une réalité qui précède la raison.  Celle-ci ne fonctionne qu’à l’intérieur de celle-là, ou elle déraisonne!

Ainsi en est-il de Dieu.  Il n’est pas un objet de connaissance parmi tant d’autres que, par un long cheminement raisonné, on finirait par rejoindre ou manquer.  Dieu n’est pas l’Amérique de Christophe Colomb!

Dieu et l’homme constituent une réalité qui précède l’exercice de la raison et l’entoure. Celle-ci ne peut fonctionner qu’à l’intérieur d’une expérience, donnée à différents degrés.  Dieu ne peut être connu qu’en étant reconnu: l’homme devient alors croyant en accueillant, vérifiant et aménageant son expérience. Et Dieu ne peut pas être purement et simplement ignoré, il est toujours, à des degrés divers, méconnu, mal connu. C’est la méconnaissance qui entraîne le refus.

 

François VARONE, Théologien.
Extrait de « Ce Dieu absent qui fait problème », éd. Cerf

 

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19 août 2011

AIMEZ-VOUS

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Il ne parle pas pour attirer sur lui une poussière d’amour. Ce qu’il veut ce n’est pas pour lui qu’il le veut. Ce qu’il veut, c’est que nous nous supportions de vivre ensemble. Il ne dit pas: aimez-moi. Il dit: aimez-vous. Il y a un abîme entre ces deux paroles. Il est d’un côté de l’abîme et nous restons de l’autre. C’est peut-être le seul homme qui ait jamais vraiment parlé, brisé les liens de la parole et de la séduction, de l’amour et de la plainte.

 

Christian BOBIN
Extrait de « L’homme qui marche » - Ed. Le temps qu’il fait

 

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18 août 2011

DIEU EST CROYANT

 

 

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Dieu est croyant. C’est-à-dire qu’il croit en l’homme. Qu’il ne cesse de se tenir au-dessus de toute bassesse. Il attend. C’est dire aussi qu’il est souverainement patient.

Dieu est Amour.  C’est-à-dire Refus.  Refus de se laisser circonvenir, empaumer par nos calculs.  Refus par conséquent de la violence en son nom. De l’intolérance sous toutes ses formes (on est toujours le juif, le nègre ou l’hérétique de quelqu’un).  Refus du meurtre en tout genre.  A titre collectif ou privé.  Par personne ou groupe social interposé. Par intérêt économique interposé. Par hypocrisie interposée assortie de péroraisons lénifiantes.

Pour Dieu il n’y a pas de raison d'Etat, de standing à maintenir.  Pas d’intérêt d’Eglise non plus.  Pas de boucs émissaires à trouver, de coupables à inventer pour justifier l’exercice du mépris et de la haine.

Dieu est liberté c’est-à-dire consentement mutuel ou partage.  Il a le respect des corps autant que des âmes. Dieu est croyant.  Il persévère à nous offrir une chance. A nous proposer la joie de vivre.

Catherine PAYSAN, écrivain.
Extrait de « Panorama »

 

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17 août 2011

VIVRE LES QUESTIONS

 

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Je voudrais, aussi bien que je le puis, vous prier d’être patient envers tout ce qu’il y a d’irrésolu dans votre coeur et d’essayer d’aimer les questions elles-mêmes comme des chambres fermées, comme les livres écrits dans une langue étrangère.

N’allez pas chercher maintenant les réponses qui ne peuvent vous êtes données puisque vous ne pourriez pas les vivre. Et il s’agit de tout vivre.

Vivez maintenant les questions. Peut-être en viendrez-vous à vivre peu à peu, sans vous en rendre compte, un jour lointain, l’entrée dans la réponse.

 

Rainer Maria RILKE, poète
Extrait de « Lettres à un jeune poète »

 

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16 août 2011

JESUS EST VENU A EUX

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Ce n’est pas seulement ceux qui s’appliquent, immobiles, à la contemplation, que Jésus favorise de sa visite et de sa manifestation mais aussi ceux qui marchent avec piété et justice sur les chemins de la vie active.

Certains d’entre vous, si je ne me trompe, le savent par expérience souvent, ayant cherché Jésus près des autels et des chapelles comme les femmes au tombeau, ils ne l’ont pas trouvé; et voici que, contre toute attente, il est venu à eux sur le chemin de leurs travaux.

Alors ils se sont approchés de lui et lui ont tenu les pieds, eux dont les pieds n’avaient pas été entravés par la paresse, grâce à leur désir de lui. Il ne faut donc pas, mon frère, trop épargner tes pieds sur les chemins de l’obéissance et dans les allées et venues du travail.

Jésus, pour toi, n’épargna pas à ses pieds la souffrance des clous et maintenant, il ne refuse pas de récompenser et de réparer les fatigues des tiens en te permettant d’étreindre et d’embrasser les siens.

En effet, quelle consolation pour toi, s’il vient à se joindre à toi comme compagnon de route …

 

GUERRIC d’IGNY, (12e siècle) chanoine et moine trappiste.

 

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