31 août 2013

DIS, ECOUTE-MOI.....

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Je suis juste née par hasard
Un jour de grande pauvreté
Dans un pays en guerre
Je n'ai jamais vu le sourire de ma mère
Ni même connu mon père.

Je suis né en prison
J'ai oublié pour quelle raison
Je n'ai pas connu le sein maternel
On me l'a très vite enlevé
Et cette femme qu'on disait ma mère
N'a pas supporté, elle s'est suicidée

Je suis née dans un sous-sol
Avec les souris à même le sol
Je n'aurai pas dû exister
Ma vie est une illégalité
Je n'ai pas de maison ni de nationalité

Je suis née en Afrique
J'ai une autre couleur de peau
Je croyais que tout le monde était comme moi
J'ai souvent eu faim et soif
Mais je n'ai rien dit je n'avais pas le choix

Je suis né on ne sait pas pourquoi
Sans amour sans foi ni loi
Des coups j'en ai ramassé des centaines de fois
Et je n'ai jamais compris pourquoi
La peur au ventre j'ai tout accepté
Contre un espoir d'amour et d'amitié
Mais ce fut toujours en vain

Je suis née dans un camp de réfugiés
A Podujevo, dans un pays étranger
Derrière de hauts barbelés
Et devant de lumineux miradors
Avec toujours des hommes armés
Un jour j'ai pris le convoi de la liberté
Pour une terre d'accueil et d'amitié

Et j'ai compris que dès la naissance
Nous n'avions pas les mêmes chances....

Poème : Mira Kuraj
04/2011

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30 août 2013

Être en vacances

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 Voici, une petite "recette " chrétienne ou simplement de bon sens :

Si être en vacances,
ce n'est pas courir toute la journée comme un dingue,
Si être en vacances,
c'est savoir regarder vivre ses enfants
et jouer avec eux,
Si être en vacances,
c'est savoir réduire l'abus de télé ou de radio,
Si être en vacances,
c'est prendre un peu de distance par rapport aux soucis,
Si être en vacances,
c'est savoir regarder l'oiseau qui vole,
ou le bout de bois qui flotte le long d'un fil d'eau,
Si être en vacances,
c'est savoir prendre un livre et le lire calmement,
Si être en vacances,
c'est pouvoir être enfin soi-même,
Alors pourquoi ne pas se mettre en vacances toute l'année ?

Car c'est toute l'année qu'il faudrait ne pas courir, regarder vivre ses enfants, s'écouter entre époux, etc...

Bref, les vacances étant par définition le temps propice à la qualité de la Vie, il serait dommage de se résigner à n'être un humain que quatre semaines par an... C'est-à-dire pendant le douzième de sa Vie !

Bruno LEROY.

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28 août 2013

Le désert

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Il y a dans le monde de nombreux paysages plus beaux, mais aucun, je crois, ne peut façonner l’esprit humain de façon si souveraine.

Dans sa rigueur et son austérité, le désert élimine de notre aspiration à comprendre la vie tous les subterfuges et toutes les multiples illusions par lesquels une nature généreuse peut prendre au piège l’esprit humain et l’amener à projeter sa propre imagerie autour de lui.

Le désert qui est nu et propre ignore tout compromis.

Il balaye au cœur de l’homme toutes les aimables fantaisies qui pourraient servir d’atours aux désirs pris pour des réalités, et ainsi lui confère la liberté de s’abandonner à un Absolu sans image : le plus éloigné de ce qui est loin, mais aussi le plus proche de ce qui est près.

Depuis que l’homme a commencé à réfléchir, le désert a été le berceau de toutes ses croyances en un Dieu unique.

Muhammad Asad – 1976

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22 août 2013

Pro-vocation

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Trop de malheur décourage de vivre.
Mais il peut être une pro-vocation.

Toute affaire cessante, il nous faut apprendre
dans le silence, la beauté des choses et des êtres.

Il nous faut entendre chanter la Source de l'Amour éternel.
Elle nous dira comment être, pour chacun,
quel que soit son passé, sa race ou sa croyance,
ce que le soleil et la pluie sont pour la plante.

Elle nous fera entendre
la peine infinie des dépressifs :
aimez-moi ou je meurs,
le cri des violents :
aimez-moi ou je mords.

Le malheur qui nous entoure est une pro-vocation.

Prêtons à Dieu nos bras;
nous ne dirons plus jamais
qu'il est manchot.
Prêtons à Dieu nos voix;
nous ne dirons plus jamais
qu'il est muet.

Stan Rougier

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18 août 2013

Le Bonheur est dans le « près » !

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Le bonheur est dans le tellement proche qu’il se loge dans chaque inspiration et expiration, action de grâces à Celui de qui nous tenons la vie. Il se découvre dans la contemplation d’un coucher de soleil ou d’un paysage merveilleux. Il se révèle au retour d’une rencontre profonde, comme les disciples d’Emmaüs.

Il se trouve au creux des mains jointes dans la prière ou tendues pour porter le frère éprouvé. « Le bonheur ne vient pas à ceux qui l’attendent assis. La meilleure manière d’atteindre le bonheur est de le donner aux autres » écrivait Baden-Powell, fondateur du scoutisme.

« Qui nous fera voir le bonheur ? » crie le psaume 4, 7. «Sur nous Seigneur que s’illumine ta face ! » Tel est le chemin emprunté par les ressuscités en vie éternelle que nous sommes déjà.

Je ne me prends pas pour Dieu mais quand Dieu se prend pour moi, je le laisse faire. Alors « Je » m’habite.

Le bonheur est dans l’obéissance du Fils qui devient pleinement Dieu et qui engendre à son tour dans une fécondité sans cesse renouvelée. L’humain devient alors Fils pour devenir Père à son tour. « Qui me voit, voit le Père » dit Jésus. Se référer à Lui, s’abandonner à Celui qui m’a créé et qui demeure invisible parce qu’Il nous respecte infiniment, voilà qui me permet d’exister pleinement, d’être moi-même et visible à mes propres yeux et à ceux de tous. Alors Dieu se fait chair.

À force de craindre le malheur qui pourrait nous arriver, nous laissons passer à côté de nous sans le voir, le bonheur qui s’offre à nous.

Le proverbe chinois dit : « L’arbre qui tombe fait plus de bruit que l’herbe qui pousse. » Il ne tient qu’à nous de nous mettre au ras du sol, le nez dans le gazon, pour entendre pousser la plante, pour voir germer la semence, issue du grain qui meurt.

« Jésus dit que la vie c’est comme la manne. Il faut s’agenouiller pour la ramasser chaque matin puis la pétrir lentement pour en faire des galettes de bonté que l’on partagera avec ceux qui sont sur le bord du chemin » écrit la théologienne et poétesse, Francine Carrillo dans "Le plus que vivant" p. 168.

Le bonheur est comme la traversée d’un cours d’eau, sautant de pierre en pierre jusqu’à l’autre rive, comme la trace aérienne du passage continu d’un côté à l’autre. Comme le fil invisible qui relie en un collier de perles les grâces reçues et glanées çà et là. À condition de prendre le temps de s’asseoir sur l’autre rive et de faire relecture, de contempler ce qui vient de se passer. De se poser pour se ré-jouir, c'est-à-dire jouir à nouveau. De contempler que nous sommes habités de l’intérieur, ici et maintenant.

À vos marques donc, car le bonheur est dans le « prêt ? » partez !

P. Vincent Gruber, omi

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