18 septembre 2013

La vie à petits pas

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La vie avance à petits pas,

Pour nous mener loin parfois,
Elle est émerveillement,
Chaque jour de se sentir vivant.

Peu importe le temps,
Il faut vivre l'instant,
Savourer le présent,
Avec un regard d'enfant.

Ceux que l'on dit vieux,
Ont perdus l'espérance,
Et sont tristes plus que joyeux,
Ceux que l'on dit vieux,
Ne savent plus être heureux.

La jeunesse est dans l'esprit,
Un rire qui s'épanouit au miroir de la vie,
La jeunesse est une façon de regarder,
Les événements qui peuvent arriver,
Et discerner les importants des futiles.

Les années enneigent nos cheveux,
Et nous donnent Sagesse,
A transmettre aux plus jeunes,
Pour leur montrer qu'on peut être Joyeux,
Même si les ans défilent tel un souffle de Dieu.

L'Amour a toujours rajeuni même les plus vieux d'entre nous!

Bruno LEROY.

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02 septembre 2013

C'est l'école !

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L’école était au bord du monde,
L’école était au bord du temps.
Au dedans, c’était plein de rondes ;
Au dehors, plein de pigeons blancs.

On y racontait des histoires
Si merveilleuses qu’aujourd’hui,
Dès que je commence à y croire,
Je ne sais plus bien où j’en suis.

Des fleurs y grimpaient aux fenêtres
Comme on n’en trouve nulle part,
Et, dans la cour gonflée de hêtres,
Il pleuvait de l’or en miroirs.

Sur les tableaux d’un noir profond,
Voguaient de grandes majuscules
Où, de l’aube au soir, nous glissions
Vers de nouvelles péninsules.

L’école était au bord du monde,
L’école était au bord du temps.
Ah ! que n’y suis-je encor dedans
Pour voir, au dehors, les colombes !

Maurice Carême

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31 août 2013

DIS, ECOUTE-MOI.....

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Je suis juste née par hasard
Un jour de grande pauvreté
Dans un pays en guerre
Je n'ai jamais vu le sourire de ma mère
Ni même connu mon père.

Je suis né en prison
J'ai oublié pour quelle raison
Je n'ai pas connu le sein maternel
On me l'a très vite enlevé
Et cette femme qu'on disait ma mère
N'a pas supporté, elle s'est suicidée

Je suis née dans un sous-sol
Avec les souris à même le sol
Je n'aurai pas dû exister
Ma vie est une illégalité
Je n'ai pas de maison ni de nationalité

Je suis née en Afrique
J'ai une autre couleur de peau
Je croyais que tout le monde était comme moi
J'ai souvent eu faim et soif
Mais je n'ai rien dit je n'avais pas le choix

Je suis né on ne sait pas pourquoi
Sans amour sans foi ni loi
Des coups j'en ai ramassé des centaines de fois
Et je n'ai jamais compris pourquoi
La peur au ventre j'ai tout accepté
Contre un espoir d'amour et d'amitié
Mais ce fut toujours en vain

Je suis née dans un camp de réfugiés
A Podujevo, dans un pays étranger
Derrière de hauts barbelés
Et devant de lumineux miradors
Avec toujours des hommes armés
Un jour j'ai pris le convoi de la liberté
Pour une terre d'accueil et d'amitié

Et j'ai compris que dès la naissance
Nous n'avions pas les mêmes chances....

Poème : Mira Kuraj
04/2011

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27 août 2013

Le collecteur de mots

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C'était un collecteur de mots.

Il allait par les rues du village et devant chaque porte demandait des phrases, des images, des silences. Oui des silences car il pensait que les mots étaient posés dans le vase des silences. Il allait dans les jardins et caressaient les plantes et susurrait des secrets aux différentes fleurs. C'était un secret différent pour chacune.

Il était amoureux des ruisseaux et à chaque période de l'année il comparait leurs courants aux variations de la parole. Et parfois la sécheresse le faisait tantôt pleurer, tantôt rire aux éclats car il n'est rien qui demeure.

C'était un collecteur de mots, il avait de grands trésors, un peu partout dans la vaste poche de son pantalon-mémoire. Pourtant il ne gardait rien pour lui, il était follement épris du partage. Il partageait les plus précieux, les plus rares mais aussi les mots de tous les jours. Il ne parlait pas au nom des autres, non les autres parlaient par sa voix et se reconnaissaient.

C'était un collecteur des mots, un diseur de bonne aventure, un conteur de la vie dans la tristesse ou la joie. On pensait qu'il était un peu fou mais il avait sa place au sein du village.

Un soir il est monté dans une étoile et c'est pourquoi il est fréquent certaines nuits d'entendre tomber des mots du ciel. Des phrases, des fragments, des poèmes, des silences. Peu importe, il faut tendre l'oreille dans l'obscurité. Il y a toujours suffisamment d'espoir et de vertiges dans cette nuit des mots.

© Patrick Chemin (2011)
Extrait du livre « Les écrits dans l’arbre » - Editions Epingle à Nourrice

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10 août 2013

Petit texte tu peux t'en aller...

Petit texte tu peux t’en aller
ce soir porter ton histoire sous d’autres regards.
Dans d’autres mains.
Dans le grand havresac des histoires de chacun.
Petit poème tu peux t’en aller :
j’ai mis la lampe dans le jardin
pour tromper le génie de l’obscurité.
je ne sais quel chemin tu empruntes.
Je ne peux le savoir.
Tu iras peut-être dans le cœur vaste des Hommes
ou dans le champ des chiens de pluie.
Dans le doux oubli des mémoires de ce monde.
Tu reviendras un jour peut-être dans la voix d’une autre.
Bien longtemps après je recevrai une lettre
citant quelques vers de ce poème dont j’aurai tout oublié.
Oh je vais parler simplement :
je suis juste un passeur.
Le clavier danse d’un imaginaire à l’autre.
Je suis juste la barque du passeur vers la bienveillance de l’île.
Et dans ce lieu nous nous retrouvons,
frères et sœurs de l’humanité.
Avec humilité nous posons cette délicieuse contribution
avec des mots et de l’amour.
Et s’il faut parler plus haut que le chagrin
nous convions le silence et la compassion.
Petit texte tu peux t’envoler :
papillon de nuit dans l’éternité de l’éphémère.

© Patrick Chemin (2011)

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