30 mars 2011

LA MARQUE DE CROISSANCE

Sans titre 1.jpg

 

Course

Notre vie est étrange.  Et pleine de contradictions.  Nous n'arrêtons pas de courir. Nous brassons les soucis.  Nous déployons des trésors d'imagination pour équilibrer la gestion de notre vie familiale, de notre vie professionnelle, de notre vie personnelle.  Tout bouge sans arrêt.  Tout est pris.


Vide

D'où vient alors cette impression que rien n'advient ? Comme si tout tournait autour d'un noyau vide?  L'impression que rien ne se passe? Que tout reste en l'état?  Que le baromètre est fixé sur «médiocre»?  Que notre terre est stérile et qu'il n'en sort que des moissons moyennes?  Comme si à l'intérieur de nous-mêmes plus rien ne grandissait, mais se contentait de vivoter, larvaire. Comme si notre petite musique intérieure ne pouvait plus être jouée ou entendue dans l'affairement quotidien.


Réduction

L'amour est toujours là, mais il est réduit à la présence par habitude. La tendresse est toujours là, mais elle est réduite à un sourire usé.  La foi est toujours là, mais elle est réduite à une vague façon de penser.  Dieu est toujours là, mais il est réduit à une relation sans chaleur. L'attention aux enfants est toujours là, mais elle est réduite à la surveillance des résultats scolaires. Les engagements qu'on a pris existent toujours, mais ils sont réduits à des gestes sans conviction. L'Église est toujours là, mais elle est réduite à une société d'appartenance. La solidarité est toujours là, mais elle est réduite à de simples paroles de commisération.  Tout est là. Mais c'est petit. En réduction.


Décision

On peut vivre ainsi, sous prétexte que c'est la loi de la vie, qu'on a pas le temps, qu'il faut parer au plus pressé.  On peut vivre ainsi, réduit à la plus petite taille. Mais on peut décider aussi de vivre à pleine mesure!  C'est pourquoi, chaque année, les 40 jours de carême nous sont nécessaires pour sortir de nos positions de repli ratatiné et pour lutter contre l'usure.  Le carême est le temps où le Christ nous appelle à grandir, à déployer, à élargir notre vie dans tout sa dimension. A croître.


Croissance

Cette croissance commence à l'intérieur de nous-mêmes, dans le secret.  Cette croissance se réalise par la pratique de l'Évangile.  Car l'Évangile nous amène, nous entraîne plus loin que nous-mêmes.  L'Évangile emporte notre amour, notre solidarité, nos engagements à des dimensions que nous n'osions pas espérer, à des dimensions que nous n'aurions pas eu le courage ni la possibilité d'atteindre avec nos seuls moyens.


La marque de la croissance

L'Evangile est le chemin ouvert à chacun pour se grandir, se déployer dans toute sa taille d'enfant de Dieu et d'enfant des hommes.  C'est un chemin redoutable sur lequel on avance, en se dépassant, à la suite du Christ.  Les Cendres sont la marque de croissance de ceux qui, avec leur faiblesse, décident de grandir en plantant dans leur vie l'Evangile du Christ.           

 

Ch Singer  "Terres"

 

Voir la vidéo du jour

Publié dans Carême | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

23 mars 2011

TROIS PETITS « S »

Sans titre 1.jpg

Quel drôle de titre comme sujet de réflexions et de prières de Carême ! C’est vrai et pourtant ces trois petits « S » représentent des réalités tellement importantes dans notre vie qu’il vaut bien la peine de s’y attarder un peu durant cette période privilégiée de l’année liturgique.

« S » comme silence. Nous vivons trop souvent dans le bruit, extérieur et intérieur. Pourtant le silence nous fait tant de bien ! Et souvent le Seigneur se trouve en son beau milieu.

« S » comme solitude. Mais solitude n’est pas isolement. C’est plutôt recul pour mieux se retrouver avec Dieu et avec nos frères et sœurs.

« S » comme secret. C’est dans le secret de notre cœur que le Seigneur se manifeste souvent et c’est au cœur de leur amour que les amoureux se disent leurs plus beaux secrets. Pourquoi n’en serait-il pas ainsi dans nos rapports avec Dieu ?

Durant ce carême, je vous invite à pratiquer ces trois " S."

Une petite technique nous y aidera : après la réflexion de chaque jour, juste avant la prière finale, assoyons-nous dans un endroit calme, fermons les yeux et ouvrons-nous au Seigneur, quinze secondes au début, puis quinze de plus  par semaine. Cette méthode simple et quotidienne nous aidera à entrer dans l’intimité de Dieu et à vivre un excellent carême.

En route donc !


Jules, prêtre

 

Voir la vidéo du jour

Publié dans Carême | Commentaires (1) |  Facebook | |  Imprimer | |

22 mars 2011

Vivre avec l'Evangile

 

Sans titre 2.jpg

 

"Les actes que nous impose notre vocation deviennent pour nous les plus sanctifiants.  Les devoirs d'état qu'elle crée sont pour nous le chemin unique de la sainteté."   Agir dans l'Esprit – page 322

 

On ne peut être à la fois pour l'Évangile et pour le fanatisme.

On ne peut se prétendre du Christ et défendre la ségrégation raciale.

On ne peut affirmer: Dieu est unique et  entretenir division et  séparation.

On ne peut se situer dans l'Évangile qui met les petits à côté de Dieu et se ranger résolument du côté des puissants.

On ne peut se nommer serviteur à la façon de Jésus de Nazareth et se comporter comme un seigneur.

On ne peut inviter à  l'humilité du Fils et, en même temps, exiger la première place.

On ne peut chanter une Église joyeuse et ouverte à tous et inventer des conditions de pureté telles que plus personne ne désire y entrer.

On ne peut annoncer un Sauveur venu d'abord pour les pécheurs et les brebis perdues et accueillir seulement les purs et les dignes et les conformes.  Qui oserait décider du «casier» des hommes et des femmes à la quête de Dieu?

On ne peut crier que l'Évangile détient la puissance d'inventer le monde à l'image créatrice de Dieu et se contenter de reproduire les coutumières structures du passé.

Seigneur, où trouverai-je la grâce de vivre en logique avec l'Évangile du Christ?                                            

Ch. SINGER "Terres"-edts du Signe

 

Voir la vidéo du jour

17 mars 2011

Dénouement

 

Sans titre 1.jpg

Il est des jours ou j’ai l’impression d’être enchaîné, noué.
Il est des chaînes qui m’empêchent de me déplacer vers Toi mon Dieu.
Des chaînes qui me lient corps et âme.
Je suis enchaîné dans une image que j’ai de Dieu,
Dans une image que je me fais de Dieu.
Je fais de Dieu, un Dieu qui me ressemble,
Un Dieu façonné à ma propre image.

Le Dieu que je porte en moi n’est-il pas un Dieu jaloux?
Jaloux comme moi, jaloux comme moi je peux être jaloux...
Le Dieu que je porte en moi n’est-il pas l’image d’un Dieu vengeur?
Qui se vengerait,  comme moi-même je suis capable de me venger...
Un Dieu, oeil pour oeil, dent pour dent.
Un Dieu que je dis bon et que je pense méchant.

Qu’ai-je fait de Toi mon Dieu?

Je suis enchaîné dans ma prière.
Souvent ma prière est une prière intéressée et du coup,
Le Dieu que j’invoque est un Dieu « bouche trou »
Parce que j’ai peur des « manques »
Je remplis ces manques par Dieu.
Ma prière est une prière qui ressemble à un contrat,
Où Dieu s’engagerait à une garantie de tous les dangers,
De tous les malheurs, de toutes les maladies, de tous les soucis...

Qu’ai je fait de Toi mon Dieu?

Je suis enchaîné dans mes idoles de Dieu.
Mon Dieu n’est-il pas un Dieu « gri-gri »,
Un Dieu porte-bonheur, un Dieu amulette sacrée?
Souvent les images de mon Dieu sont en or, en argent...
Bijoux que je porte sur ma poitrine, en médaillon, en camée.
Un Dieu idole que je place sur un piédestal, mais un Dieu impassible,
Un Dieu qui n’entend pas, un Dieu qui ne voit pas,
Un Dieu qui ne marche pas, un Dieu qui ne vit pas.

Mais Toi mon Dieu,
Tu as pris les risques de l’homme,
Tu as pris les risques de la croix,
Tu as pris les risques de la vie et de la mort.

Qu’ai je fait de Toi mon Dieu?


Robert Riber 
"fenêtres ouvertes"

 

Voir la vidéo du jour

 

11 mars 2011

Les béatitudes des visages


Sans titre 1.jpg

Bienheureux celui qui sait se taire
Pour regarder un visage
Et pour le rencontrer:
Bienheureux!

Bienheureux celui qui sait reconnaître
Tout ce qu’il a reçu
De paix, de présence innombrable, de force,
D’un visage qu’il ne voit plus
Bienheureux!

Bienheureux celui dont le visage
Peut libérer l’homme
Prisonnier de lui-même
Bienheureux!

Bienheureux les visages brisés
Qui ont quitté les faux-semblants
Et les retranchements
Pour partager une espérance,
Pour partager une lumière.

Bienheureux ton visage, Jésus
Sur la croix perdu,
Qui donne dans la mort même
Une transparence de ce que nous sommes
Et que nous n’avons pas reconnu.

Bienheureux ton visage, Jésus,
Parmi les hommes venu
Comme la seule image
De ce qu’on ne sait pas dire.

Bienheureux ton visage, Jésus,
Visage qui ne se ferme plus
Image de tout l’homme et de tout son mystère,
lmage parfaite de la Vie
Puisqu’Il est Image du Père.


Louis de La Bouillerie
In Recueil de textes non bibliques
«Le pardon » éd de l’Atelier, p.97

 

Voir la vidéo du jour