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SAVOIR SE CONCENTRER
En guise d'éditorial, je vous propose ci-après, un texte que Ginette confie à notre réflexion. Il me touche particulièrement car il rejoint mon "actualité". Sans en trouver les mots justes pour vous la dire, j'aimerai la confier à votre "douce présence" qui fait que le "nous" devient celui de l'espérance. Je vous renvoie également à la fin du texte de la conférence de X. Thévenot (page 8) pour vous dire merci, merci pour cette amitié fidèle sans cesse renouvelée où naît la confiance qui permet d'avancer … Merci également pour tout ce que nous avons partagé et vécu lors de notre W-E de Farnières. (Lisez quelques réactions en page 9). Là aussi, elles témoignent de cette amitié fraternelle qui se construit lorsque l'on se sait ensemble sur les chemins du monde. Bon temps de vacances et bonnes routes …. Franz
Parce-qu'elle sait capter la lumière et la chaleur du soleil pour la faire converger sur un seul point, la loupe est capable d'allumer un incendie. Si tu sais rassembler tes forces pour les jeter dans la bataille au moment et à l'endroit précis du combat, tu n'as pas besoin de beaucoup de troupes. Il suffit de les mobiliser rapidement et totalement. La concentration n'est pas essentiellement une façon de « faire » ; mais d'abord une façon « d'être ». (…)
A l'extérieur, refuse ce qui pourrait te disperser. Evite l'encombrement de ton placard, ta table de travail, ton sac, tes poches…, cela t'aidera à éviter l'encombrement de ton esprit. Ne fais pas plusieurs choses à la fois. Prends chaque problème l'un après l'autre. Tire ton dossier du classeur quand l'autre est fermé et rangé. Ouvre-le si tu as vraiment l'intention de penser ou de régler le problème.
Ne jette pas « un coup d'œil en passant » sur ce livre, cette revue, cette lettre ; lis un chapitre, un article, écris la lettre, sinon range le tout…et garde ton coup d'œil. C'est en distribuant, morceau par morceau ton attention que tu la disperses et l'épuises. (…)
Veux-tu être efficace ? Apprends à te limiter ; à vouloir tout faire, tu ne fais rien sérieusement. Si le tuyau d'arrosage est criblé de trous, l'eau péniblement gouttera au bout de ta lance. Bouche les fuites, la pression reviendra. (…) L'enfant dont le pupitre est plein de jouets, les poches pleines de bonbons et la tête pleine d'histoires, ne peut plus faire attention à son devoir. (…)
Ne détruis rien, classe tout et range tout pour pouvoir le retrouver. Comment ? En donnant tout à Dieu, paisiblement.
Ce qui est en toi est force vive : ton esprit, tes idées, ton imagination, ta sensibilité, tes aspirations, tes impulsions, tes émotions, tes affections, tes antipathies, ton enthousiasme, tes découragements, même tes tentations…mais cet étourdissant dynamisme qui éclate en tous sens est souvent mal aiguillé ou gaspillé. Si tu veux bien t'en servir, il faut d'abord abandonner tout à Dieu, dans une confiance totale. Quand tu ne garderas plus rien, tu pourras tout réussir car Dieu te fournira, au moment voulu, ce dont tu as besoin pour la tâche présente.
Se concentrer, ce n'est pas courir après tout ce qui grouille en toi pour le maintenir, par la force, immobile, c'est d'abord faire le vide…en donnant tout. Pour faire le vide, détends-toi : ton corps, tes muscles, tes nerfs, puis fais cadeau au Père de toutes tes puissances. Contemple-Le, laisse-toi regarder et puis engage-toi dans la tâche du moment.
Chaque jour, offre-toi ainsi à Dieu pendant quelques instants privilégiés de recueillement et de silence. Dans la journée, surtout lorsque tu es inquiet, pressé, surchargé, répète ton geste en une seconde d'amour, et tu seras pleinement disponible et sûrement efficace.
Si tu agis « à contrecœur », si tu accomplis ton travail « comme une corvée », si tu vis « parce qu'il faut bien », ton action, ton travail, ta vie, imposés de l'extérieur seront un esclavage, mais si tu adoptes chacune de tes activités, tu agiras de l'intérieur vers l'extérieur, et tu seras un homme libre. (…) Adopter chacune de tes activités, c'est te dire, en face de toute action, si petite soit-elle : Plus je me concentre, plus je me valorise en me rendant efficace.
Je ne suis pas seul, mais sur un immense chantier où tous ont besoin de ce geste ; avec tous, je bâtis le Monde, j'unis l'Humanité et je les sauve. Pourquoi regarder l'importance extérieure de mon ouvrage, puisque je dois le faire ; ce qui compte, c'est la profondeur de mon amour. Au cœur de cette action, Dieu est déjà au travail, il m'a donné rendez-vous.
…alors la corvée sera transmuée en œuvre gigantesque et tu ne seras plus partagé, dispersé, mais intensément présent.
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