02 décembre 2013

Renouveler notre intimité avec le Seigneur

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L’avent est le temps des veilleurs. Nous avons à accepter de traverser la nuit et le silence de l’attente. Pour affiner notre sens de l’écoute. Pour nous ouvrir aux choses essentielles. Pour accueillir celui qui vient. Autrement dit, il nous faut respecter ce silence ; il nous faut renoncer à le transpercer de nos « Seigneur, Seigneur » qui voudraient mettre fin à l’attente et voir notre désir immédiatement comblé. Chaque chose vient en son temps. Nous attendons l’enfant-roi qui va venir ; préparons-nous soigneusement. À vouloir trop nous presser, à refuser d’apprendre à veiller, nous risquons de manquer le fruit inattendu qui se prépare dans la nuit de notre foi. Car celui que nous attendons a toujours quelque chose d’inattendu.
 
Vivre l’avent dans le silence de l’amour qui apprend et prend patience, c’est admirer le Seigneur qui vient vers nous dans l’invisible. Car ne nous y trompons pas : si nous cherchons Dieu, c’est parce que nous avons d’abord entendu l’appel de celui qui nous cherche le premier. Voilà qui donne presque envie de se cacher plus profond dans la nuit pour faire grandir la joie d’y être découvert par celui dont on désire tant qu’il nous trouve. Jeu de l’amour qui fait taire les « Seigneur, Seigneur » pour augmenter la surprise et la joie des retrouvailles. Ainsi, l’avent est une occasion de reprendre à la base notre vie prière, de renouveler notre intimité avec le Seigneur.

Bruno LEROY.
 
Nous venons de publier notre lettre d'information.
Vous pouvez la consulter en suivant ce lien : INFOCoopbelsud - Novembre 2013
 

29 novembre 2013

La nouveauté

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Le Père céleste nous donne l’Esprit Saint, qui apporte la nouveauté
 
La nouveauté nous fait toujours un peu peur, parce que nous nous sentons plus rassurés si nous avons tout sous contrôle, si c’est nous-mêmes qui construisons, programmons, faisons des projets pour notre vie selon nos plans, nos sécurités, nos goûts. Et cela arrive aussi avec Dieu. Souvent, nous le suivons, nous l’accueillons, mais jusqu’à un certain point : il nous est difficile de nous abandonner à lui avec pleine confiance, laissant l’Esprit Saint être l’âme, le guide de notre vie dans tous les choix. Nous avons peur que Dieu nous fasse parcourir des chemins nouveaux, nous fasse sortir de notre horizon souvent limité, fermé, égoïste, pour nous ouvrir à ses horizons. 
 
Mais, dans toute l’histoire du salut, quand Dieu se révèle, il apporte la nouveauté ; Dieu apporte toujours la nouveauté ; il transforme et demande de se confier totalement à lui. Noé construit une arche, raillé par tous, et il est sauvé (Gn 6-8) ; Abraham laisse sa terre avec seulement une promesse en main (Gn 12); Moïse affronte la puissance du pharaon et guide le peuple vers la liberté (Ex 3-14) ; les apôtres, craintifs et enfermés dans le cénacle, sortent avec courage pour annoncer l’Évangile (Ac 2). 
 
Ce n’est pas la nouveauté pour la nouveauté, la recherche du nouveau pour dépasser l’ennui, comme il arrive souvent de nos jours. La nouveauté que Dieu apporte dans notre vie est ce qui vraiment nous réalise, ce qui nous donne la vraie joie, la vraie sérénité, parce que Dieu nous aime et veut seulement notre bien. Demandons-nous aujourd’hui : sommes-nous ouverts aux « surprises de Dieu » ? Ou bien nous fermons-nous, avec peur, à la nouveauté de l’Esprit Saint ? Sommes-nous courageux pour aller par les nouveaux chemins que la nouveauté de Dieu nous offre ou bien nous défendons-nous, enfermés dans des structures caduques qui ont perdu la capacité d’accueil ?
 
Pape François 
19/05/2013
 
Pour se mettre en Avent : "Une étoile qui vient de l'Orient"
 

27 novembre 2013

Dire sa foi à un non-croyant.

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Le message christique est pour moi la seule foi dans l’Histoire qui donne aux relations humaines une qualité exceptionnelle.  Il s’adresse à tous : Thaïlandais, Indonésiens, Pygmées, Noirs ou Blancs, jeunes ou vieux…  Le respect de l’autre, l’amour de l’autre, l’amitié, la compassion donnent une qualité de relation qui n’a été révélée par aucune autre religion à ce point-là avec une telle intensité.
 
La foi aussi permet de supporter la vallée de larmes où nous vivions, avec l’espoir d’un monde meilleur.  Mais c’est très difficile à comprendre.  Dans mon métier, je suis souvent confronté à la question : « Mais comment peux-tu croire ? »  On veut expliquer, mais comment expliquer que l’on ressent une immense joie à avoir une réconciliation ?
 
C’est pour ça que, quand on me dit : « Explique-moi », je dis : « Non, je ne peux pas expliquer », mais je peux citer Alexis Carrel à qui on doit cette belle formule sur la foi : « Les simples ressentent Dieu aussi facilement, aussi naturellement que la chaleur du soleil ou le parfum d’une fleur.  Mais ce Dieu si abordable à celui qui sait aimer se cache à celui qui ne sait pas comprendre. »  Il y a des choses à ressentir avant d’essayer de les comprendre.
 
Roland Giraud
 

24 novembre 2013

UN ROI SANS PUISSANCE

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Il dit qu’il est la vérité.

C’est la parole la plus humble qui soit. L’orgueil, ce serait de dire: la vérité, je l’ai. Je la détiens, je l’ai mise dans l’écrin d’une formule. La vérité n’est pas une idée mais une présence. Rien n’est présent que l’amour. La vérité, il l’est par son souffle, par sa voix, par sa manière amoureuse de contredire les lois de pesanteur, sans y prendre garde.

Que des millions d’hommes se soient nourris de son nom, qu’ils aient peint son visage avec de l’or, fait retentir sa parole sous des coupoles de marbre, cela ne prouve rien quant à la vérité de cet homme. On ne peut accorder crédit à sa parole en raison de la puissance historique qui en est sor­tie: sa parole n’est vraie que d’être désarmée.

Sa puissance à lui, c’est d’être sans puissance, nu, faible, pauvre, mis à nu par son amour, affaibli par son amour, appauvri par son amour.

Telle est la figure du plus grand roi d’humanité, du seul souverain qui ait jamais appelé ses sujets un à un, à voix basse de nourrice. Le monde ne pouvait pas l’entendre. Le monde n’entend que là ou il y a un peu de bruit ou de puis­sance. L’amour est un roi sans puissance, Dieu est un homme qui marche bien au-delà de la tombée du jour.

Christian  BOBIN, écrivain.
Extrait de « l’homme qui marche », éd. Le temps qu’il fait


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17 novembre 2013

Celui qui est parti.

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Ne le cherchez pas en arrière, ni ici, ni là, ni dans les vestiges matériels qui vous sont naturellement chers.

Il n'est plus là, il ne vous attend plus là. C'est en avant qu'il faut le chercher, dans la construction de votre vie renouvelée...

Soyez lui fidèle là, et non point dans une sentimentalité rétrospective avec laquelle il faut avoir le courage de briser.

Sa véritable trace n'est pas dans certaines manifestations de son activité.  Leur disparition même si douloureuse qu'elle puisse vous paraître, doit vous libérer, non vous déprimer.

Non pas oublier, mais chercher en avant.  Malgré tout ce que vous pouvez sentir ou croire, reconnaître avec évidence que votre vie doit se poursuivre.  Je suis persuadé qu'elle commence.

Décidez-vous seulement à ne plus vivre dans le passé, ce qui ne veut pas dire que vous oubliez celui-ci, mais seulement que votre manière, la vraie, de lui être fidèle doit consister à construire en avant, c'est à dire à être digne de lui.

Ne vous isolez donc pas. Ne vous repliez donc pas au fond de vous-mêmes.  Mais voyez le plus possible vos amis.  Donnez-vous.  C'est ce don qui vous libérera et vous épanouira.  Je voudrais que vous trouviez nombre de gens et de choses auxquels noblement vous donner.

Teilhard de Chardin.


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