21 janvier 2014

L’icône endommagée

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« A moins de regarder une personne et de voir la beauté en elle, nous ne pouvons l'aider en rien. 
 
On n'aide pas une personne en isolant ce qui ne va pas chez elle, ce qui est laid, ce qui est déformé. 
 
Le Christ regardait toutes les personnes qu'il rencontrait, la prostituée, le voleur, et voyait la beauté cachée en eux.  C'était peut-être une beauté déformée, abîmée, mais elle était néanmoins beauté, et Il faisait en sorte que cette beauté rejaillisse. 
 
C'est ce que nous devons apprendre à faire envers les autres.
 
Mais, pour y parvenir, il nous faut avant tout avoir un cœur pur, des intentions pures, l'esprit ouvert, ce qui n'est pas toujours le cas... afin de pouvoir écouter, regarder et voir la beauté cachée. 
 
Chacun de nous est à l'image de Dieu, et chacun de nous est semblable à une icône endommagée. 
 
Mais si l'on nous donnait une icône endommagée par le temps, par les événements, ou profanée par la haine des hommes, nous la traiterions avec tendresse, avec révérence, le cœur brisé. 
 
C'est à ce qui reste de sa beauté, et non à ce qui en est perdu, que nous attacherions de l'importance. Ainsi, nous devons apprendre à réagir envers chacun. »
 
Anthony BLOUME, moine orthodoxe
 

19 janvier 2014

Notre unité c'est le Christ

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« Qu'ils soient un pour que le monde croie que tu m'as envoyé »

Sur la route œcuménique de l'unité, la priorité revient certainement à la prière commune... Si, malgré leurs divisions, les chrétiens savent toujours plus s'unir dans une prière commune autour du Christ, alors se développera leur conscience des limites de ce qui les divise en comparaison de ce qui les unit. S'ils se rencontrent toujours plus souvent et plus assidûment devant le Christ dans la prière, ils pourront prendre courage pour faire face à toute la douloureuse et humaine réalité des divisions, et ils se retrouveront ensemble dans la communauté de l'Église que le Christ forme sans cesse dans l'Esprit Saint, malgré toutes les faiblesses et malgré les limites humaines.

La communion de prière amène à porter un nouveau regard sur l'Église et sur le christianisme. On ne doit pas oublier que le Seigneur a demandé au Père l'unité de ses disciples afin qu'elle rende témoignage à sa mission et que le monde puisse croire que le Père l'avait envoyé. On peut dire que le mouvement œcuménique s'est mis en marche, en un sens, à partir de l'expérience négative de ceux qui, annonçant l'unique Évangile, se réclamaient chacun de sa propre Église ou de sa communauté ecclésiale. Une telle contradiction ne pouvait pas échapper à ceux qui écoutaient le message de salut et qui trouvaient là un obstacle à l'accueil de l'annonce de l'Évangile.

Cette grave difficulté n'est malheureusement pas surmontée : il est vrai que nous ne sommes pas en pleine communion. Et pourtant, malgré nos divisions, nous sommes en train de parcourir la route de la pleine unité,  de l'unité qui caractérisait l'Église apostolique à ses débuts, et que nous recherchons sincèrement : guidée par la foi, notre prière commune en est la preuve. Dans la prière, nous nous réunissons au nom du Christ qui est Un. Il est notre unité.

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Encyclique « Ut unum sint », 22-23
(trad. copyright © Libreria Editrice Vaticana)

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17 janvier 2014

L'amour

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L’amour n’est pas seulement un miracle né d’une rencontre. Il est jour après jour ce que l’on veut qu’il soit.
 
Il commence lorsqu’on préfère l’autre à soi-même – lorsqu’on l’accepte tel qu’il est et qu’on l’aime dans sa totalité.
 
Aimer c’est partager des mots, des regards, des espoirs et des craintes. – C’est vouloir que l’autre s’épanouisse. – Vivre d’abord fidèle à lui-même.
 
L’amour n’est pas un acquis. Il se construit chaque jour pour permettre le bonheur de l’autre, le bonheur des autres.
 
Martin GRAY
 

15 janvier 2014

ÊTRE JEUNE

 

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La jeunesse n’est pas une période de la vie, elle est un état d’esprit, un effet de la volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, un goût de l’aventure sur l’amour du confort.
 
On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années ; on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal. Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l’âme. Les préoccupations, les doutes, les craintes, les désespoirs sont les ennemis qui, lentement, nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort.
 
Jeune est celui qui s’étonne et s’émerveille.
Il demande, comme l’enfant insatiable. Et après ?
Il défie les évènements et trouve la joie au jeu de la vie.
 
Vous êtes aussi jeune que votre foi.
Aussi vieux que votre doute. 
Aussi jeune que votre confiance en vous-même,
aussi jeune que votre espoir.
Aussi vieux que votre abattement.
 
Vous resterez jeune tant que vous serez réceptif.
Réceptif à ce qui est beau, bon et grand.
Réceptif aux messages de la nature, de l’homme et de l’infini.
 
Si un jour votre cœur allait être mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme,
puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard.
 
Sammuel Ullman – également attribué au général Mac Arthur
 

11 janvier 2014

Les doux

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Les doux, bien souvent, traversent l’existence à pas de loup.
On réalise qu’ils ne sont plus là, après coup, quand le bouquet de fleurs se fane sur la table, quand l’eau n’est plus changée, ni les rosiers taillés.
 
Les doux, qui sait, se relèvent peut-être la nuit, pour recouvrir ceux qui dorment de leur couverture qui a glissé, pour mettre de l’huile dans le gond de la porte, faire cuire la brioche du matin, ou encore essuyer une larme secrète, consoler un sanglot réprimé dans le froid ?
 
Les doux parfois sont durs, quand il s’agit de trancher entre ce qui nourrit la vie et ce qui la pourrit. Ils sont alors sans concession. Leur parole tranche. On dira qu’ils sont durs, qu’ils ne savent pas négocier, qu’il faut prendre des gants.
 
Ils savent pourtant qu’il n’en est rien et que certaines situations ne peuvent pas se dénouer autrement. Leur douceur est secrète, dans la douleur qu’ils éprouvent à percevoir ce que d’autres ne voient pas.
 
La terre est leur domaine, et le corps, et le pain. 
Le plus infime.
 
Ils parlent peu, mais ils sont là.
 
Ils sont là,
quand il faut laver le sol, préparer le repas et le linge, soigner la terre.
Ils sont là,
quand il faut panser une plaie, rire un bon coup, acheter du pain pour la voisine ou conduire un ami à la gare. 
Ils sont là,
à l’heure de la naissance et à l’heure de la mort, entre langes et linceuls, de la crèche à la croix, du berceau au tombeau.
Ils sont là.
 
Leur prière est un souffle, une respiration, un secret.
Elle supporte le monde et le dépose entre les mains de Dieu.
 
Sœur Anne Lécu