29 avril 2010

Lettre à un ami

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Et un des jeunes gens dit: Parle-nous de l'Amitié. Et il répondit, disant:
 
Avec vos amis vos vœux trouveront leur accomplissement.  Ils sont le champ que vous ensemencez avec amour et moissonnez avec gratitude.  Et ils sont votre table et votre feu.  Car vous ne craignez pas de vous présenter devant eux avec votre faim et cherchez l'apaisement en leur compagnie.
 
Lorsqu'un ami révèle le fond de sa pensée, vous ne craignez pas de l'écouter ouvertement, sans craindre de vous fermer à ce qu'il vous dit, et vous n'avez pas peur d'aller vers lui avec le " oui " de l'assentiment.  Et lorsqu'il est silencieux, votre cœur est encore à l'écoute de son cœur;  Car en amitié, les pensées, les désirs et les attentes sont donnés et partagés sans paroles, avec une joie discrète.
 
Quand vous devez vous séparer de votre ami, ne soyez pas affligés; car ce que vous aimez le plus en lui pourrait vous être révélé encore plus clairement en son absence, comme la montagne que l'on escalade apparaîtra plus clairement depuis la plaine.
 
Et ne cherchez pas à retirer de l'amitié autre chose que l'approfondissement de l'esprit. Car l'amour qui ne vise pas exclusivement la découverte de son propre mystère n'est pas de l'amour, mais un filet que vous auriez tendu: vous ne saurez qu'y prendre des tourments. Que le meilleur de vous-mêmes soit pour vos amis.
Si vous leur faites connaître vos revers de fortune, faites-leur connaître aussi vos succès.
 
Que faites-vous de l'amitié, si vous ne recherchez vos amis que pour tuer le temps?
Recherchez plutôt leur compagnie pour faire vivre les heures.  Car il leur incombe de combler vos besoins, mais non pas votre vacuité. Et dans la douceur de l'amitié réservez une place pour le rire et une place pour le partage des plaisirs.
 
Car c'est par la rosée des petites gentillesses que le cœur redevient matinal et se rafraîchit

 

texte de Kahlil Gibran

27 avril 2010

la planète TAIRE

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LA COMMUNICATION

 

« La communication humaine est au cœur de toute existence, elle est la sève ardente du vivant.

C'est elle qui permet de tisser les fils des possibilités, de se relier ainsi à l'ensemble de l'univers.

Il est plus que jamais nécessaire et vital aujourd'hui et encore plus demain, de se donner les moyens d'apprendre l'art de communiquer, de mettre en commun. D'apprendre à se recevoir mutuellement sans se violenter, à s'amplifier sans se déposséder, pour se proposer à soi-même et à autrui le meilleur de nos possibles.

Je crois profondément que la communication relationnelle sera la matière première la plus précieuse pour les hommes et les femmes du XXIème siècle qui ne veulent plus vivre sur la planète TAIRE. »

 

 

Jacques SALOME

13 avril 2010

Pâques de chaque jour.

 

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Pâques n'est pas une histoire du passé.
Pâques est une histoire pour les jours d'aujourd'hui.
Notre Pâques est une histoire pour notre actualité !
 
A la suite de la Pâque du Christ
Notre Pâque s'accomplit chaque jour.
Notre Pâque, notre Passage à travers la mort se réalise
Chaque fois que nous vainquons la mort du mensonge
Pour aller jusqu'à la vérité,
Chaque fois que nous vainquons la mort de la rancœur
Pour aller jusqu'à la réconciliation,
Chaque fois que nous vainquons la mort de l'indifférence
Pour aller jusqu'à la compassion.
 
Notre Pâque est en achèvement
Chaque fois que nous allons, quoiqu'il en coûte,
Jusqu'à la vie semée de nos propres mains !
 

Ch. SINGER.

12 avril 2010

Te parler ne me gêne pas.

 

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Je ne me gêne pas pour te parler.
 
J'en ai fini avec l'hésitation de la démarche trop prétentieuse ou du recours inutile.
 
Je ne me gêne pas, car tu as du temps pour la vérité, de la bonté pour la réalité, de la force pour la vie.
 
Tu ne me demandes pas que l'on soit intéressant à tes yeux ; ni capables à nos yeux.
 
Tu n'as jamais intimidé, même quand tu as parlé dans la colère et que tu t'es tu dans la douleur.
 
 Tu donnes de la hardiesse, puisque tu ne regardes pas aux apparences et que tu sais de quoi nous sommes faits.
 
Je ne me gêne pas de te raconter mes tentations, ni mes obsessions, car elles sont chair de ma vie.
 
Je ne les souhaitais pas et elles ont fondu sur moi, au moment même où je me croyais maître de mes goûts et de mes entreprises. Elles sont venues par derrière et elles se sont installées, comme si je les avais invitées.
 
Je ne me gêne pas de te les dire, parce que tu sais endiguer la marée noire des regrets vains et que ton pardon passe comme un soleil, là même où nos passions sont passées comme un torrent.
 
 
Je ne me gêne pas de te raconter mes curiosités, car tu as fait le monde multiple et l'homme débrouillard.
 
Tu as disposé la diversité à la surface de l'univers et tu as aménagé des secrets pour que nous les découvrions.
 
Tu nous as donné de l'appétit et de la vie en abondance.
 
Je ne me gêne pas de te raconter ma vie car tu es comme nous : avec une seule bouche, mais deux oreilles, avec un seul visage, mais de multiples entrailles de miséricorde.

 

André DUMAS.

10 avril 2010

Construire l'Église de demain

Mgr Oscar Romero(1917-1980)

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Il est bon parfois de prendre du recul et de regarder derrière soi.
Le Royaume n'est pas seulement au de-là de nos efforts,
Il est aussi au-delà de notre vue.
 
Durant notre vie, nous n'accomplissons qu'une petite partie
de cette entreprise magnifique qu'est le travail de Dieu.
 
Rien de ce que nous faisons n'est achevé, ce qui voudrait dire, en d'autres termes, ,que le Royaume se trouve toujours au delà de nos possibilités.
 
Aucune déclaration ne dit tout ce qui peut être dit.
Aucune prière n'exprime complètement notre foi.
Aucune religion n'apporte la perfection.
Aucune visite pastorale n'apporte la plénitude.
Aucun programme n'accomplit la mission de l'Église.
Aucun ensemble de buts et d'objectifs ne peut être complet.
C'est ainsi que nous sommes.
 
Nous plantons des graines de semence qui un jour pousseront.
Nous les arrosons, sachant qu'elles portent en elles la promesse du futur.
 
Nous posons des fondements sur lesquels d'autres construiront.
Nous fournissons le levain qui produira des effets bien au-dessus de nos capacités.
Nous ne pouvons pas tout faire, et le comprendre nous apporte un sentiment de libération.
 
Cela nous permet de faire quelque chose, et de la faire bien.
Ce n'est peut être pas fini, mais c'est un début, un pas de plus sur le chemin, une opportunité de laisser entrer la grâce du
Seigneur qui fera le reste.
 
Nous pouvons ne jamais voir le résultat final,
mais c'est la différence entre le maître artisan et l'ouvrier.
 
Nous sommes des ouvriers, pas des maîtres artisans,
pas des ministres, pas des messies.
 
Nous sommes les prophètes du futur et non de nous-mêmes.