21 février 2017

Le droit d'exister

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Sensation de paix.
L'horloge du temps est arrêtée.
Ces secondes, ces minutes qui me fouaillaient pour me précipiter
vers mes travaux, mes recherches,
sont ce matin sans pouvoir sur moi.

Je goûte l'instant.
Je sens qu'il a plus à m'apprendre que l'accumulation de tous les suivants.
Pourquoi me suis-je si rarement accordé le temps de vivre, le droit de vivre ?
Il me fallait justifier sans cesse mon existence
par ma production, par mon rendement,
à mes yeux comme a ceux des autres.

Mon existence, en soi, n'avait pas de valeur.
Je ne croyais pas exister pour les autres,
j'ai fini par ne plus exister pour moi.

Ce matin, j'ai le droit d'exister tout seul, pour moi tout seul.

Je prends le droit d'exister.
Et les êtres et les choses autour de moi
commencent à exister d'une existence plus dense.

Eux aussi commencent à avoir le droit d'exister.
Nous sommes un univers d'existences solides, réelles,
également importantes et respectables.

C'est comme si le sablier de l'existence
se remplissait de minute en minute
de la quantité de réalité qui le rend stable.

Ce n'est plus cette sensation de vide
qu'il faut remplir d'actes, de mots, d’œuvres.

Je goûte d'être immobile.
J'existe davantage de ne rien faire,
je repose sur ma racine.

Quelle est cette racine ?
Je sens l'existence sourdre en moi sans arrêt,
et ce mouvement, quand je l'observe, suffit à m'occuper.

Je lui fais confiance.
Je n'ai plus à intervenir, à me justifier d'exister, il me justifie.

Exister justifie d'exister.
C'est bon d'exister.
Ça ne doit « servir » à rien d'exister.
On n'est pas obligé de servir à quelque chose.
On n'est obligé de servir à rien.
On a le droit d'exister d'abord.
Il me semble que je cherchais sans cesse
à justifier mon existence
avant d'avoir pris conscience et goût d'exister.

Jusqu'ici, il m'était incroyable
que l'on puisse passer du temps sans rien faire
et ne pas le sentir perdu !

Le temps n'est pas rempli de ce qu'on y met.
Mon temps se remplit par l'attention que je lui porte...
par le goût que j'en prends parce que je le considère
parce que je me considère
parce que je me suis restitué le droit d'exister.

Louis Evely,
(Extrait de son journal, octobre 1983)

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Notre lettre d'infos : InfoCoopBelsud Février 2017

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20 février 2017

Un nouveau départ

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« C’est une folie de haïr toutes les roses parce que une épine vous a piqué, d’abandonner tous les rêves parce que l’un d’entre eux ne s’est pas réalisé, de renoncer à toutes les tentatives parce qu’on a échoué…

C ‘est une folie de condamner toutes les amitiés parce qu’une d’elles vous a trahi, de ne croire plus en l’amour juste parce qu’un d’entre eux a été infidèle, de jeter toutes les chances d’être heureux juste parce que quelque chose n’est pas allé dans la bonne direction.

Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle.

Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ. »

"Le Petit Prince"

Antoine de Saint-Éxupéry

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16 février 2017

Ami, je vous prie de regarder...

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Ami,
il n'y a rien de ce que je pourrais vous offrir
que vous ne possédiez déjà,
mais il y a beaucoup de choses
que je ne puis donner
et que vous pouvez prendre.

Il n'existe pas de paix dans l'avenir
qui ne soit cachée dans ce court moment présent.

Prenez donc la paix.
L'obscurité du monde n'est qu'une ombre.
Derrière elle, et cependant à notre portée,
se trouve la joie.

Il y a dans cette obscurité une splendeur
et une joie ineffables
si nous pouvions seulement les voir.
Et pour voir, vous n'avez qu'à regarder.

Je vous prie donc de regarder

La vie est tellement emplie de sens et de propos,
tellement pleine de beautés
au-dessous de son enveloppe,
que vous apercevrez que la terre
ne fait que recouvrir votre ciel.

Courage donc pour le réclamer. C'est tout.
Mais vous avez du courage et vous savez
que nous sommes ensemble des pèlerins
qui, à travers des pays inconnus,
se dirigent vers leur patrie.

Ainsi, je vous salue, non pas exactement
à la manière dont le monde envoie ses salutations,
mais avec la prière :
que pour vous maintenant 
et à jamais,
le jour se lève et les ombres s'enfuient.


Fra Angelico 

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10 février 2017

Voici comment je souhaiterais te rencontrer...

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Je souhaiterais…

T’aimer, sans t’étouffer;
T’aimer à ta juste valeur, sans te juger;
Te prendre au sérieux, sans te forcer à prendre position;
Venir à toi sans m’imposer;
T’inviter, sans exiger quelque chose de toi;
Te faire un cadeau, sans rien attendre en retour;
Te quitter, sans être passé à côté de l’essentie ;
Te faire part de mes sentiments, sans t’en rendre responsable;
T’informer, sans te faire la leçon;
T’aider sans te vexer;
M’occuper de toi, sans vouloir te changer;
Eprouver la joie d’être avec toi, tel que tu es;

Si toi aussi, tu pouvais m’offrir tout cela,
Alors nous pourrions nous rencontrer réellement et nous enrichir mutuellement...

Auteur inconnu

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05 février 2017

Et si la clé était ailleurs ?

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Extrait choisit par l'auteur :

« La spiritualité n’est pas entrée en moi par effraction : j’ai compris qu’elle était déjà là, qu’elle attendait le moment opportun pour me proposer son bras, comme on aide le malvoyant à traverser la rue aux mille dangers…

Attendrie par notre ignorance, elle nous offre un espace de vérité. Irrationnelle à première vue, elle parvient à s’imposer par son évidente simplicité.  Une intime conviction, étayée par des signes, sans apprentissage, quand l’élève est prêt, le maître arrive.

Sous la forme de rencontres, elle nous invite à une affinité intuitive avec des êtres dont la voix, le visage ou la lumière nous éclairent un instant la route. Un service de phares et balises qui s’allume au passage comme pour nous dire « c’est par là »…

La spiritualité joue avec nos nerfs, mais elle attend son heure, accoudée au balcon de notre existence, comme l’inconnue d’une équation qu’on ne calcule pas mais qui détient la clé de notre identité remarquable…

Puis un jour, elle avance dans la lueur de notre désespoir, et nous dit en silence: « bon, on y va ? ».

Et si la clé était ailleurs ? Une petite boussole de voyage dort toujours dans notre poche intérieure. C’est notre kit de survie… »

Yves Duteil.

[ J’espère que ce livre parlera à nombre d’entre vous. J’ai voulu y déposer ce que j’ai appris sur cette route où vous m’avez accompagné, et en voyant ma silhouette s’allonger sur le bord du chemin au coucher du soleil, j’ai compris que l’ombre révélait toujours la source de lumière dont elle était la preuve…  “Nous aurons beau tout faire pour nous garder du pire, on n’est jamais vraiment à l’abri du meilleur…” ]

“Et si la clé était ailleurs ?” sera publié en avril prochain, aux éditions Médiaspaul

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