05 mars 2013

LÂCHER PRISE

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Lâcher prise, ce n'est pas se montrer indifférent,
mais simplement admettre que l'on ne peut agir à la place de quelqu'un d'autre.

Lâcher prise, ce n'est pas couper les liens,

mais prendre conscience qu'il ne doit pas y avoir contrôle d'autrui.

Lâcher prise, ce n'est pas être passif,

mais au contraire tirer une leçon des conséquences inhérentes à un évènement.

Lâcher prise, c'est reconnaître ses limites,

c'est à dire que le résultat final n'est pas entre nos mains.

Lâcher prise, ce n'est pas blâmer ou vouloir changer autrui,

mais donner le meilleur de soi-même.

Lâcher prise, ce n'est pas prendre soin des autres,

mais se sentir concerné par eux.

Lâcher prise, ce n'est pas assister,

mais encourager.

Lâcher prise, ce n'est pas juger,

mais accorder à autrui le droit d'être avec toutes ses imperfections comme champ d'expériences.

Lâcher prise, ce n'est pas s'occuper de tout ce qui arrive,

mais laisser les autres gérer leur propre destin, source d'éveil.

Lâcher prise, ce n'est pas materner les autres,

mais leur permettre d'affronter la réalité.

Lâcher prise, ce n'est pas rejeter,

c'est au contraire accepter.

Lâcher prise, ce n'est pas harceler, sermonner ou gronder,

mais tenter de déceler ses propres faiblesses et de s'en défaire.

Lâcher prise, ce n'est pas adapter les choses à ses propres désirs,

mais prendre chaque jour comme il vient et l'apprécier sans oublier de s'aider soi-même.

Lâcher prise, ce n'est pas critiquer ou corriger autrui,

mais s'efforcer de devenir ce que l'on rêve de devenir.

Lâcher prise, ce n'est pas regretter le passé,

mais vivre et grandir pour l'avenir dans l'ici et maintenant.

Lâcher prise, c'est craindre de moins en moins pour aimer de plus en plus.


(Inconnu)

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04 mars 2013

Je suis en devenir, Seigneur…

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Qui suis-je, Seigneur ?
Pourquoi en moi ce goût d’inachevé ?
Pourquoi cette impression d’être en route, en marche,
de n’être pas cet être tout fait, statique, sûr, solide qui rassurerait et m’éviterait l’effort ?

Il y a en moi cette image de Dieu que je dois dégager librement,
pas à pas, dans l’épaisseur du quotidien.

Je suis en devenir et les autres, autour de moi, le sont également
et cette humanité tout entière,
peuple douloureusement en marche vers son unité.


Je t’adore, ô Dieu, don absolument pur, amour pur.
Je te contemple comme mon tout et mon but.
Fais que ma vie, Seigneur, tout entière soit don.
Fais que les autres pour moi ne soient pas des étrangers mais des frères,
car chaque coupure d’avec eux est une régression,
chaque retour sur moi est un arrêt de ma croissance : du ʺ non-êtreʺ,

chaque don est une étape vers l’épanouissement : du ʺplus-êtreʺ.

Sous ton regard, Seigneur,
il faudrait que je sois sur la route des autres
celui qui les invite à se donner.

Et je leur rendrai le plus grand des services,
celui de les aider à devenir ʺimage de Dieuʺ
et Dieu en ton fils Jésus-Christ. »


M. Quoist, ʺJésus-Christ m’a donné rendez-vousʺ

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et la présentation de notre prière de la semaine : Comme un enfant qui joue dans une fête ...

03 mars 2013

Cherche le vide

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La terre d'argile,
est employée pour tourner, pour façonner le vase,
mais c'est de son vide que dépend son usage.

Des murs élevés et cimentés, un toit,

ont fait la maison, la chambre,
mais c'est leur vide qui permet de les habiter.

La fenêtre est forte et solide

pour empêcher le froid d'entrer,
mais c'est le vide du verre
qui permet à la lumière d'éclairer.

Des bois fins, secs et choisis

ont participé à la construction du violon, du violoncelle,
mais c'est leur vide qui permet à la musique
de résonner, de s'envoler
entre soupirs, pauses et silences.

Cherche au fond de toi

les espaces de vide,
les espaces de silence,
les espaces d'envie
qui te permettront de remplir ta vie.

Jean Humenry

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02 mars 2013

Nos poussières quotidiennes

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Seigneur, ne te retire pas de nous,
car nous sommes des pécheurs.
O Dieu des pécheurs journaliers,
des lâches et des quelconques,
nos fautes ne sont pas extraordinaires,
elles sont poussières quotidiennes
et si communes qu'on les oublierait presque,
surtout si l'on t'oublie,
toi, le Très-Saint.
Dieu des pécheurs,
des tièdes et des indifférents,
aie pitié de nous !

Karl Rahner, jésuite et théologien allemand.
(Il fut l'un des experts lors du concile Vatican II)

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28 février 2013

Etonnement d'une joie (4/4) : la joie et la bonté du coeur.

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La joie et la bonté du cœur


Un jour, je demandais à un jeune ce qui, à ses yeux, était le plus essentiel pour soutenir sa vie. Il a répondu : « La joie et la bonté du cœur. »

L’inquiétude, la peur de souffrir, peuvent enlever la joie .Quand monte en nous une joie puisée à l’Évangile, elle apporte un souffle de vie.

Cette joie, ce n’est pas nous qui la créons, elle est un don de l’Esprit Saint.. Elle est sans cesse réanimée par le regard de confiance que Dieu porte sur nos vies.

Loin d’être naïve, la bonté du cœur suppose une vigilance. Elle peut conduire à prendre des risques. Elle ne laisse place à aucun mépris pour l’autre.

Elle rend attentif aux plus démunis, à ceux qui souffrent, à la peine des enfants. Elle sait exprimer par le visage, par le ton de la parole, que tout être humain a besoin d’être aimé.

Lors d’une visite à Taizé, le philosophe Paul Ricœur disait : « La bonté est plus profonde que le mal le plus profond. Aussi radical que soit le mal, il n’est pas aussi profond que la bonté. »

Oui, Dieu nous donne de cheminer avec, au fond de l’âme, l’étincelle de bonté qui ne demande qu’à devenir flamme.

Ma mère demeure pour moi un témoin de la joie et de la bonté du cœur. Elle avait appris dès son enfance la bienveillance pour chacun : dans sa famille on se refusait à défigurer les autres par une parole qui ridiculise ou qui porte un jugement sévère.

Elle donnait à ses propres enfants une confiance totale. Au long de l’existence, même si des épreuves nous interrogent sur nous-mêmes, nous font découvrir nos limites, ce don irremplaçable demeure : « Tu peux avoir confiance en toi. » C’était ce que voulait transmettre ma mère à chacun de ses neuf enfants.

Elle rayonnait d’une grande paix et cela provenait des épreuves qu’elle avait traversées. Si elle apprenait un événement difficile, elle attendait quelques instants que la tranquillité revienne, puis elle reprenait un autre sujet, tout simplement comme si rien ne s’était passé. Il n’y avait aucune attitude exaltée en elle, mais elle avait une joie des profondeurs. Elle semblait conserver comme une plénitude de paix. Pourtant elle m’a dit quelquefois : « Vous croyez que la paix intérieure demeure toujours en moi, alors qu’il y a une lutte profonde »


Fr. Roger de Taizé. Pressens-tu un bonheur ?
Ateliers et Presse de Taizé, Distribué par le Seuil, 2005.

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