27 février 2014

LA TERRE

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Que dire de la terre, ce paradis que Dieu nous a offert ?
Elle fut jadis égayée de vert, et aujourd’hui envahie de déserts.
 
Ce monde qui était fertile, nous l’avons rendu stérile,
En voulant le perfectionner, nous l'avons génétiquement modifié.
 
Une des délicatesses naturelles, qui a le doux nom de miel,
Obtint le nom de rare espèce, car ses ouvrières disparaissent.
 
De nos repas, nous faisons des festins,
alors que nos frères africains sur leurs tables ne découvrent rien,
et ne peuvent apaiser leur faim.
 
Nous nous plaignons de tous les faits et nos voisins cherchent la paix.
Nous ne faisons rien contre la guerre qui extermine nos frères.
 
Nous étions libres de nos sentiments,
nous sommes devenus esclaves de l’argent
qui passe avant toute générosité face à tous les déshérités.
 
Quand ouvrirons-nous les yeux pour redevenir heureux ?
Quand de notre mémoire, le passé sera pour toujours effacé ?
 
Verdinha
 
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20 mars 2013

Parler sa propre parole

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Ce n'est pas vrai qu'on fait autorité parce qu'on est intelligent, parce qu'on connaît beaucoup de choses, parce qu'on sait parler, parce qu'on a des certificats.  Je connais des gens simples qui n'ont pas de diplômes, pas d'éloquence et qui font autorité parce qu'ils parlent leur propre parole.  Peu importe alors qu'elle soit balbutiante.  Et je connais des gens couverts de titres, pour qui je n'aurai jamais le moindre respect, la moindre obéissance, parce que leur parole est empruntée, parce qu'ils l'ont volée, parce qu'ils récitent leur leçon comme des perroquets.

Les jeunes, dit-on, ne veulent plus rien entendre.  L'autorité n'est plus ce qu'elle était.  Qu'est-ce que cela veut dire?  Nous sommes-nous suffisamment interrogés sur notre propre parole?  Nous n'avons aucun droit à l'autorité.  Ce n'est pas parce que je suis "ton père" ou "ta mère" ou "Monsieur le Curé" ou "Monseigneur" ou "Monsieur le professeur" que j'ai droit à l'autorité.  Je serai obéi, suivi, contesté peut-être, mais respecté, si je livre ma propre parole et si mon autorité guérit, c'est-à-dire délivre au lieu d'enchaîner.  On demande des guérisseurs.  Pas des kidnappeurs d'âmes ni des détrousseurs de personnalité comme il en court beaucoup aujourd'hui.  Des guérisseurs.  Des hommes et des femmes qui font autorité.

Gabriel Ringlet
Éloge de la fragilité

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17 mars 2013

Quand Dieu t'appelle

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Quand Dieu t'appelle,
Fais attention,
Il est exigeant, il demande tout.
La conversion ne se fait pas à moitié,
La moitié du cœur ou d'une parole,
La moitié d'un engagement ou d'une vie.
Pour Dieu, tu le sais,
Quand il appelle à la conversion,
La transformation est totale.
C'est tout ton cœur qui est à transformer,
C'est ta vie, toute ta vie, que Dieu attend.
Alors, toi, ne lésine pas,
Ne marchande pas avec lui.
Si jamais Dieu t'appelle à aller jusqu'au bout
De ta vie d'homme, de femme, d'époux, de mère,
Va et n'hésite pas.
Prends les risques de l'appel,
Les risques de Dieu,
Même si tu y perds ta tranquillité.
Sûr, ce n'est pas facile,
Mais tu ne le regretteras pas.

Robert Riber

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16 mars 2013

Un chemin de paix

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Qu’y a-t-il derrière les divisions entre les cultures, les religions, les partis politiques, et nos différentes visions du monde ?  N’est-ce pas la peur : la peur de ne pas être le meilleur, de ne pas réussir, de ne pas gagner dans les conflits, la peur d’être humilié et écrasé ?
(...)

Rencontrer l’autre différent, de personne à personne, de cœur à cœur, vivre une amitié avec lui, est un chemin de transformation et de paix. Elle implique une croissance dans l’amour et dans l’ouverture aux autres. Cette rencontre se fonde sur la confiance mutuelle. Elle implique qu’on laisse tomber ses masques, ses murs, ses besoins de pouvoir, et ses mécanismes de défense pour devenir soi-même vulnérable et humble, en accueillant le don de l’autre. C’est alors la joie d’être ensemble comme des humains.

La rencontre est alors très différente du dialogue. Celui-ci est un échange et un partage au niveau des idées, d’une vision du monde et de la culture. La rencontre se rattache à notre humanité, à notre cœur profond, à la réalité de notre personne avec tout ce qu’elle a de faible et de beau, avec sa part de souffrances et de joies. Elle éveille nos désirs d’être bons et vrais. Elle se manifeste à travers le visage, les yeux, les sourires, les attitudes du corps. Certes une rencontre peut se préparer mais elle est essentiellement quelque chose qui est donnée. On ne « fait » pas la confiance réciproque, on la reçoit. Certes, la rencontre implique un grand respect de la culture de l’autre, différente de la sienne. Celle-ci ne peut être entièrement séparée de l’humain. L’humain est comme le socle sur lequel repose la culture. La rencontre est dans une communion des cœurs – de nos cœurs vulnérables et fragiles. Cette communion implique que chacun s’approfondisse dans ses propres valeurs, sa propre foi.
(...)

Derrière l’intuition de Benoit XVI de ces rencontres du Parvis des Gentils il y a la réalisation que la différence ne doit pas être une menace, une source de peur, mais qu’elle peut devenir une richesse, si nous nous rencontrons humblement les uns avec les autres comme personnes, avec nos fragilités, nos peurs, et un désir d’apprendre de l’autre. Aucun de nous, ne possède la vérité. Nous cherchons plutôt à être possédés par la vérité, à être entrainés et introduits dans le mystère de l’être humain et de son histoire, et finalement dans la fragilité et le mystère de la mort qui nous conduit vers la source universelle. A travers ces rencontres nous pouvons cheminer ensemble vers une paix réelle entre tous les êtres humains.
(...)

La paix jaillit de rencontres voulues, elle suppose la communion entre des personnes différentes.
Cette paix ne consiste pas juste à accueillir une belle fleur dans le jardin. Elle est comme du pain : il faut cultiver la terre, l’ensemencer, récolter, puis moudre les grains et enfin faire la farine et fabriquer le pain. Apprendre à rencontrer l’autre différent, prend du temps. Cela demande un effort, un travail sur soi, une écoute et une compréhension de la situation des autres ; cela demande de reconnaître humblement ses propres torts, sa soif de pouvoir et son désir d’être le plus fort. Ce qui est important, c'est qu'ensemble nous devenions responsables de construire un monde meilleur où les forts au lieu de se rivaliser pour dominer et gagner se mettent ensemble pour relever les humiliés.

Jean-Paul II disait : « il n’y a pas de paix sans justice, il n'y a pas de justice sans pardon. » J’ajouterai : « il n'y a pas de paix si nous n’essayons pas de rencontrer l’autre avec respect et humilité ». C’est la rencontre personnelle avec l’autre différent qui nous guérit de nos préjugés, qui nous fait sortir de l’emprisonnement de nos cultures et nous conduit vers la sagesse de l’amour universel. Izzeldin Abuelaish, un médecin palestinien qui a perdu trois enfants tués dans le conflit de Gaza, a écrit le livre « Je refuse de haïr ». Il dit que la seule solution pour cheminer vers la paix est que des palestiniens et des israéliens se rencontrent comme des personnes et partagent sur leur humanité.

Il nous est indispensable d’approfondir et de nourrir la spiritualité et le souffle qui nous incitent chacun à dépasser nos égoïsmes personnels, notre clan, notre groupe et notre culture qui peuvent nous enfermer comme dans une forteresse. Le souffle nous ouvre à la grande famille humaine pour devenir comme une fontaine qui donne vie aux autres et crée un chemin de paix.

Jean Vanier, fondateur de l'Arche.
Extraits de son discours lors du Parvis des Gentils à l'UNESCO, mars 2011

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15 mars 2013

« Le Christ des autres. »

 

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« Vous êtes le Christ des autres. Ils n’ont pas d’autres Christ que vous, parce que c’est uniquement à travers vous qu’ils voient le Christ Où voulez-vous que l’homme de la rue,  où voulez-vous que nos contemporains découvrent Dieu comme une expérience vivante, sinon à travers nous ? Pour eux, ce ne sont pas les livres, ce ne sont pas les discours qui pourront jamais rien changer à rien… Il s’agit uniquement d’un témoignage où, dans une vie dont la noblesse et le rayonnement porteront partout la lumière et la joie, nous avons à devenir, que l’homme d’aujourd’hui découvrira ce Dieu caché au plus intime de lui et qui ne cesse de l’attendre… »

Ainsi donc, nous sommes l’expression du visage de Dieu qui choisit souvent de n’avoir d’autre révélation que nous-mêmes dans le milieu où nous vivons.

Saint Augustin le disait : « Nous n’avons pas seulement été faits chrétiens, nous avons été faits Christ » afin d’être pour les autres, lumière et réconfort de sa présence..

Maurice Zundel.

à voir ou à revoir : la tendresse de Dieu

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