07 septembre 2012

JESUS ET LA POLITIQUE

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Par quelle aberration a-t-on pu parfois faire de Jésus de Nazareth, exécuté sous Ponce   Pilate, un personnage désincarné, échappant totalement à l’univers politique?

En fait, l’attitude de Jésus est paradoxale. Le Nazaréen est mort à la suite d’un procès politico-religieux. Les chefs d’lsraëI voulaient se débarrasser d’un agitateur qui, par sa conduite et ses propos subversifs sur la loi et le temple (que pourtant il ne condamnait pas) mettait en cause leur pouvoir. Et les Romains l’ont exécuté comme “roi des Juifs”.

Et pourtant, Jésus a refusé d’être roi et d’appuyer la lutte des Zélotes qui voulaient renverser la domination romaine. En disant qu’il fallait “rendre à César ce qui était à César, et à Dieu ce qui lui appartenait”, Jésus n’a pas voulu séparer la religion de la politique mais signifier que nul homme ne peut s’arroger la divinité, et que tout pouvoir est soumis à Dieu.  Acclamé par la foule le jour des Rameaux, interrogé par Pilate, Jésus accepte d’être reconnu comme roi, successeur de David, mais il fait bien comprendre que sa royauté n’est pas de ce monde. Et, en même temps, la conversion qu’il demande n’est pas seulement celle des personnes mais aussi celle de la société il s’agit d’instaurer le royaume des cieux sur la terre ou, comme dit le Pape, la “civilisation de l’amour”.

Le messie-roi, qui guérit, chasse le mal, se dit maître du sabbat et supérieur à la Loi, est un roi serviteur qui lave les pieds de ses disciples, un roi crucifié qui meurt comme un esclave. Sa résur­rection va lancer ses disciples non dans la restauration d’lsraël mais dans la conquête pacifique des nations pour y annoncer aux pauvres, visage de Dieu, la bonne nouvelle du Ressuscité et le règne de l’amour.

Philippe Warnier

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