20 mars 2011

HUMILITE et DOUCEUR : présence et relation au cœur du monde

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"L'humilité nous perfectionne envers Dieu, et la douceur envers le prochain".
Saint François de Sales, "Introduction à la vie dévote"-3e partie, chap.VIII.

 

L'HUMILITE nous situe face à la sainteté,  à la sagesse, à l’infini de Dieu.  C’est ainsi que nous prenons notre véritable mesure.  Une mesure qui est, essentiellement la reconnaissance acceptée avec amour - et non avec dépit - de notre néant devant Dieu.

La DOUCEUR est la fleur de la charité.  Ni simple gentillesse humaine, ni sentimentalité, quoiqu’elle soit le contraire de la violence, elle est force et elle suppose la maîtrise de la force, en vue d’un service désintéressé.

La douceur est disposition fondamentale au bon vouloir, elle est sympathie a priori et refus de condamnation, respect de l’autre et confiance dans ses valeurs cachées, accueil à ses besoins et disponibilités à son service. Vertu active, s’il en fut.

DOUCEUR ENVERS SOI-MEME  - sans doute la plus difficile -


“Ne nous dépitons jamais contre nous-mêmes, ni contre nos imperfections... En quoi font grande faute certains qui, s’étant mis en colère, se courroucent de s’être courroucés, entrent en chagrin de s’être chagrinés, et ont dépit de s’être dépités.  Car, par ce moyen, ils tiennent leur cœur confit et détrempé dans la colère.”


En bref, l’image la plus fidèle du Christ que St François de Sales révèle à ceux qui l’étudient, c’est  "Notre Seigneur conversant parmi les hommes" en esprit de douceur fraternelle.  C’est un idéal proposé à tous.

Par ses paroles, ses écrits, son exemple, François de Sales est le docteur d’une piété dans l'amour, la simplicité, la paix, l'optimisme. A cette lumière, nous pouvons nous demander: qu’est-ce que c’est pour nous d’être salésien aujourd’hui?

Être salésien, c’est regarder les personnes et les événements avec optimisme, dans la certitude que Dieu pénètre tout. Cette certitude grandit dans la prière intérieure qui reconnaît la volonté et l’amour de Dieu en toutes circonstances.

La manière salésienne, c’est un esprit d'accueil ouvert aux joies, aux souffrances, aux faiblesses, aux valeurs des autres. C’est un esprit d’optimisme qui sait voir dans les événements, le sens providentiel; dans les personnes, le positif qui existe toujours à côté des faiblesses,  la bonne intention plutôt que la mauvaise, l’étincelle qui couve sous la cendre.

C’est la sérénité que rien ne trouble, qui ne prend rien au tragique mais ramène toute chose à ses vraies proportions.  C’est la bonté aimable, accueillante à tous, l’attention portée à chacun, la disponibilité qui fait que l’on est tout à tous.

Être salésien, c’est surtout la piété simple et confiante qui croit à l’amour… 

 

A. DUVAL

 

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08 mars 2011

LA PRIERE SALESIENNE : trois caractéristiques de la prière salésienne. (4/4)

 

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LA PRIERE SALESIENNE : trois caractéristiques de la prière salésienne.
(partie 4/4)

 


... Mais notre prière à une quatrième caractéristique, que l’on devrait plutôt appeler la première ; elle est une prière étroitement liée à la vie,  une prière qui envahit secrètement toutes les activités pour les transformer également en prière « diffuse » , en vigilance du cœur qui reste uni à Dieu et a souci de travailler pour lui. C’est cela que nous devons voir à présent, en commentant les articles 12 et 95 des Constitutions.

Art. 12. Union à Dieu.

« Quand il travaille au salut de la jeunesse, le salésien fait l’expérience de la paternité de Dieu et ravive continuellement en lui-même la dimension divine de son activité : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15.5)

Il entretient son union avec Dieu, conscient qu’il faut prier sans cesse, en un dialogue simple et cordial avec le Christ Vivant et avec le Père qu’il sent tout proche. Attentif à la présence de l’Esprit et faisant tout par amour de Dieu, il devient, comme Don Bosco, contemplatif dans l’action ».

Art. 95. La vie comme prière.

« Plongé dans le monde et les soucis de la vie pastorale, le salésien apprend à rencontrer Dieu à travers ceux auxquels il est envoyé. S’il découvre les fruits de l’Esprit dans la vie des hommes, spécialement des jeunes, il rend grâce en toute chose ; quand il partage leurs problèmes et leurs souffrances, il invoque pour eux la lumière et la force de  Sa présence…

Le besoin de Dieu perçu dans l’engagement apostolique le porte à célébrer la liturgie de la vie jusque dans l’activité infatigable sanctifiée par la prière et l’union à Dieu, qui doit être la caractéristique des fils de saint Jean Bosco ».


(Extraits  de « Don Bosco vers l’an 2000 » - Joseph AUBRY, sdb)

 

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07 mars 2011

LA PRIERE SALESIENNE : trois caractéristiques de la prière salésienne. (3/4)

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LA PRIERE SALESIENNE : trois caractéristiques de la prière salésienne.
(partie 3/4)


3. Dans ses formes principales, la prière salésienne va à l’essentiel.

Quant aux formes de prière, compte tenu des limites imposées par la culture théologique et liturgique de l’époque, on peut dire que Don Bosco a bien choisi : il est allé à l’essentiel : parole de Dieu, sacrements, dévotions majeures. Concrètement il a demandé à ses différents disciples (garçons, Coopérateurs, Salésiens, FMA) les mêmes quatre choses substantielles (avec des insistances particulières pour les deux derniers groupes, on le comprend).

- La prière quotidienne après le lever et avant de Se coucher, avec une courte méditation ou une lecture spirituelle ;

- Une très grande estime et pratique des sacrements. De la confession et de la communion, cette dernière prolongée par un peu d’adoration du Saint–Sacrement en quelque moment favorable de la journée (« Visite ») ;

- Un soin spécial apporté aux deux temps forts du mois et de l’année : l’ « exercice de la bonne mort » et les « exercices spirituels », moments de halte et de large respiration spirituelle, d’autant plus nécessaires que les salésiens sont plus actifs ;

- Enfin une dévotion tendre et forte à Marie-Auxiliatrice.

à suivre :
4. Une quatrième caractéristique

 

(Extraits  de « Don Bosco vers l’an 2000 » - Joseph AUBRY, sdb)

 

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05 mars 2011

LA PRIERE SALESIENNE : trois caractéristiques de la prière salésienne. (2/4)

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LA PRIERE SALESIENNE : trois caractéristiques de la prière salésienne.
(partie2/4)

 

2. Dans son style, notre prière est « juvénile » et populaire.

Pour Don Bosco, la prière (sauf difficultés particulières de santé du corps ou de l’âme) n’est pas un poids, une contrainte, un « devoir » imposé de l’extérieur. On va prier avec joie : nous avons la possibilité, la liberté, la chance, la dignité, la grâce de dialoguer avec l’Amour infini, qui toujours nous attend !

La prière salésienne réclame donc un style « de jeunes » : prière bien faite, belle, joyeuse, partagée. Prière qui engage tout l’être : le corps aussi est appelé à prier, par des signes de croix et des génuflexions non escamotés ; par des lectures clairement proclamées et sans précipitation. Prière joyeuse, de résonance pascale, avec chants et musique, qui fasse pressentir combien il est merveilleux d’être fils et filles de Dieu et comment ce Dieu nous a faits pour sa joie éternelle ! Dès le début à Valdocco, les gars de Don Bosco chantaient à l’église à deux, à trois, à quatre voix. Pour les fêtes, toujours préparées avec soin, même la musique instrumentale y allait de son morceau.


…Prière ouverte aux initiatives, sainement innovatrice, qui ne se durcit pas dans la routine ni dans la monotonie, et qui permet à l’âme d’exprimer la fraîcheur des sentiments de chaque aujourd’hui.

Prière populaire aussi, capable de plaire non seulement aux jeunes, mais aussi aux gens simples, capable d’être comprise de tous, donc pas compliquée, pas trop élevée, pas de type cérébral, mais qui fasse plutôt sa place au cœur et aux valeurs légitimes de la religiosité populaire. Don Bosco n’aurait sûrement pas approuvé certains prêtres d’aujourd’hui qui, sous prétexte que les églises étaient autrefois trop chargées de saints et de décorations, sont passés à l’extrême opposé et offrent maintenant à leurs fidèles des églises nues, froides, désolées. Quant aux célébrations, Don Bosco les voulait capables de parler à l’intelligence comme au cœur.

Prière de style jeune et populaire donc, adaptée aux capacités de celui qui prie ; prière qui ne pèse pas, qu’il n’est pas opportun de prolonger lorsque le groupe arrive à saturation, tandis que, sur le plan individuel, quelqu’un peut bien prier durant de longues heures s’il en sent le besoin (De Dominique Savio Don Bosco écrit : « Ses actions de grâces n’en finissaient plus »)

Aller prier avec les charismatiques ou quelque groupe qui utilise des formes et des méthodes démonstratives ? Pourquoi pas, si cela stimule à une prière plus éclairée et plus profonde ? Mais on ne peut l’accepter comme style habituel : le salésien demeure attaché aux grandes valeurs de simplicité, de sobriété et d’ouverture aux capacités de tous.

à suivre :

3. Dans ses formes principales, la prière salésienne va à l’essentiel.
4. Une quatrième caractéristique

 

(Extraits  de « Don Bosco vers l’an 2000 » - Joseph AUBRY, sdb)

 

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04 mars 2011

LA PRIERE SALESIENNE : trois caractéristiques de la prière salésienne. (1/4)

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LA PRIERE SALESIENNE : trois caractéristiques de la prière salésienne.
(partie1/4)

 

1. Dans son inspiration, la prière salésienne est  apostolique.

Clairement conscient de sa vocation et de sa fonction originales dans le peuple de Dieu, le salésien prie en apôtre angoissé par le salut des jeunes. Sur ce point, sa prière se relie, au-delà de Don Bosco, à celle même de Jésus durant sa vie publique, à celle de saint Paul et des grands hommes d’action. Le disciple de Don Bosco entre spontanément dans la structure du Notre -Père: certes il prie à ses propres intentions et demande humblement ce dont il a besoin. (« Donne-moi mon pain quotidien, pardonne-moi mes offenses, libère-moi du mal »), mais il prie en premier lieu et davantage aux intentions de Dieu : « Que ton nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta Volonté soit faite ! ».

Quand il se met en présence des personnes divines et de Marie pour les prier, il a sa manière à lui de les voir, au moins d’une façon préférentielle. Il regarde le Père comme le Père universel qui appelle à la filiation éternelle le plus pauvre des jeunes, il le voit comme le Maître de l’immense vigne, comme l’Impresario prodigieux du dessein de salut qui en confie la réussite aux généreux collaborateurs de son Fils. Il regarde le Christ surtout en tant que sauveur, bon pasteur, bon samaritain (« Jésus notre divin Sauveur » était l’expression la plus habituelle de Don Bosco), le Christ de la vie publique, dévoré du zèle de la maison de son Père.  Il regarde Marie comme celle qui associée à son Fils, s’est faite notre maîtresse de sagesse et la mère des jeunes surtout pauvres, et qui incite tous les membres de la Famille Salésienne à travailler dur à leur salut et au bien de l’Eglise.

Quand donc le salésien dialogue avec ce Père, avec ce Christ, avec cette Vierge Marie, il ne peut prier que d’un cœur plein de charité pastorale dynamique ; sa prière est toute pénétrée du souffle de l’apostolat des jeunes, toute animée des angoisses et des espérances des jeunes, surtout des jeunes qu’hier encore il a rencontrés ou de ceux qu’il rencontrera aujourd’hui.

La prière revêt alors une double signification, que l’on pourrait exprimer par ces deux formules :

-              Elle est exercice de l’amour d’intimité (de communion avec Dieu) : l’apôtre, en toute simplicité, rend compte à son Seigneur de sa vie et de son expérience, lui parle de tous ceux dont il est responsable, le remercie des succès, s’humilie devant lui pour ses négligences et ses insuccès, lui redit combien il se sent heureux d’être son serviteur et son ami !

-              Elle est préparation à l’amour de service (de don aux autres) : la prière est aussi supplication, appel à la grâce pour que le travail d’aujourd’hui et de demain soit fécond ; elle est réaffirmation que, pour la réussite des projets et des efforts entrepris, on compte davantage sur la Force de l’Esprit que sur les capacités d’un apôtre qui demeure un pauvre homme. (Cf Jn 15,5 ; Ph.4.13).

Tout cela évidemment, est fait sans raideur ni exclusivismes dans l’ouverture au grand courant de prière de l’Eglise, et avec l’attention à ce que l’Esprit opère dans l’âme personnelle de chaque disciple du Christ.

à suivre :

2. Dans son style, notre prière est « juvénile » et populaire.
3. Dans ses formes principales, la prière salésienne va à l’essentiel.
4. Une quatrième caractéristique

Extraits  de « Don Bosco vers l’an 2000 » - Joseph AUBRY, sdb)

 


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