02 juin 2011
Étrenne 2012: Connaitre Don Bosco pour lui être fidèles
“Connaissant et en imitant Don Bosco, faisons des jeunes la mission de notre vie”, voici le thème de l’Étrenne 2012; il est accompagné par une citation de l’Évangile de saint Jean (10, 11) qui offre le point de vue biblique: “Je suis le bon pasteur.
Le bon pasteur offre sa vie pour les brebis”.
“Nous devons l’étudier et, à travers les évènements de sa vie, nous devons le connaitre comme éducateur et pasteur, fondateur, guide, comme législateur” déclare le père Chávez en introduisant sa brève présentation. Les membres de la Famille salésienne seront appelés en 2012 à connaitre et à redécouvrir la figure multiforme du saint turinois.
Une connaissance historique qui n’est pas simple archéologie, mais doit considérer l’époque présente: “L’image de Don Bosco et de son action doit être reconstruite sérieusement, à partir de notre horizon culturel: de la complexité de la vie d’aujourd’hui, de la mondialisation, des difficultés d’apostolat, de la baisse des vocations, de la ‘mise en question’ de la vie consacrée”.
Être fidèles à Don Bosco signifie renouveler l’objectif de sa vie, pour lequel il donna “tous ses souffles”: le salut des jeunes qui, comme le rappelle le Recteur Majeur, doivent être rencontrés dans leurs situations de difficulté: “la pauvreté, le travail des mineurs, l’exploitation sexuelle, le manque d’éducation et de formation professionnelle, l’intégration dans le monde du travail, le manque de confiance en eux-mêmes, la crainte de l’avenir, l’égarement du sens de la vie”. Le regard se tourne également sur les natifs numériques: “qui au moyen des nouvelles technologies cherchent des expériences de mobilisation sociale, des possibilités de développement intellectuel, des éléments de progrès économique, des formes de communication instantanée, l’opportunité de jouer un rôle de premier plan… Même dans ce domaine, nous voulons partager leur vie et leurs intérêts”.
La connaissance de l’histoire de Don Bosco doit partir de quelques points de référence: la charité pastorale; les efforts, les renonciations, les privations, les souffrances, les nombreux sacrifices accomplis par Don Bosco; l’objectif de la Famille salésienne - être apôtres des jeunes, des milieux populaires, des zones les plus pauvres et missionnaires.
La présentation indique déjà les engagements qui devront jaillir de l’Étrenne 2012: être avec les jeunes dans les lieux, dans les situations et sur les frontières où ils attendent les membres de la Famille salésienne; la connaissance des réponses de Don Bosco aux besoins des jeunes: la redécouverte des “Mémoires de l’Oratoire de Saint-François”, écrites par Don Bosco à la demande explicite du Pape Pie IX, définies comme “des mémoires de l’avenir”. “Ainsi, au cours de cette année (2012), engageons-nous à connaitre ce texte, à en communiquer les contenus, à le diffuser, surtout à le mettre entre les mains des jeunes: il deviendra un livre inspirateur également pour leurs choix vocationnels”.
Sur le site Internet sdb.org est disponible - pour le moment en italien et en anglais - la présentation du thème de l’Étrenne 2012.
Publié le 01/06/2011
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29 mai 2011
« Honnête citoyen et bon chrétien. »
" Allez donc plein de courage, faire ce à quoi vous êtes appelés ; mais allez en simplicité ; si vous avez des appréhensions, dites à votre âme :le Seigneur vous pourvoira !"
St François de Sales
Extrait de la CHARTE DE LA MISSION SALESIENNE, (cliquer pour télécharger)
Voici une présentation de ce que l’on présente souvent comme un résumé de la mission à la suite de don Bosco. A lire pour y (re)découvrir l’aujourd’hui de notre propre mission à l’heure où la foi se vit au pluriel des choix d’une société de plus en plus sécularisée et où la laïcité est de plus en plus présentée comme l’unique modèle de liberté humaine.
« Honnête citoyen et bon chrétien. »
Souvent utilisée par don Bosco pour définir la signification de son œuvre dans l'Eglise et dans la société, cette formule a franchi les limites de son temps et de l'expérience du Valdocco.
« Honnête citoyen et bon chrétien » a des contenus traditionnels et nouveaux.
Elle exprime le désir de collaborer à l'ordre nouveau de la société naissante à cette époque, et introduit dans les processus de changement les valeurs permanentes de la vie et de l'action morales. Elle reconnaît, avec une certaine empathie, la valeur de l'ordre nouveau qui se révèle dans la société. Elle reconnaît la richesse de la culture nouvelle qui se fait jour et les efforts pour donner à l'humanité un bien-être plus large et plus sûr. Elle reconnaît la force contenue dans la religiosité qui se rénove à la lumière des problèmes et des attentes des gens, en particulier des personnes les plus nécessiteuses.
Elle résume donc le manifeste éducatif de notre Père.
La synthèse n'est pas à chercher dans la seule brièveté de la formule, mais aussi et avant tout dans la capacité de ne pas diviser ce qui, dans la vie, est uni. Nous sommes tous, à la fois, citoyens et croyants. L'idée de don Bosco était de montrer que les deux concepts se tiennent. L'honnêteté du citoyen conduit à la fidélité aux valeurs de l'Evangile. La vie du bon chrétien est un fondement pour l'honnêteté sociale du citoyen.
L'humanisme salésien.
Le contenu immédiat qui se perçoit dans cette parole de don Bosco est l'accueil de tout ce qui est intégralement humain. Avant tout, chercher à être honnête citoyen et bon chrétien, c'est souligner la dignité de la personne humaine.
Dans sa constitution pastorale sur l'Eglise dans le monde contemporain, le Concile Vatican II affirme avec clarté : « Croyants et incroyants sont généralement d'accord sur ce point : tout sur terre doit être ordonné à l'homme comme à son centre et à son sommet » (Gaudïum et Spes n° 12)
Les éducateurs et les apôtres ont pour tâche de réveiller et de mobiliser toutes les ressources des jeunes : leurs facultés de connaissance et de raison ; leur riche patrimoine affectif ; leur volonté fortifiée par leur liberté.
En outre, l'humanisme salésien considère les réalités quotidiennes : le travail et la culture, la joie de l'amitié et l'engagement civil, la nature où nous sommes plongés et l'éducation personnelle et sociale ; la compétence professionnelle et l'honnêteté morale du comportement et des options ; tous ces points constituent la vie et des valeurs à défendre et à développer dans l'expérience universelle. Dans l'histoire salésienne, le travail de promotion humaine estime fortement les petites choses qui constituent les expériences personnelles.
Ensuite, l'humanisme salésien vise à donner un sens à la vie de chaque jour.
L'éducation de don Bosco par la raison, la religion et le cœur tend à remplir d'espérance et d'avenir l'histoire des personnes. L'engagement apostolique salésien de tous les groupes de la Famille se définit par l'éducation comme contenu de sa mission, par la façon d'intervenir pour être efficace, et par l'option spirituelle pour ceux qui y travaillent.
Enfin, l'humanisme salésien se fixe comme but d'aider chacun à trouver la place qui lui convient dans la société et dans l'Eglise. La vocation de chacun est le point le plus important de la vie. Nous sommes placés dans le monde non pour nous, mais pour les autres, engagés dans une mission spécifique pour servir des frères.
Il rappelle la nécessité de travailler, en tout et toujours, avec une charité évangélique. Les croyants, adultes et jeunes, consacrés et laïcs, hommes et femmes, exercent sous mille formes le don de la charité : certains par l'aumône, d'autres par l'activité éducative, d'autres encore par le travail d'évangélisation, jusqu'à se donner aux missions
S'engager pour la personne humaine aujourd'hui.
L'objectif de la mission de la Famille salésienne, dans la simplicité de sa formule « honnête citoyen et bon chrétien », est devenu complexe et difficile dans le contexte social et religieux d'aujourd'hui. Des motivations historiques, culturelles et religieuses ne facilitent pas l'activité apostolique.
La lettre encyclique de Jean Paul II, La mission du Rédempteur, répond à beaucoup de questions de l'apôtre. La Famille salésienne qui travaille dans les différentes régions du monde est donc invitée à lire avec attention ce document de l'Eglise et à l'approfondir en fonction des diverses situations.
Don Bosco rappelait à ses collaborateurs de travailler avec une charité exercée « selon les besoins du temps ». Ce sont en fait ces besoins qui rendent concrets les objectifs de la mission.
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22 mai 2011
La prière salésienne: une célébration contemplative du présent
Nous assistons en notre temps, à un entremêlement ou à une succession de divers modèles de prière : un modèle traditionnel, dans lequel les «pratiques de piété» sont peut-être trop soulignées au détriment de la «piété» en soi; un modèle des mouvements de type charismatique qui tend à une raréfaction et à une transcendance anhistorique de la louange, de la glorification, de la jubilation dans l'Esprit; un modèle idéologico-politique fortement aimanté par les événements historico-politiques et dont le risque est de s'évanouir dans «l'engagement pour la révolution»: prier c'est «lire le journal» ou faire un collectif politique.
Une prière pétrie de quotidien
Le modèle salésien est différent : c'est la «prière dans le quotidien». Et il s'insère de fait dans cette «spiritualité du quotidien» comme lieu d'expérience de Dieu que nous avons mise comme premier point de la spiritualité juvénile salésienne.
«Je m'imagine comment la pensée de Don Bosco priant devait être pleine de Dieu, mais pour cela aussi pleine de ses enfants, des personnes, des problèmes qu'il avait. Et il faut aussi affirmer la contrepartie : c'est-à-dire que le travail, les dialogues, les discussions, les jeux, la promenade, la classe, sa présence parmi les jeunes, l'écriture, l'engagement en tant d'entreprises, la fatigue de Don Bosco étaient comme une extase de sa contemplation, de son amour. L'extase de l'action, comme dirait Don Rinaldi, reprenant la pensée de saint François de Sales,» (Don Vigano)
Don Bosco est-il un saint qui a peu prié ? C'est un saint qui dit plus «travaillons» que «prions». Pourtant, Don Bosco priait tout le temps et il est en même temps le prophète d'une prière non sophistiquée, ni élitaire ni idéologique, mais d'une prière à la portée de tous. Don Ceria affirmait : «La différence spécifique de la piété salésienne consiste à faire du travail une prière.» «Nous ne prions pas pour sanctifier le travail, comme si la sainteté était seulement dans la prière et non dans le travail apostolique; nous prions et nous travaillons, nous sommes plongés dans l'action et nous contemplons Dieu parce que, de l'intérieur, nous meut une même charité pastorale qui est l'âme de la prière et de l'action apostolique. Voilà le centre de notre vie intérieure, le lieu théologique où nous devons nous exercer, le matériel stratégique sur lequel il nous faut faire nos évaluations, nos examens, les recherches, les projets, les corrections, les propositions.» (Don Vigano)
D'où naît la prière salésienne
Notre prière est donc tout ensemble contemplation du quotidien et célébration du quotidien et se relie à cette «sacramentalité diffuse» dans le quotidien, dont nous avons parlé précédemment.
Le sens profond de la prière pour Don Bosco naît de son «anxiété pastorale» qui le pousse à «invoquer» et à «remercier»: et il fait de la prière un instrument éducatif de premier plan. Qu'il suffise de penser à la sainteté de Dominique Savio et à sa prière qui a atteint des sommets contemplatifs au sens strict.
Ce que fait observer Don Rinaldi est éclairant «Don Bosco a allié avec la plus grande perfection son activité extérieure, indéfectible, absorbante, très vaste à une vie intérieure qui prend sa source dans le sentiment de la présence de Dieu et qui devient actuelle, persistante et vive au point de devenir une union à Dieu parfaite. De cette façon, il a réalisé en lui-même l'état le plus parfait qui est la contemplation agissante, l'extase de l'action, dans laquelle il s'est consumé jusqu'à la fin, avec une sérénité extatique, pour le salut des âmes.»
Ici s'insèrent les caractéristiques de la prière salésienne: le salésien ne se sent pas «arraché» à la prière quand il doit passer à l'action, parce que même dans l'action il fait l'expérience de Dieu; sa prière est d'abord profondément personnelle pour être avec fécondité communautaire; c'est une prière imprégnée et pénétrée de quotidienneté et, pour cela, «populaire»; elle fait alors une grande part à la prière de «demande» comme expression de cette anxiété éducative de croître et de construire le Royaume ; elle est une prière simple, sobre, pauvre, joyeuse, sans éclats ni apparence : ainsi de fait prient les pauvres, les simples, le peuple. C'est une prière faite d'humilité, d'abandon à la présence et aux dons de l'Esprit. Elle est équilibrée dans le ton et dans la durée, elle est ouverte au corporel.
Plus qu'à faire prier les jeunes, le salésien tend à prier avec les jeunes et à donner du large à l'initiation juvénile, en éduquant les jeunes à gérer leur prière.
A la base de cette prière, il y a certaines valeurs humaines à recueillir et à approfondir et dont il faut faire faire l'expérience aux jeunes : le sens du mystère, le sens de la gratuité, la capacité d'étonnement devant les «merveilles» de Dieu ; le sens du silence et de la contemplation, le sens de la participation et du partage.
Dans ce cadre, la prière salésienne ne se refuse pas à se laisser provoquer par les autres spiritualités et les autres modèles de prière : l'important est que la synthèse qui en dérive soit organique et non une juxtaposition simpliste d'expériences diverses, sans une âme qui les assume et les englobe dans une réalité unitaire
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10 avril 2011
Ami de Dieu, amant des hommes.
Un regard sur Saint François de Sales...
C’est grâce à ce double amour, dans son comportement comme dans ses écrits, que tout chez saint François de Sales a été harmonieusement clair, aimable. Quoiqu’il nous attire vers les plus hauts sommets de la spiritualité, il est peut-être le plus simple et le plus équilibré des saints. Et le plus actuel.
On sait que les deux ouvrages les plus célèbres de saint François de Sales sont l' «Introduction à la Vie Dévote» et le «Traité de l’Amour de Dieu».
Un psychologue avisé. Le premier, attrayant comme son auteur, parsemé d’images pittoresques et de formules vivantes, a été destiné non seulement aux contemplatifs, mais à tous les hommes et femmes qui restent dans le monde. Ce beau livre a surtout un objectit moral et pourrait se résumer ainsi: la vraie dévotion présuppose l’amour de Dieu; il faut la rendre aimable, bienveillante pour autrui, sans retour sur soi-même, sans affection ni faux-semblant.
A cette fin, il faut rester simples, pour pratiquer une sincère humilité, qui est la «porte» de toutes les vertus alors que la charité en est la fin. Humilité et charité sont reliées par une "chaîne d’or"; toutes les autres vertus y sont enchâssées, et nos actes les plus méritoires n’acquièrent de valeur que si nous y mêlons au moins «une once d’amour».
Or, qu’est-ce que l’amour s’il ne tend pas au don généreux de soi-même, notamment à l’abdication de notre amour-propre, c est-à-dire l’humilité. Et à quoi servirait l’humilité si elle se bornait au mépris de soi-même, alors qu’il s’agit de se renoncer à soi-même pour s’offrir à ceux qu’on aime, au prochain et à Dieu ? Notre évêque était un psychologue avisé. De même qu’il a décrit la vraie dévotion, qui doit être aimable aux autres, il circonscrit l’humilité véritable en dénonçant ses multiples contrefaçons. Il constate notamment que:
«Nous disons maintes fois que nous ne sommes rien, mais nous serions bien marris qu’on nous prît au mot... Nous faisons semblant de fuir ou de nous cacher, afin qu’on nous coure après et qu’on nous cherche... La vraie humilité ne fait pas semblant de l’être et ne dit guère de paroles d’humilité, car elle ne désire pas seulement de cacher les autres vertus, mais principalement elle souhaite de se cacher soi-même.»
Pareillement, il dénonce la fausse générosité, qui est souvent paternaliste, en ce sens que nous sommes portés à donner ce qui nous plaît à offrir, au lieu de donner ce qui vraiment plaît à nos obligés:
«S’employer, voire donner sa vie pour le prochain, n’est pas tant que de se laisser employer au gré des autres.» Ou encore: «Il faut reconnaître notre néant, mais n’y faut pas demeurer.» Ce serait enfouir lâchement "le talent" que Dieu nous avait confié... A ses moniales, qui ambitionnent de grandes mortifications, il donne ce conseil bien simple, mais non moins héroïque: «Ne rien demander, ne rien refuser !» Essayons d’imaginer ce que cela représente.
Aux gens du monde: «la volonté de Dieu est que, pour l’amour de Lui, vous aimiez franchement votre état.,. Ne semez pas vos désirs sur le jardin d’autrui, cultivez seulement le vôtre». Quant à certains esprits inquiets, qui voudraient toujours faire autre chose et mieux, et qui s’épuisent en conjectures: «Pensons seulement à bien faire aujourd’hui; et quand le jour de demain arrivera, il s’appellera aujourd’hui, et alors nous y penserons... Il faut faire provision de manne pour aujourd’hui et pas plus: Dieu en pleuvera d’autre demain.» Il faut aussi prendre soin de son corps.
Qu’est-ce que l’amour ? Mais voici l’autre ouvrage, complément du premier: «Le Traité de l’Amour de Dieu» qui nous fait monter encore plus haut puisqu’il nous explique ce qu’est cet amour. Après le psychologue et le moraliste, c’est le théologien et le mystique qui nous enseignent.
Aimer quelqu’un c’est à la fois l’admirer, chercher à combler ses désirs et lui offrir tout ou partie de soi-même. Quand il s’agit de Dieu,c’est-à-dire de Celui qui possède à un degré infini toutes les perfections, Celui qui étant l’Amour-même veut se répandre sur tous les hommes et sur chacun d’eux, pour les assumer jusqu’à Lui, saint François de Sales nous invite à l’aimer «d’un amour de complaisance», «d’un amour de conformité et de soumission» et «d’un amour de bienveillance».
Dans l’amour de complaisance nous contemplons les perfections divines. Nous constatons qu’elles sont incommensurables autant qu'éternelles et nous nous réjouissons de trouver en Celui qui est notre Père la réalisation et la pérennité de toutes nos aspirations vers le Beau, le Vrai et le Bien. «L’âme qui est en l’exercice de l’amour de complaisance crie perpétuellement en son sacré silence: il me suffit que Dieu soit Dieu, que sa bonté soit infinie, que sa perfection soit immense; que je meure ou que je vive, il importe peu pour moi, puisque mon cher Bien-Aimé vit éternellement d’une vie toute triomphante.»
Dilatées par ma contemplation de ce cher Amour en qui elle se complait, l’âme en reçoit l’image, comme un vitrail reçoit la lumière du jour; elle tend à refléter quelque peu les perfections divines: voilà «l'Amour de conformité». «Tel est le doux et aimable larcin de l’amour qui, sans décolorer le Bien-Aimé, se colore de ses couleurs: sans le dépouiller de sa robe, sans rien lui ôter lui prend tout ce qu’il a... comme l’air prend la lumière. La complaisance nous rend possesseur de Dieu, tirant en nous les perfections d’lceluy... Nous possédons des biens qui sont en Dieu comme s’ils étaient nôtres».
...D’où une grande joie nous envahit, qui nous pousse à l’action de grâces, à manifester notre gratitude en cherchant à suivre en tout la volonté et le bon plaisir du Bien-Aimé. C’est l’amour de bienveillance: vouloir bien faire, vouloir le bien, c’est-à-dire les commandements du Père, les conseils évangéliques du Fils, les douces impulsions de l’Esprit, l’ouverture docile à la grâce pour accomplir joyeusement nos devoirs d’état, la disponibilité amoureuse devant tout événement voulu ou permis par la Providence. «Rien ne se fait, hormis le péché, que par la volonté de Dieu... Ouvrons les bras de notre consentement, embrassons tout cela amoureusement.»
Comme le soleil. Dirons-nous que tout cela est très beau, mais presque inaccessible, car nous sommes enfoncés dans des contingences du monde? Ce serait oublier toute la puissance de la grâce. Il faut la demander, supplier «Marie, vaisseau d’incomparable dilection, la plus aimable, la plus aimante et la plus aimée de toutes les créatures.» Dieu n’attend que notre geste pour descendre en notre âme et la combler; il aime chacun de nous en particulier. «Notre Seigneur est comme le soleil qui va partout... Le soleil ne regarde pas moins une rose avec mille millions d’autres fleurs, que s’il ne regardait qu’une seule.»
Et saint François de Sales conclut: «O Dieu, la beauté de notre sainte Foi est si belle que j’en meurs d’amour.»
Roger de Saint Chamas
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27 mars 2011
Les chemins de l'Espérance.
Les membres de la famille salésienne se voudraient semeurs d’espérance. Les religieux se sont mis à la recherche d’une méthode pour cet art difficile. En 1994, ils ont conclu une semaine de réflexion par une série de considérations, dont voici un choix un peu organisé.
Pour la diffuser, il faut d’abord être soi-même homme ou femme d’espérance. Le regard du croyant qui vit dans l’espérance traverse le visible pour atteindre au mystère. Il reconnaît le mystère de salut et d’amour dans lequel il se trouve immergé. Pour lui la vie a un sens. L’ Esprit du Christ ressuscité, en qui tout est récapitulé, le lui donne et lui permet de dépasser la mort. Le désordre en soi-même est nocif à l’espérance, la solidité spirituelle la favorise. L’espérance théologale comme l’espoir humain supposent la connaissance du dynamisme de toute vie, qu’elle soit personnelle ou collective : l’aujourd’hui construit le lendemain. Qui se renferme sur son monde propre, pense et vit en égoïste, est incapable de sentiments de solidarité avec son prochain immédiat, mais aussi avec ceux qui sont loin. Il n’espérera pas grand-chose de la société. Au contraire, qui partage avec d’autres son temps, ses ressources et son savoir, ne serait-ce que par le dialogue amical, pensera et se comportera différemment.
L’homme ou la femme d’espérance lutte contre le défaitisme environnant, dans la conviction que l’espoir naît fréquemment du désert et se développe aussi dans des conditions difficiles. Salésien, l’être d’espérance tâche d’être présent au monde, en particulier à la jeunesse qu’il veut former et éduquer. La qualité de sa présence le préoccupe, car il est des présences désespérantes. Attentif aux valeurs positives des autres, dans ses relations avec autrui, soucieux lui-même de communion en esprit, il s’efforce de combler la distance qu’engendre souvent le langage. Pour le disciple de Don Bosco, le chemin privilégié de l’espérance est un chemin de bonté et même de gentillesse.
Cependant, le mal existe terrible, universel. Dans la nature soudain hostile, dans l’homme surtout. L’horizon du monde, supposé radieux par les discours apaisants, est, pour beaucoup sur cette terre, rempli de flammes et de cadavres. La méchanceté et la haine déterminée submergent des familles, des villes et des populations entières. Elles ont beau se démener : à vues humaines la situation peut et doit même être alors dite proprement désespérée. Que devient l’espérance dans l’horreur des destructions et de la mort innombrable ? Depuis toujours, dans les temps d’épouvante la malheureuse humanité se tourne vers la divinité, elle invoque son aide. « Dieu nous périssons ! ». Il n’est plus de recours qu’en Lui ou en ses représentants. Le chrétien fervent, pour sa part, regarde la croix. Il se dit que le Christ pantelant lui indique la route de la résurrection et de l’éternité. Son espérance, qui ne repose plus qu’en Dieu, s’est purifiée. « Que ta volonté soit faite, Seigneur ! » Le disciple de saint François de Sales n’espère plus que la « vie éternelle », si Dieu son Père veut bien le recevoir en son sein.
(Extrait 100 mots clés de la spiritualité salésienne. Desramaut).
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