Marcher ensemble ! (06 août 2016)

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Marcher ensemble,
c’est d’abord prendre le temps de s’arrêter
et de regarder l’autre ;
non pour se rassasier d’un visage aimé ;
moins encore pour se retrouver soi-même dans le miroir de son regard…

Mais le regarder pour trouver sans cesse
dans la lumière de ses yeux
la route à faire ensemble ;
le regarder pour capter le jaillissement de sa vie
et l’appel à la commune aventure.

C’est prendre le temps de s’arrêter pour, ensemble, regarder la route suivie,
prévoir les étapes et préciser le but.

Puis il faudra repartir… en laissant là les bagages encombrants :
le poids du passé et les soucis stériles.
Partir, comme deux enfants qui inventent le monde à chaque pas
et qui, dans la jeunesse du matin,
s’émerveillent d’une perle de rosée
et de deux notes accrochées dans un rayon de soleil.

Marcher ensemble,
c’est ouvrir les oreilles de son cœur pour écouter ensemble
la Parole présente dans le rythme de la vie
et dans le cri du monde.
C’est accepter d’être seul parfois dans l’ardeur du travail
ou l’enfantement de la douleur
mais pour ensuite mieux échanger, mieux partager,
mieux communiquer.

Car, marcher ensemble, c’est soutenir
lorsque la route s’élève,
c’est consoler lorsque la route est dure,
c’est pardonner lorsque la route a blessé…

Et bien vite, on sentira qu’on n’est pas seuls sur la route,
que d’autres marchent comme nous,
devant nous, derrière nous.
Que c’est tout un peuple qui marche :
un peuple de pèlerins qui s’avance
en chantant, en pleurant, en tombant…
Et qu’il nous faut marcher avec eux et pour eux.
Alors se lèvera une joie nouvelle :
celle de partager son bonheur et sa peine avec tous les autres,
dans un dépassement commun
et tendus vers un même horizon.

Marcher ensemble,
c’est enfin découvrir que la route n’est pas hors de nous mais en nous-mêmes.
C’est percevoir au plus intime des êtres, la présence de Celui qui a dit :
« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ».

C’est ensemble prendre résolument ce chemin qui est le Christ,
présence divine sur notre route d’hommes,
pour qu’Il nous transforme lui-même en chemin pour nos frères.
C’est savoir qu’Emmaüs n’est pas loin
et que, à la fin de notre route commune,
Il nous attend pour nous dévoiler son visage
dans la communion à son bonheur.

Gaston Lecleir
(Rythmes et spirales vers Dieu - Edts du Moustier)

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