La valeur du silence (1) - Silence et prière (02 avril 2012)

 

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Trois fois par jour, tout s’arrête sur la colline de Taizé : le travail, les études bibliques, les échanges. Les cloches appellent à l’église pour prier. Des centaines, parfois des milliers de jeunes de pays très divers à travers le monde, prient et chantent avec les frères de la Communauté. La Bible est lue en plusieurs langues. Au centre de chaque prière commune, un long temps de silence est un moment unique de rencontre avec Dieu.

Silence et prière

Si nous nous laisser guider par le plus ancien livre de prière, les Psaumes bibliques, nous y trouvons deux formes principales de la prière, d’une part la lamentation et l’appel au secours, et d’autre part le remerciement et la louange. De manière plus cachée, il y a un troisième type de prière, sans supplications ni louange explicite. Le Psaume 131, par exemple, n’est que calme et confiance : « Je tiens mon âme en paix et silence… Mets ton espoir dans le Seigneur, dès maintenant et à jamais! »

Parfois la prière se tait, car une communion paisible avec Dieu peut se passer de mots. « Je tiens mon âme en paix et silence ; comme un petit enfant contre sa mère… telle est mon âme en moi.» Comme un enfant sevré auprès de sa mère qui a cessé de crier, telle peut être « mon âme en moi » en présence de Dieu. Alors la prière n’a pas besoin de paroles, peut-être même pas de réflexions.

Comment parvenir au silence intérieur ? Parfois nous nous taisons, mais, au dedans, nous discutons fort, nous confrontant avec des partenaires imaginaires ou luttant avec nous-mêmes. Tenir son âme en paix suppose une sorte de simplicité : « Je n'ai pas pris un chemin de grandeurs ni de prodiges qui me dépassent. » Faire silence c’est reconnaître que mes soucis ne peuvent pas grand chose. Faire silence, c’est laisser à Dieu ce qui est en dehors de ma portée et de mes capacités. Un moment de silence, même très bref, est comme un repos sabbatique, un saint arrêt, une trêve du souci.

L’agitation de nos pensées peut se comparer à la tempête qui secoua la barque des disciples sur la Mer de Galilée alors que Jésus dormait. A nous aussi, il arrive d’être perdus, angoissés, incapables de nous apaiser nous-mêmes. Mais le Christ est aussi capable de venir à notre secours. De même qu’il menaça le vent et la mer et qu’il « se fit un grand calme », il peut aussi calmer notre coeur quand il est agité par la peur et les soucis (Marc 4).

Faisant silence, nous mettons notre espoir en Dieu. Un psaume suggère que le silence est même une forme de louange. Nous lisons habituellement le premier vers du Psaume 65 : « La louange te convient, ô Dieu ». Cette traduction suit la version grecque, mais l’hébreu lit dans la plupart des Bibles : « Le silence est louange pour toi, ô Dieu. » Quand cessent les paroles et les pensées, Dieu est loué dans l’étonnement silencieux et l’admiration.


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