Être « chrétien et citoyen » dans un monde qui évolue, est-ce possible? (2) (12 octobre 2010)

2e partie de l'intervention de Sœur Catherine FINO fma dans le cadre du 2ème Congrès de l'éducation salésienne dont le  thème était: "le système préventif dans un monde sécularisé".   (Lyon - novembre 2000)

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REGARD sur St FRANCOIS DE SALES

Nous allons porter notre regard sur quelqu’un dont don Bosco s’est inspiré, non seulement sur le plan spirituel, mais aussi sur le plan éducatif: Saint François de Sales.

2e partie :


Comment vivre ensemble sans violence?


Dans un monde pluriel, il va falloir ensuite gérer les relations sans violence: les jeunes vont sans cesse côtoyer, y compris dans leur propre famille, leur vie professionnelle, etc... des gens qui n’ont pas fait le même choix qu’eux, qui s’opposeront à eux de par leurs convictions différentes.  Comment se comporter? François propose la « douceur » salésienne. Elle n'est pas mièvre: de quoi s’agit-il ?

- L’art de proposer: « Parlez toujours de Dieu... non point à la manière d’une correction mais à la manière d’une inspiration: car c'est merveilleux combien la proposition douce et aimable de quelque chose de bon est une puissante amorce pour attirer les coeurs» (IVD III, 26).

- Respecter la liberté de pensée « Même «s’il est nécessaire de contredire quelqu’un et d’opposer son opinion à celle d’un autre, il faut user de grande douceur et dextérité, sans vouloir violenter l’esprit d’autrui car aussi bien ne  gagne-t-on rien on prenant les choses âprement.  L’esprit humain peut être persuadé, non pas contraint. Le contraindre, c’est le révolter »(IVD M 30).

- Il vaut mieux décider de vivre sans colère que d’en user modérément, donc il faut être capable de l’éteindre en nous. « Comment la repousser?  Ramasser nos forces, mais doucement…»  « Lorsque vous êtes tranquille, faites grande provision de douceur » « Soyez doux envers vous-même, ne vous mettez pas en colère contre vous-même à la moindre occasion »  « Traitez vos affaires avec soin, mais sans empressement ni souci ».

- L’art des relations cordiales (au sens: mettez-y votre cœur!) mérite un entretien aux Visitandines (X 1108):

- savoir exprimer son affection, rendre agréables les relations de travail, et être simple et sans complexe aux moments de détente, être attentifs à l’autre sans tomber dans la flatterie excessive ou risquer de provoquer la jalousie.  L’art de s’adapter à autrui est sous tendu par toute une étude psychologique.

- François de Sales ajoute la nécessité de faire confiance, de pas juger ou craindre le jugement d’autrui pour oser communiquer nos richesses entre nous.  Savoir donner des bases d’affection mutuelle et de connaissance profonde à nos relations désamorce la violence entre nous, et apprend à souhaiter communiquer avec tous.

- La cordialité salésienne est à l’origine de ce qui deviendra l'amorevolleza chez don Bosco, avec l’importance des relations des jeunes entre eux, dans une vie de groupe, et la qualité de la relation instaurée par l’éducateur avec l’éduqué.


En conclusion
:


Je voulais vous livrer ces quelques convictions qui peuvent enrichir notre recherche éducative aujourd’hui, en l’enracinant dans l’école de pensée spirituelle où don Bosco lui-même a puisé. Et nous encourager quand nous voyons combien l’évolution d’une société peut être à la source de nouvelles dimensions et expressions de la pensée spirituelle et éducative, qui permettent à l’Église de se renouveler, quand les chrétiens entrent pleinement dans le débat et les défis de la société de leur temps.

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