être une oasis de douceur (13 octobre 2009)

Sans titre 6

 

 

Un jour, comme je prenais note dans mon carnet, Florent me demande si je rédige un rapport.


Après avoir échangé un bon moment ensemble, il dit : « ça fait du bien de savoir que vous allez partout comme ça ; ça soulage d'être écouté, parce que dans les foyers, on ne trouve pas toujours à qui parler. C'est un beau ministère que vous faites-là, je ne dis pas cela pour vous flatter. Descendre parmi les malheureux c'est beau ».


Luc, évoquant notre départ, soupire : « Ca va être triste quand vous allez partir, je n'aurai plus personne à qui parler. »


Je lui fais remarquer qu'il discute tout de même bien avec d'autres ; il répond alors : »Pas beaucoup, et puis, c'est pas la même chose, je ne sais pas expliquer ; entre nous on ne dit que des conneries, on écoute parce qu'il faut bien ».


 Le pauvre a de si rares rencontres de qualité que lorsqu'il en vit une, elle prend beaucoup d'importance.


J'écrivais à cette époque : « Je désire remplir le rôle des monastères en vivant au cœur des endroits maudits et méprisés de l'humanité, dans les lieux douloureux où l'homme est brisé, désespéré, pour tenter d'être de toutes mes forces une oasis de douceur, d'écoute, de silence, de présence gratuite. »  L'homme en a besoin autant que de projets.

 

Tiré de « Quand l'exclu devient l'élu » M. et C. COLLARD-GAMBIEZ.

 

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