Sagesse chrétienne (08 novembre 2008)

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Trois grandes affirmations de la sagesse chrétienne soutiennent  aujourd'hui la réflexion et l'engagement de nombreux croyants,

 * Première affirmation :

"Nous valons plus que tous les oiseaux du ciel", comme dit Jésus dans l'Evangile (Mt 6, 26). L’homme, tout être humain, toute personne humaine, a une valeur absolue, un prix incomparable. L'être humain est sacré, de l'instant de sa conception à l'heure de sa mort.

Ce n'est pas seulement le combat multiforme pour les droits de l'homme qui découle de cette affirmation. C'est l'attention portée à chaque personne humaine. C'est le respect effectif de chacun. C'est la reconnaissance de ce qu'il y a d'unique, d'irremplaçable, d'irréductible en tout visage humain. Cela s'appelle la charité, un terme parfois dévalué ou concurrencé par d'autres, mais qui est aussi concrètement réhabilité par des croyants, lorsqu'ils vont à la rencontre de autres, et même de leurs adversaires, avec une liberté qui se moque des calculs mondains.

 * Deuxième affirmation inséparable de la précédente:

la foi au Dieu qui s'est fait homme, qui est né dans une crèche, qui est mort sur une croix, comme un maudit, implique une option absolue pour les petits et pour les pauvres, pour tous ceux qui sont désarmés devant la vie. Cette option inspire de multiples luttes, d'ordre politique, social, économique. Mais les croyants qui pratiquent ces luttes savent qu'elles ne se réduisent pas à un engagement seulement humanitaire. Elles expriment notre passion pour l'humanité, à la suite du Christ, lui qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu.

 * Troisième affirmation :

le dernier mot de la Révélation de Dieu en Jésus-Christ, ce n'est pas seulement l'Amour. C'est l'Amour qui va jusqu'au pardon, qui, au plein cœur du mal et de la violence, veut et crée la réconciliation. Beaucoup de croyants d'aujourd'hui savent que l'on ne peut plus, si jamais cela a été possible, proposer la foi en Dieu sans affronter la réalité du mal. Parce que cette réalité tend, à devenir une réalité sauvage que les idéologies n'expliquent plus et que les gnoses résolvent d'une manière trop facile, en inventant un Dieu mauvais ou des forces identifiables du mal. Le mal est là, il détruit et il fascine. Il blesse et il brise des vies humaines, des corps, des consciences, des libertés. Face au mal, ou plutôt en plein cœur du mal, se dresse la Croix de Jésus Christ. La Croix, c'est-à-dire cette puissance de Dieu qui affronte le mai pour y opérer une création nouvelle, par le sacrifice du Fils.

 Alors s'ouvre le chemin de la Pâque, mystérieux, caché, mais réel. Il est impossible d'oublier que ce chemin s'ouvre à chacune de nos    Eucharisties. Il est donc essentiel de rappeler que la proposition de la foi conduit à ces gestes extraordinairement simples par lesquels Dieu nous propose de façonner notre existence à l'image de celle du Fils : corps livré, sang versé, vie donnée.

Toute initiation à la foi authentique comporte cette dimension sacramentelle : elle est faite à la fois de paroles humaines et de gestes humains qui révèlent et qui communiquent la Parole de Dieu et le geste de l'Alliance de Dieu accomplie dans le mystère du Christ.

 

 

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