Éclats d’éternité (11 juin 2008)

Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? (Lc 10, 29) Parce que nous aimons nos frères, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie. (1 Jn, 3, 14)


 nature36[1]

Le savant a un sacré problème. Il s'emberlificote dans des questions de principe. Il voudrait mettre au point l'orthodoxie, bétonner sa théologie. Belle prise de tête ! Espère-t-il calmer ainsi ses états d'âme ? Faire le tri entre ceux qui méritent un détour et ceux à côté de qui on peut passer sans remords ? Economiser son altruisme ? Il est comme paralysé.
Jésus, Bon Samaritain, vient à son aide. Il ne répond pas exactement à la question du professeur : « Qui est mon prochain ? », mais il lui fait comprendre quel est son problème. 
 
Il lui raconte une histoire. Une histoire comme nous les aimons bien, celle d'un homme libre qui agit sans chercher de raisons. Il agit parce que c'est bien, parce que c'est humain. Il n'y a pas besoin de principes. Il ne va pas raisonner et se dire que dans le blessé on peut voir un enfant de Dieu ou le visage du Christ. Non ! Quand quelqu'un est là sur le bord de la route, attendant de l'aide, on ne se pose plus de questions, on laisse parler son cœur ! 
 
Et quand le cœur parle, il y a du prochain partout. Or, ils sont nombreux autour de nous ceux qui se font proches et qui rendent des services sans arrière-pensée, sans l'aiguillon d'un commandement, sans justification théorique. Ils seraient étonnés de s'entendre dire qu'ils sont des bons Samaritains, et même, ils n'aimeraient pas ça. Or, ils nous autorisent à faire quand même un peu de théologie en vérité. Ils permettent de dire que, quand on est profondément humain, on est aussi profondément le cœur et les mains de Dieu. Que, s'ils n'étaient pas là, Dieu ne serait pas si proche de chacun de nous, Il nous manquerait cruellement ! 
 
Ils ne savent pas qu'en donnant des minutes de leur temps, ils reçoivent des moments d'éternité, ils n'y pensent même pas. Ils seront bien surpris lorsque Dieu leur dira : « c'est à moi que vous l'avez fait ». 
 
Ils sont libres comme l'air, ils sont en voyage. Ils arrivent au bon moment, ils sont une chance pour ceux dont ils croisent le chemin. Et puis, ils repartent, ils ne s'appesantissent pas. Ils ne réclament pas de la gratitude. Mais ils laissent ces deux pièces d'argent qui nous permettront de passer les trois jours qui nous séparent de la résurrection.
Seigneur, je ferai de mon mieux pour faire fructifier les deux pièces que tu me donnes à travers eux. Mais ne t'éloigne pas de trop. Merci pour ceux qui se font proches et me font ressusciter au jour le jour.
 Jean-François Meurs  -  DBA °944

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