Saint Jean Bosco, homme de rupture et modèle de sainteté (31 janvier 2008)
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Dans l'encyclique Deus Caritas Est, Benoît XVI mentionne plusieures grandes figures de "martyrs de la charité", parmi lesquels Jean Bosco, prêtre et éducateur, dont Bruno Chenu disait qu'il avait "devancé le Concile d'un siècle".
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Dans le bouleversement politique, social, économique, religieux italien qui a caractérisé une bonne partie du XIX° siècle, et que nous appelons le « Risorgimento », Don Bosco (1815-1888) a ressenti le drame d’un peuple qui s’éloignait de la foi, et il ressentit surtout le drame de la jeunesse, aimée par le Christ, abandonnée et trahie dans ses idéaux et dans ses aspirations, par les hommes de la politique, de l’économie, et même aussi de l’Eglise.
Face à cette situation, il a réagi de manière énergique, en trouvant des formes nouvelles pour s’opposer au mal ; il a résisté aux forces négatives de la société en dénonçant l’ambiguïté et le caractère dangereux de la situation, « en contestant » - à sa manière bien sûr - les puissances fortes de son temps. Il s’est alors mis en harmonie, pour les développer et pour les renforcer, avec les possibilités qui lui étaient offertes par les conditions historiques et culturelles, et par les conjonctures économiques du moment historique : la structure sociale paternaliste de l’ancien régime du Royaume Sarde, l’ordre politique libéral qui a permis l’ouverture aux œuvres de charité et de philanthropie ; la disponibilité de ressources pour la bienfaisance, les accords importants, malgré des oppositions partielles du monde ecclésiastique, des autorités et des fidèles . C’est ainsi qu’il fonda des patronages, des écoles de différents types, des laboratoires d’artisans, des journaux et des revues, des typographies et des maisons d’édition, des associations de jeunes, religieuses, culturelles, récréatives, sociales ; des églises, des Missions étrangères, des activités d’assistance en faveur des émigrés, ainsi que deux Congrégations religieuses et une Congrégation de laïcs qui poursuivirent son œuvre.
Il y réussit grâce aussi à ses dons particuliers marqués de communicateur né, malgré le manque de ressources économiques (toujours insuffisantes pour ses réalisations), son modeste bagage culturel et intellectuel (à un moment où on avait besoin de réponses de haut niveau théorique), le fait d’être enfant d’une théologie et d’une conception sociales ayant de grandes limites (et donc incapable de répondre à la sécularisation et aux révolutions sociales profondes en cours). Toujours poussé par la force hardie de sa foi, dans des circonstances difficiles, il demanda et obtint des aides de partout, catholiques et anticléricaux, riches et pauvres, hommes et femmes du monde de l’argent et du pouvoir, et représentants de la noblesse, de la bourgeoisie, du bas et du haut clergé. Ses demandes d’aide ne pouvaient pas ne pas se faire sentir directement ou indirectement comme un défi, comme une condamnation morale envers ceux qui avaient fermé leur cœur à la réalité souffrante du prochain, en en enlevant la présence gênante qui était un reproche, parce qu’il était préférable pour eux de vivre dans la respectabilité des critères de l’éthique libertine.
L’importance historique de Don Bosco doit être toutefois recherchée, non pas tellement dans les très nombreuses « œuvres » et dans certains éléments méthodologiques relativement originaux - le célèbre « système préventif de Don Bosco », , que dans la perception intellectuelle et émotive qu’il eut de la porté universelle, théologique et sociale, du problème de la jeunesse « abandonnée », c’est-à-dire de la masse énorme de jeunes dont on ne s’occupait pas, ou dont on s’occupait mal ; dans l’intuition de la présence à Turin tout d’abord - en Italie et dans le monde ensuite - d’une forte sensibilité , dans le civil et dans le « politique » du problème de l’éducation de la jeunesse et de sa compréhension de la part des couches les plus averties et de l’opinion publique ; dans l’idée qu’il lança d’interventions justes sur une large échelle dans le monde catholique et civil, comme nécessité primordiale pour la vie de l’Eglise et par la survie elle-même de l’ordre social ; et dans la capacité de la communiquer à de vastes groupes de collaborateurs, de bienfaiteurs et d’admirateurs.
Ni politique, ni sociologue, ni syndicaliste « ante litteram », mais simplement prêtre et éducateur, Don Bosco partit de l’idée que l’éducation pouvait beaucoup, dans n’importe quelle situation, si elle était faite avec le maximum de bonne volonté, d’engagement et de capacité d’adaptation. Il s’engagea à changer les consciences, à les former à l’honnêteté humaine, à la loyauté civique et politique, et, dans cette perspective, à « changer » la société, par l’éducation. Il transforma les valeurs fortes dans lesquelles il croyait - et qu’il défendit contre tous - en faits sociaux, en gestes concrets, sans rien céder dans le domaine spirituel et dans le domaine ecclésial compris comme domaine exempt des problèmes du monde et de la vie. Au contraire, fort de sa vocation de prêtre éducateur, il cultiva un quotidien qui n’était pas absence d’horizons (mais au contraire dimension incarnée de la valeur et de l’idéal) ; qui ne soit pas une niche protectrice et un refus de la confrontation ouverte (mais vouloir se mesurer avec une réalité plus ample et plus diversifiée) ; qui n’était pas un monde restreint de peu de besoins à satisfaire et le lieu de répétition mécanique d’attitudes traditionnelles ; qui n’était pas refus de toute tension, du sacrifice exigeant, du risque, de la dénonciation, du renoncement au plaisir immédiat, de la lutte. Il eut pour lui et pour les Salésiens la liberté et la fierté de l’autonomie. Il ne voulut pas lier l’avenir de son œuvre au changement imprévisible des régimes politiques.
Le théologien français bien connu, le Père Chenu, O.P., répondant dans les années 1980 à la question d’un journaliste qui lui demandait de lui indiquer les noms de plusieurs porteurs d’un message d’actualité pour les temps nouveaux, déclara sans hésiter : « J’aime à rappeler, avant tout, celui qui a devancé le Concile d’un siècle : Don Bosco. Il est déjà, prophétiquement, un homme modèle de sainteté par son œuvre qui est en rupture avec le mode de penser et de croire de ses contemporains ».
Il fut un modèle pour beaucoup ; nombreux sont ceux qui imitèrent ses exemples, en devenant à leur tour le « Don Bosco de Bergame, de Bologne, de Messine, et ainsi de suite ». La figure et la signification de Don Bosco et de son œuvre sont reconnues historiquement et universellement, malgré ceux qui écrivirent, comme l’écrivain bien connu Alberto Moravia, que, « les saints de font pas l’histoire ». Evidemment, le « secret » de son « succès », chacun le trouve dans l’un ou l’autres des différents aspects de sa personnalité complexe : entrepreneur très capable d’œuvres éducatives, organisateur clairvoyant d’entreprises nationales et internationales, éducateur très fin, maître de qualité etc.
Jean Bosco est né le 16 août 1815 à Castelnuovo d’Asti ; il fut ordonné prêtre à Turin le 5 juin 1841 ; il commence son œuvre à Torino-Valdocco en 1846. Il meurt à Turin, le 31 janvier 1888. Il fonda la Congrégation de Saint François de Sales (Salésiens) en 1859, l’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice en 1872, l’Association des Coopérateurs Salésiens en 1876, et l’Archiconfrérie de Marie Auxiliatrice en 1868. Il fut béatifié en 1929, et canonisé en 1934 ; il fut proclamé « Père et Maître de la Jeunesse » en 1989. Les Salésiens sont une Congrégation masculine, de prêtres et de laïcs, fondée pour l’éducation des jeunes, surtout des couches populaires. En date du 31 décembre 2005, ils étaient au nombre de 16.008, avec en plus 560 novices. Ils travaillent dans les cinq continents, et dans 128 pays, principalement dans des Patronages et dans des Centres de jeunes, dans des écoles de tous les genres, et de tous les grades, dans les paroisses, dans les Missions, et dans le domaine de la communication sociale. Ils travaillent beaucoup en faveur des vocations religieuses et sacerdotales. Les Filles de Marie Auxiliatrice, ou Salésiennes, travaillent de même, et sont au nombre de 14.700.
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Commentaires
je n'avais jamais suivi l'histoire de saint jean bosco et je trouve ça vie merveilleuse.se mettre au service des jeunes et des pauvres,aider ceux qui sont dans le besoin malgré les moyens limités dont il disposais.c'est tout simplement magnifique.je suis moi mème jeune camerounaise de 23ans et ces derniers temps rencontre beaucoup de difficultés.je sais ou plutot je suis convaincu que je trouverai le reconfort en priant avec saint jean bosco et faire partir de cette communauté me fera le plus grand bien.
merci
Écrit par : TOKO JOLIVETTE | 21 juillet 2008
Bonjour,
Je souhaiterais connaître les coopérateurs,leurs activités(est-ce uniquement avec des jeunes?),la forme de leur engagement(existe-t-il un engagement avec promesseS ou voeux?)
Avec mes remerciements anticipés ,sainte année nouvelle.
gilles Frappin France
PS:ou rencontrer des coopérateurs?Je demeure près de Blois LOIR et CHER?
Écrit par : FRAPPIN | 14 janvier 2010