Zone de Texte: Il me semble que vous devriez vous résoudre à faire avec calme ce que 
vous pouvez. Ne soyez pas inquiet de tout le reste, mais abandonnez à la 
divine Providence ce que vous ne pouvez pas accomplir par vous-même. 

Sont agréables à Dieu notre soin et notre sollicitude raisonnables pour mener à 
bien les affaires dont nous devons nous occuper par devoir. Ne plaisent pas 
à Dieu l'anxiété et l'inquiétude de l'esprit : le Seigneur veut que nos 
limites et nos faiblesses prennent appui en sa force et en sa 
toute-puissance, il veut que nous espérions que sa bonté suppléera à 
l'imperfection de nos moyens. 

Ceux qui se chargent d'affaires nombreuses, même avec une intention droite, doivent se résoudre à faire simplement ce qui est en leur pouvoir... Si on doit laisser de côté certaines choses, il faut s'armer de patience, et ne pas penser que Dieu attend de nous ce que nous ne pouvons pas faire. Il ne veut pas que l'homme s'afflige de ses limites...; il n'est pas nécessaire de se fatiguer 
exagérément. 

Bien plus, lorsqu'on s'est efforcé d'agir de son mieux, on 
peut abandonner tout le reste à celui qui a le pouvoir d'accomplir tout ce 
qu'il veut. Plaise à la divine bonté de nous communiquer toujours la 
lumière de la sagesse, pour que nous puissions voir clairement et accomplir 
fermement son bon plaisir, en nous et dans les autres..., pour que nous 
acceptions de sa main ce qu'il nous envoie, en considérant ce qui a le plus 
d'importance : la patience, l'humilité, l'obéissance et la charité.

Saint Ignace de Loyola (1491-1556), fondateur des jésuites
Lettre du 17/11/1555 (trad. Soleil Levant 1957, p. 169 rev. Tournay)



« Soyez

       sans

              crainte »