05 février 2016

La concentration

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Parce-qu’elle sait capter la lumière et la chaleur du soleil pour la faire converger sur un seul point, la loupe est capable d’allumer un incendie.  Si tu sais rassembler tes forces pour les jeter dans la bataille au moment et à l’endroit précis du combat, tu n’as pas besoin de beaucoup de troupes. Il suffit de les mobiliser rapidement et totalement. La concentration n’est pas essentiellement une façon de « faire » ; mais d’abord une façon « d’être ». (…) 

A l’extérieur, refuse ce qui pourrait te disperser.  Evite l’encombrement de ton placard, ta table de travail, ton sac, tes poches…, cela t’aidera à éviter l’encombrement de ton esprit.  Ne fais pas plusieurs choses à la fois.  Prends chaque problème l’un après l’autre. Tire ton dossier du classeur quand l’autre est fermé et rangé. Ouvre-le si tu as vraiment l’intention de penser ou de régler le problème. 

Ne jette pas « un coup d’œil en passant » sur ce livre, cette revue, cette lettre ; lis un chapitre, un article, écris la lettre, sinon range le tout…et garde ton coup d’œil. C’est en distribuant, morceau par morceau ton attention que tu la disperses et l’épuises. (…) 

Veux-tu être efficace ?  Apprends à te limiter ; à vouloir tout faire, tu ne fais rien sérieusement.  Si le tuyau d’arrosage est criblé de trous, l’eau péniblement gouttera au bout de ta lance. Bouche les fuites, la pression reviendra. (…)  L’enfant dont le pupitre est plein de jouets, les poches pleines de bonbons et la tête pleine d’histoires, ne peut plus faire attention à son devoir. (…) 

Ne détruis rien, classe tout et range tout pour pouvoir le retrouver. Comment ? En donnant tout à Dieu, paisiblement. Ce qui est en toi est force vive : ton esprit, tes idées, ton imagination, ta sensibilité, tes aspirations, tes impulsions, tes émotions, tes affections, tes antipathies, ton enthousiasme, tes découragements, même tes tentations…mais cet étourdissant dynamisme qui éclate en tous sens est souvent mal aiguillé ou gaspillé.  Si tu veux bien t’en servir, il faut d’abord abandonner tout à Dieu, dans une confiance totale. Quand tu ne garderas plus rien, tu pourras tout réussir car Dieu te fournira, au moment voulu, ce dont tu as besoin pour la tâche présente. 

Se concentrer, ce n’est pas courir après tout ce qui grouille en toi pour le maintenir, par la force, immobile, c’est d’abord faire le vide…en donnant tout.  Pour faire le vide, détends-toi : ton corps, tes muscles, tes nerfs, puis fais cadeau au Père de toutes tes puissances. Contemple-Le, laisse-toi regarder et puis engage-toi dans la tâche du moment. 

Chaque jour, offre-toi ainsi à Dieu pendant quelques instants privilégiés de recueillement et de silence. Dans la journée, surtout lorsque tu es inquiet, pressé, surchargé, répète ton geste en une seconde d’amour, et tu seras pleinement disponible et sûrement efficace. Si tu agis « à contrecœur », si tu accomplis ton travail « comme une corvée », si tu vis « parce qu’il faut bien », ton action, ton travail, ta vie, imposés de l’extérieur seront un esclavage, mais si tu adoptes chacune de tes activités, tu agiras de l’intérieur vers l’extérieur, et tu seras un homme libre. (…)  

Adopter chacune de tes activités, c’est te dire, en face de toute action, si petite soit-elle : Plus je me concentre, plus je me valorise en me rendant efficace. Je ne suis pas seul, mais sur un immense chantier où tous ont besoin de ce geste ; avec tous, je bâtis le Monde, j’unis l’Humanité et je les sauve. Pourquoi regarder l’importance extérieure de mon ouvrage, puisque je dois le faire ; ce qui compte, c’est la profondeur de mon amour. Au cœur de cette action, Dieu est déjà au travail, il m’a donné rendez-vous. 

…alors la corvée sera transmuée en œuvre gigantesque et tu ne seras plus partagé, dispersé, mais intensément présent. 

Michel Quoist
Extrait du chapitre "Savoir se concentrer" pp 112 à 116
du livre "Réussir" aux Editions ouvrières, Paris, 1969

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04 février 2016

Le goût de la vérité

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« Si nous savions écouter nos désirs à leur véritable profondeur, nous trouverions intacts la soif de connaître, le goût de la vérité. C’est l’une des aspirations les plus profondes de notre esprit. Un chercheur le sait : il le mesure à la joie qu’il éprouve lors de ses découvertes.

Mais tout homme et toute femme, portent en eux-mêmes, cette vocation de chercheur.  Chercheur de vérité, sur lui-même et sur le monde. »

Jean Vanier (Le goût du bonheur)

 

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Temps source VIDÈS et JMJ Cracovie 2016 - INFOS et INVITATIONS ► ... à partager largement ! 

03 février 2016

L'ascèse

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"Maître Eckhart invite son lecteur à se déprendre de soi. Aussi, cent fois par jour, je puis faire l'expérience que je ne suis pas l'anxieux de service, ni le colérique qui pète un câble, ni le philosophe ou la personne handicapée.

L'ascèse, c'est nous dépouiller de toutes ces identifications auxquelles nous nous réduisons pour mourir et renaître à chaque instant. Plus je me réduis à une étiquette, plus je souffre.

Quittons sans tarder cet esprit de fixation qui nous ligote au matériel, instant après instant, voilà le grand défi. Le coût de la paix, c'est le dépouillement.(...)

Aujourd'hui, là, tout de suite, de quoi puis-je me dépouiller concrètement ? Comment faire de la place dans mon agenda ?"


Alexandre Jollien

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29 janvier 2016

"Celui qui aime chante"

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« Le christianisme ne nous demande pas de quitter la terre pour regarder un ciel imaginaire, mais de devenir nous-même ce Ciel, de transfigurer notre vie en laissant transparaître en nous toute la lumière et toute la joie de Dieu. Il ne s'agit pas de nous détourner de la vie, mais d'y entrer, car c'est avant la mort que nous risquons d'être mort si nous refusons de faire de notre vie une création continuelle de grâce et de beauté.

Il ne s'agit donc pas d'apprendre à mourir, mais d'apprendre à vaincre la mort et de devenir une source jaillissante de vie éternelle au cœur de chacune de nos journées.

Être chrétien, c'est faire fleurir toutes les fleurs dans la certitude que l'amour aura le dernier mot !

C'est par là que nous affirmerons le règne de la grâce en étant gracieux nous-même, en essayant d'écouter les autres autant qu'ils ont besoin de l'être pour qu'ils se sentent aimés et découvrent le prix de la vie, le trésor caché au fond de leur cœur qui est le Dieu vivant.

Dieu, s'il est vraiment la Vie de notre vie, il faut que ça se voie, que nous soyons pour tous l'accueil d'une amitié sans frontières. Alors, on porte Dieu et on communique sa joie en chantant puisque, comme le dit saint Augustin : « Celui qui aime chante ».

Maurice Zundel

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 vignette neuvaine db2016.jpg  8e jour de la neuvaine : vendredi 29 janvier ►

28 janvier 2016

Prier...

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« Chaque jour, j'essaie de fréquenter les Évangiles et de nourrir une authentique vie de prière. À mes yeux, prier, c'est se déshabiller pour de bon, quitter un à un tous les rôles pour se tenir à l'écoute d'une transcendance et oser un abandon, une confiance totale en plus grand que soi.

Ici, les étiquettes, les représentations, les attentes volent en éclats et le moi peut s'éclipser. Il en faut du courage, pour se laisser tomber au fond du fond, oser ne rien faire, ne rien dire, ne rien vouloir et laisser Dieu s'occuper de Dieu. Prier, c'est dire oui à tout ce qui arrive, vivre sans pourquoi. Alors, nous quittent, presque malgré nous, les mécanismes de défense, les refus et cette soif de tout maîtriser.

C'est, dépouillé de tout, que l'on peut oser l'impensable : appeler Dieu, Père. Si ce chemin est difficile, aride parfois, car le moi résiste toujours, j'y trouve une joie immense, une liberté qui m'invite à me débarrasser des béquilles, pour avancer et aimer gratuitement. »

Alexandre Jollien

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 vignette neuvaine db2016.jpg  7e jour de la neuvaine : jeudi 28 janvier ►