14 juin 2010

JESUS LE BON BERGER

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Dans une société urbaine et technologique, oserions-nous encore parler de « pastorale » et annoncer que Jésus est le Berger et nous, ses brebis ?  Car ce message est précisément celui que l'homme moderne refuse de toutes ses forces !  Il ne veut pas être «  un mouton »  forcé de dire amen à tout.

Est-ce à dire que l'homme moderne est libéré comme il le prétend ?

Voyez-le au contraire se glisser dans les schémas tout prêts de la « pensée unique », s'essouffler à suivre toutes les modes, s'acharner à élever son train de vie, courir éperdument pour rester « branché », être là où « il faut » être vu ... Injure suprême : se faire traiter de « ringard », ne pas exhiber les baskets dernier cri !  etc.

Se détourner du Christ, c'est risquer de se soumettre à mille maîtres, se laisser déchirer par des sollicitations en tous sens. Nous avons aujourd'hui tant de moyens de vivre mais nous manquons de raisons de vivre. A quoi bon courir vite si c'est pour n'aller nulle part ? Et où aller sans un guide, un berger qui connaît le but ?

Au fait, l'image biblique de la brebis est-elle si fausse que cela ? Comme ce petit animal, nous aussi nous ne disposons pas de moyens de défense, nous sommes fragiles, vulnérables, exposés aux attaques, naïfs devant les pouvoirs ou les publicitaires enjôleurs....


 

11 juin 2010

CHRETIENS : NEUTRALITE ou CIVISME ?

Transmis par l'ami d'un ami... et je vous invite à votre tour à partager cet article avec tous les vôtres !

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La neutralité est une illusion. Nous sommes tous à nouveau bientôt appelés à émettre une opinion sur la direction de notre pays. Or, un grand nombre a déjà laissé entendre qu'il refusait de voter pour ceux (toujours les mêmes) qui, à priori, ne prennent pas les priorités sociales en compte en ces temps de crise et qui sont indéfiniment incapables de se mettre d'accord.
 
Etre chrétien implique de penser autrement, car nos valeurs nous appellent à ne jamais baisser les bras et à persévérer, surtout dans la désillusion et l'adversité. Mais encore ?
 
Nous avons le devoir de poser des choix, même répétitifs, même avec des résultats décevants.
 
A la fin de notre vie, que nous ayons été avocat, ouvrier, prêtre ou bandit, tout ce que nous allons laisser derrière nous sera une concrétisation du Tout de l'existence. L'Esprit qui aura irradié, ne fut-ce qu'un instant dans cette existence, illuminera à lui seul notre vie. De même l'endurcissement, la cruauté ou l'indifférence auxquels nous aurons succombé, ne fut-ce qu'un instant, obscurciront le ciel. Il n'y a pas de neutralité possible pour Dieu.
 
Le problème de la vie pour un Chrétien ne peut se résumer à la question de savoir comment on traitera les déficits, la délinquance, le coût de la vie, etc. mais, bien plus, de tenir compte que nous pataugeons tous dans nos rapports avec autrui et qu'il en va de même au plus haut niveau de la hiérarchie socio-politique. Les petites atrocités discrètes, les scandales cachés, qu'aucune loi ne peut prévenir, sont le véritable siège de l'infection morale et la neutralité ne nous permettra pas d'y échapper.
 
Conscients de cela et étant compris dans le lot, nous avons le devoir de choisir ce que nous considérons comme représentatif de nos valeurs, même si ce choix a parfois été décevant et que le prochain ne sera peut-être pas plus glorieux. L'homme politique reste un humain.
 
Le problème de la vie pour un Chrétien commence par rapport à lui-même, dans sa façon de traiter ses fonctions émotives, sa cupidité ou son orgueil blessé. Et donc, ce qui devrait le préoccuper d'abord dans la société, ce n'est pas le fait de voir les responsables faire des erreurs ou même d'être parfois corrompus, mais c'est sa façon personnelle de vouloir profondément avoir une influence sur les choses et donc de ne pas poser d'actes neutres.
 
C'est, pour le Chrétien, fuir le non-choix, le désabusement, le laisser-faire qui sont dans l'air du temps.
 
La religion n'est pas faite pour des occasions extraordinaires, telles la naissance, le mariage, la mort. Elle tend à nous apprendre qu'aucun acte n'est quelconque, et que tout instant, que tout choix constitue une occasion exceptionnelle. Ce n'est pas nécessairement dans des moments d'extase que peut être atteint le sommet de la vie spirituelle. Ce sommet existe partout, accessible dans l'action la plus ordinaire, comme d'exprimer un vote.
 
 
Le caractère d'un Chrétien n'est pas seulement déterminé par des actes de magnanimité, mais par un constant effort pour réduire son indifférence dans les menues actions quotidiennes. C'est souvent la constance qui sanctifie.
 
Aussi, ne pouvons-nous qu'être interpellés, quelque soit notre choix politique, à ne pas nous dérober, à ne point faillir et à ne pas poser d'acte neutre. La résignation est toujours une faillite morale. La joie de faire son devoir est une des plus hautes expériences que puissent connaître les hommes. Et, s'il est peut-être vrai que toute joie ne mène pas à Dieu, toute joie vient de Dieu...
 
Pas besoin de baguette de sourcier pour déceler notre intérêt global. Agissons bien.
 

Sœur Marie-Aurore de la Contemplation

Ermite du Carmel de Rochefort

 

 

05 juin 2010

ECOUTER ET SE TAIRE.

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Il n'est pas toujours possible de les tenir à distance.
 
C'est un fait qu'il est bon de se rappeler : il n'y a pas d'écoute si d'abord, il n'y a pas de silence.
 
Silence extérieur certes.
Ecouter, c'est d'abord laisser de la place matériellement à son interlocuteur, lui donner l'espace dont il manque souvent dans la vie quotidienne pour s'exprimer, pour se dire.
 
Silence intérieur surtout.
Ecouter requiert qu'on ne se laisse pas envahir soi-même par ses propres idées, ses propres souvenirs, ses propres émotions que suscitent les paroles ou les attitudes de celui qui cherche quelqu'un à qui parler.
 
En fait, ce silence intérieur est le plus difficile à réaliser. Car, fatalement, il y a des tas de choses qui se passent en nous quand nous écoutons, des choses neuves ou qui se répètent mais qui, le plus souvent, sont imprévisibles.

 

Extraits de « Ecouter l'Autre » A. VANNESSE.

 

 

03 juin 2010

Prière et action

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Si aujourd'hui on ne peut plus prier « comme » jadis, à moins d'être dans un monastère ou dans certaines situations particulières de vie, il n'en découle pas cependant qu'on ne doive plus prier, mais au contraire qu'il faut prier autrement et c'est cet autrement qu'il faut découvrir.   (Madeleine DELBREL)

Madeleine DELBRËL (1904-1964) à vingt ans est foudroyée par Dieu et se convertit. Elle pense se retirer dans un monastère cloîtré. Elle choisit, au contraire, comme lieu de sa sainteté un faubourg ouvrier de Paris et elle en vit les difficultés et les aliénations. Madeleine est une femme d'action, une chrétienne laïque, libre des schémas mentaux. Une croyante qui  trouve dans la prière rude, essentielle et tissée d'amour l'élément unifiant de sa vie.

Tout en étant très proche de nous dans le temps et plongée dans l'accélération urbaine de Paris, elle déclare qu'il n'y a pas de conflit entre l'action et la prière. « Ce qui nous menace d'asphyxie - dit-elle- c'est l'agitation car elle « nous essouffle ». Eloigner l'agitation de notre vie semble important au moins autant que les temps de prière.

Dans la prière/action l'âme rencontre, avec douceur et calme, Dieu présent et à l'œuvre en elle. Et elle insiste : « Comme nous trouvons dans l'amour une occupation suffisante, nous ne nous attardons pas à classifier les actes en prière et actions. Nous considérons que la prière est une action et que l'action est une prière : il nous semble qu'une action vraiment amoureuse est toute pleine de lumière ».

Peu importe donc, ce que l'on fait, mais comment on le fait, avec quelle charge d'amour on l'accomplit. « ...tenir à la main un balai ou un stylo ; parler ou se taire ; raccommoder ou faire une conférence ; soigner un malade ou taper à la machine. Tout ceci n'est que l'écorce de la réalité étonnante, la rencontre de l'âme avec Dieu, renouvelée à chaque instant... On sonne ? Vite, allons ouvrir ; c'est Dieu qui vient nous aimer. Un renseignement ?... Le voici... C'est Dieu qui vient nous aimer. Laissons-le faire ».

02 juin 2010

L'icône endommagée

 

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A moins de regarder une personne et de voir la beauté en elle, nous ne pouvons l'aider en rien. On n'aide pas une personne en isolant ce qui ne va pas chez elle, ce qui est laid, ce qui est déformé.
 
Le Christ regardait toutes les personnes qu'il rencontrait, la prostituée, le voleur, et voyait la beauté cachée en eux. C'était peut-être une beauté déformée, abîmée, mais elle était néanmoins beauté, et Il faisait en sorte que cette beauté rejaillisse.
 
C'est ce que nous devons apprendre à faire envers les autres.
 
Mais, pour y parvenir, il nous faut avant tout avoir un cœur pur, des intentions pures, l'esprit ouvert, ce qui n'est pas toujours le cas... afin de pouvoir écouter, regarder et voir la beauté cachée.
 
Chacun de nous est à l'image de Dieu, et chacun de nous est semblable à une icône endommagée.
 
Mais si l'on nous donnait une icône endommagée par le temps, par les événements, ou profanée par la haine des hommes, nous la traiterions avec tendresse, avec révérence, le cœur brisé.
 
C'est à ce qui reste de sa beauté, et non à ce qui en est perdu, que nous attacherions de l'importance.
 
Ainsi, nous devons apprendre à réagir envers chacun...                                                                        

 

Anthony Bloom, moine orthodoxe