02 août 2010

A partir d'un manque.

... sur le miracle de Cana.

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Ce miracle de Cana a une profonde signification spirituelle. Pour qu'il s'accomplisse, il fallait qu'il y ait un manque. « Le vin manquait », dit le texte. Et tout part de là, à partir de ce manque. C'est souvent à partir d'une situation de pauvreté, de détresse, de manque, que Dieu intervient dans nos vies. Il aime rejoindre en nous ce qui est en creux, en désir, en attente, en souffrance, peut-être.

Mais pensons-nous assez à lui dire : « Je n'ai plus de vin », je suis en panne de courage, de confiance, d'affection. En panne de bonheur. Les épreuves de notre vie peuvent devenir cet espace que Dieu vient remplir de sa présence. Tous les amis de Dieu ont dû faire leur traversée du désert. Ils ont dû endurer le silence de Dieu. Mais ce silence de Dieu est lui-même devenu pour eux une parole qui dit sa grandeur et son « immense gloire » et conduit à des profondeurs nouvelles.

Jésus transforme l'eau en vin. Le vrai bon vin de nos vies, c'est le Christ. Mais il faut l'avoir goûté pour le savoir. Il faut avoir respiré ce que saint Paul appelle « La bonne odeur du Christ » « Faites tout ce qu'il vous dira », nous dit Marie. Laissons s'accomplir en nous le miracle de Cana

 

Jean MEEÜS     

 

29 juillet 2010

J'ai eu la chance de rentrer dans toutes ces maisons de Dieu.

 

 

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A un moment de ma vie j'ai fait de la mendicité, je jouais en bordure de route et on me donnait à manger. Une question ? Les mains qui te donnent à manger sur le trottoir, tu connais leur religion ? Tu connais leurs origines ? Non. Et c'est à partir de ce moment que j'ai posé un regard sain sur l'homme. Ma théorie, là voici : Dieu m'a donné des yeux pour ne voir que lui, donc dès que j'ai en face de moi un être, je suis en face de Dieu. C'est ma dimension Fou de Dieu. Je refuse de mettre une étiquette sur ma foi, parce que je me méfie des religions, les religions nous divisent. Seul Dieu nous unit. Dieu est ma religion. Voilà pourquoi dans tous les pays où je vais, si il y a un temple, je vais au temple. D'ailleurs le temple n'est pas un temple musulman, c'est le temple de Dieu. La cuisine est plus vieille que la mosquée, Dieu est plus vieux que la mosquée. Je suis allé à la mosquée parce que c'est la maison de Dieu, je suis allé à la synagogue parce que c'est la maison de Dieu, je suis allé à l'église parce que c'est la maison de Dieu. J'ai eu la chance de rentrer dans toutes ces maisons de Dieu.



A la mosquée, à la synagogue et à l'église, ce qui est fabuleux c'est que le dénominateur commun à toutes ces grandes croyances, c'est Dieu. Dieu est le trait d'union entre chrétiens, juifs et musulmans. Ce Dieu là m'intéresse. J'en ai fait ma propriété personnelle. Les religions, vous pouvez vous les partager mais quant à Dieu, il ne faut pas y toucher. Dieu c'est comme le ciel, il couvre tout le monde. Avec les politiciens, il y a l'espace aérien français, l'espace aérien américain. Ils ont aussi divisé l'océan: l'espace maritime qui appartient à tel ou à tel pays. Et avec Dieu, ils ont voulu faire ça aussi. Ils ont fait des sous-groupes dans l'islam, des sous-groupes dans le christianisme. Quand tu dis à quelqu'un que tu es musulman, on te dit « mais t'es wahabite ou t'es sunnite ? ». Et c'est parti pour les débats. Quand tu dis que tu es chrétien, on te dit « mais t'es protestant ou témoin de Jéhovah, ou bien catholique ? ». Et c'est parti. Ma foi n'est pas discutable, ce n'est pas négociable, elle est inoxydable. C'est une liaison secrète que j'ai avec mon créateur. Voilà pourquoi je dis que Dieu est ma religion.

 

Alpha Blondy.

 

28 juillet 2010

La Parabole de la vigne

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de Saint Ambroise (vers 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église

 

 

 

La Parabole de la vigne

 

 

      La vigne est notre figure, parce que le peuple de Dieu, enraciné sur le cep de la vigne éternelle, s'élève au-dessus de la terre. Foisonnement d'un sol ingrat, tantôt elle bourgeonne et fleurit, tantôt elle se revêt de verdure, tantôt elle ressemble au joug aimable de la croix, quand elle a grandi et que ses bras étendus forment les sarments d'un vignoble fécond… On a donc raison d'appeler vigne le peuple du Christ, soit parce qu'il marque son front du signe de la croix (Ez 9,4), soit parce qu'on récolte ses fruits à la dernière saison de l'année, soit parce que, comme pour les rangs d’un vignoble, pauvres et riches, humbles et puissants, serviteurs et maîtres, tous dans l’Église sont d’une égalité parfaite...

 

      Quand on attache la vigne, elle se redresse ; quand on l'émonde, ce n'est pas pour l'amoindrir, mais pour la faire croître. Il en est de même du peuple saint : si on le lie, il se libère ; si on l'humilie, il se redresse ; si on le taille, on lui donne en fait une couronne. Bien mieux : de même que le rejeton, prélevé sur un vieil arbre, est greffé sur une autre racine, de même ce peuple saint … nourri sur l'arbre de la croix … se développe. Et l'Esprit Saint, comme répandu dans les sillons d’un terrain, se déverse dans notre corps, lavant tout ce qui est immonde et redressant nos membres pour les diriger vers le ciel.

 

      Cette vigne, le Vigneron a l'habitude de la sarcler, de l'attacher, de la tailler (Jn 15,2)… Tantôt il brûle de soleil les secrets de notre corps et tantôt il les arrose de pluie. Il aime sarcler son terrain, pour que les ronces ne blessent pas les bourgeons ; il veille à ce que les feuilles ne fassent pas trop d'ombre…, ne privent pas de lumière nos vertus, et n’empêchent pas la maturation de nos fruits.

 

27 juillet 2010

« Je me lèverai et j'irai vers mon père »

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« Je me lèverai et j'irai vers mon père »

 

 

Celui qui dit ces paroles gisait à terre. Il prend conscience de sa chute, il se rend compte de sa ruine, il se voit enlisé dans le péché et il s'écrie : « Je me lèverai et j'irai vers mon père ». D'où lui vient cet espoir, cette assurance, cette confiance ? Du fait même qu'il s'agit de son père. « J'ai perdu, se dit-il, ma qualité de fils ; mais lui n'a pas perdu celle de père. Il n'est point besoin d'un étranger pour intercéder auprès d'un père : c'est l'affection même de celui-ci qui intervient et qui supplie au plus profond de son cœur. Ses entrailles paternelles le pressent à engendrer de nouveau son fils par le pardon. Coupable, j'irai donc vers mon père ».

 

Et le père, à la vue de son fils, voile immédiatement sa faute. A son rôle de juge il préfère celui de père. Il transforme tout de suite la sentence en pardon, lui qui désire le retour du fils et non sa perte... « Il se jeta à son cou et l'embrassa ». Voilà comment le père juge et comment il corrige : il donne un baiser au lieu d'un châtiment. La force de l'amour ne tient pas compte du péché, et c'est pourquoi le père remet d'un baiser la faute de son fils ; il la couvre par ses embrassements. Le père ne dévoile pas le péché de son enfant, il ne flétrit pas son fils, il soigne ses blessures de sorte qu'elles ne laissent aucune cicatrice, aucun déshonneur. « Heureux ceux dont la faute est ainsi remise et le péché pardonné » (Ps 31,1).

 

 

Saint Pierre Chrysologue (vers 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église

26 juillet 2010

Il faut donner ce qui vous coûte quelque chose.

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« Ils ont donné de leur superflu, mais elle, de son indigence »

 

 

      Il faut donner ce qui vous coûte quelque chose. Il ne suffit pas de donner seulement ce dont vous pouvez vous passer mais aussi ce dont vous ne pouvez ni ne voulez vous passer, des choses auxquelles vous êtes attaché. Votre don devient alors un sacrifice qui aura du prix aux yeux de Dieu… C’est ce que j'appelle l'amour en action. Tous les jours, je vois grandir cet amour, chez des enfants, des hommes et des femmes.

 

      Un jour je descendais la rue ; un mendiant vint vers moi et me dit: « Mère Teresa, tout le monde te fait des cadeaux ; moi aussi, je veux te donner quelque chose. Aujourd'hui, je n'ai reçu que vingt-neuf centimes pour toute la journée et je veux te les donner. » Je réfléchis un moment ; si je prends ces vingt-neuf centimes (qui ne valent pratiquement rien), il risque de n’avoir rien à manger ce soir, et si je ne les prends pas, je lui ferai de la peine. Alors j'ai tendu les mains et j'ai pris l'argent. Jamais sur aucun visage, je n'ai vu autant de joie que sur celui de cet homme, tellement heureux d'avoir pu faire un don à Mère Teresa ! C'était un énorme sacrifice pour lui, qui avait mendié toute la journée au soleil cette somme dérisoire dont on ne pouvait rien faire. Mais c'était merveilleux aussi, car ces piécettes auxquelles il renonçait devenaient une fortune, puisqu'elles étaient données avec tant d'amour.

 

 

Bienheureuse Teresa de Calcutta