13 juillet 2012

PAROLES DU DIEU VIVANT

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Dieu n’existera comme être infini que si les hommes en font un Être vivant à travers l’interprétation, et non une idole figée.

Une parole très importante du Talmud déclare:«Paroles des uns et des autres, paroles du Dieu vivant».

Autrement dit, quand il y a paroles des uns et des autres, alors les paroles de Dieu sont celles d’un Dieu vivant. Au contraire, si on en reste à la parole unique, si on tombe dans le piège qui consiste à dire: « Nous pensons que Dieu est ceci, nous disons que Dieu est cela », on crée une idéologie de Dieu, une théologie qui énonce LA vérité de ce qu’il faut penser et dire sur Dieu. On aboutit alors tout simplement à la mort de Dieu. L’enfermer dans une compréhension uni­que, c’est Le tuer ou Le laisser mourir. 

La vocation du Tal­mud - la loi orale des juifs -, c’est de faire éclater la parole unique de la révélation biblique pour rendre ou garder son statut d’infini.

 

Marc-Alain OUAKNIN
Rabbin et philosophe.

Extrait de « La plus belle histoire de Dieu » Ed. Seuil

 

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08 juillet 2012

DIEU AVEC LES MOTS DE L’HOMME

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Voilà bien ce qui est surprenant: il n’y a pas dans la Bible de vocabulaire religieux. Les mots de la vie quotidienne, le vo­cabulaire des relations humaines, de la famille ou du commerce, inscrivent Dieu dans la vie de tous les jours. Seuls les païens et leurs magiciens, ceux dont les dieux habitent très loin parce qu’ils ne S’intéressent pas aux hommes, prétendent les mobili­ser ou les amadouer avec des mots spéciaux et des « Abra­cadabra ». Le Dieu d’Israël, celui de Jésus, s’assied à notre table, pour parler avec nous, dans notre langue.

Aucune langue, aucun mot n’est spécialement habilité à dire Dieu, comme un outil adéquat qui aurait été mis au point uniquement pour cet usage.  Mais tous les mots de l’homme, les mots qui disent son intelligence et son coeur, ses trouvailles, ses relations, ses affections et ses désirs profonds, tous les mots vraiment humains peuvent dire vraiment quelque chose de Dieu.

Et quand Jésus lui-même a voulu nommer Dieu, ce n’est pas non plus dans un dictionnaire qu’il a trouvé le mot « Père » et l’appellation « Papa », « Abba ».  Pour dire sa relation per­sonnelle à celui qui est tout pour lui, et que tous autour de lui appellent solennellement « Dieu », Jésus reprend tout simple­ment le nom affectueux qu’il donnait, tout enfant, à son papa, Joseph, qui veillait sur lui.

Jean-Noël BEZANCON, prêtre et théologien.
Extrait de « Dieu n’est pas bizarre », éd. Bayard-Centurion

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07 juillet 2012

Un temps de canard !

Un regard vers Dieu fait passer sur la grisaille du quotidien comme un reflet de bonheur éternel
(Frère Roger)

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Tout le monde voudrait changer la météo.  Mission impossible ! Mais si on commençait par offrir un parapluie...

Connaissez-vous la fabuleuse histoire du parapluie jaune ?

Il était une fois un pays gris et triste, où, lorsqu’il pleuvait, tous les habitants circulaient dans les rues avec des parapluies noirs. Toujours, rigoureusement, noirs.  Sous le parapluie tous avaient un air courroucé et triste… Et il ne peut pas en être autrement sous un parapluie noir !

Mais un jour que la pluie tombait à verse, plus drue que jamais, apparut à l’improviste un monsieur un peu bizarre qui se promenait sous un parapluie jaune. Et comme si cela ne suffisait pas, ce monsieur souriait.  Quelques passants le regardaient, scandalisés, depuis le dessous du parapluie noir qui les abritait, et ils grommelaient : « Regardez-moi cette indécence ! Il est vraiment ridicule avec ce parapluie jaune qu’il arbore. Ce n’est pas sérieux ! La pluie est au contraire une chose sérieuse et un parapluie ne peut qu’être noir !». D’autres se mettaient en colère et se disaient l’un à l’autre : « Mais quelle est donc cette drôle d’idée que de se promener avec un parapluie jaune ? Ce type ne cherche qu’à faire de l’esbroufe, c’est quelqu’un qui veut se faire remarquer à tout prix. Il n’est absolument pas marrant ! »

En effet, il n’y avait absolument rien de marrant dans ce pays, où il pleuvait sans cesse et où les parapluies étaient tous noirs.

Seulement voilà, la petite Natacha ne savait pas quoi penser. Une pensée lui trottait dans la tête avec insistance : « Lorsqu’il pleut, un parapluie est un parapluie. Qu’il soit jaune ou noir, ce qui compte, c’est d’avoir un parapluie qui abrite de la pluie ».  De plus, la petite fille s’apercevait que ce monsieur sous son parapluie jaune avait l’air d’être parfaitement à son aise et heureux. Elle se demandait le pourquoi.

Un jour, à la sortie de l’école, Natacha s’aperçut qu’elle avait oublié chez elle son parapluie noir. Elle haussa les épaules et prit le chemin de sa maison nu-tête, laissant la pluie tremper ses cheveux. Le hasard voulut qu’à peu de distance de là elle croisât l’homme au parapluie jaune, qui lui proposa en souriant : « Fillette, veux-tu t’abriter ? ».  Natacha hésita. Si elle acceptait, tous se moqueraient d’elle. Mais lui arrive aussitôt l’autre pensée : « Lorsqu’il pleut, un parapluie est un parapluie. Qu’il soit jaune ou noir, qu’importe ? Il vaut toujours mieux avoir le parapluie que d’être trempé par la pluie ! ». Elle accepta et s’abrita sous le parapluie jaune à côté de ce gentil monsieur.

Alors elle comprit pourquoi il était heureux : sous le parapluie jaune le mauvais temps n’existait plus! Il y avait un grand soleil jaune dans le ciel bleu, où les petits oiseaux volaient en gazouillant. Natacha avait un air si stupéfait que le monsieur éclata de rire : « Je le sais ! Toi aussi tu me prends pour un fou, mais je veux tout t’expliquer. Autrefois, j’étais triste, moi aussi, dans ce pays où il pleut sans cesse. J’avais, moi aussi, un parapluie noir. Mais un jour, en sortant du bureau, j’ai oublié mon parapluie et je pris le chemin de ma maison, tel que j’étais. Chemin faisant, je rencontrai un homme qui m’offrit de m’abriter sous son parapluie jaune. Comme toi, j’ai hésité parce que j’avais peur d’être différent, de me rendre ridicule. Mais ensuite j’ai accepté, parce que j’avais encore plus peur d’attraper un rhume. Et je m’aperçus – comme toi – que sous le parapluie jaune le mauvais temps avait disparu. Cet homme m’enseigna pourquoi sous le parapluie noir les personnes étaient tristes : le battement de la pluie et le noir du parapluie les portaient à se renfrogner, et elles n’avaient aucune envie de se parler. Puis, tout à coup, l’homme s’en alla et je m’aperçus que je tenais dans ma main son parapluie jaune. Je courus après lui, mais ne réussis plus à le trouver : il avait disparu. Ainsi, j’ai conservé le parapluie jaune et le beau temps ne m’a plus jamais quitté ».

Natacha s’écria : « Quelle histoire ! Et vous ne vous sentez pas embarrassé à conserver le parapluie d’un autre ? » Le monsieur répondit : « Non, car je sais bien que ce parapluie appartient à tout le monde. Cet homme l’avait sans doute reçu, lui aussi, de quelqu’un d’autre ». Quand ils arrivèrent devant la maison de Natacha, ils se saluèrent.

Dès que l’homme disparut en s’éloignant, la petite fille s’aperçut qu’elle tenait dans sa main son parapluie jaune. Mais qui sait désormais où retrouver ce gentil monsieur ?

Ainsi Natacha conserva le parapluie jaune, mais elle savait déjà que bien vite il changerait de propriétaire, qu’il passerait dans d’autres mains, pour abriter de la pluie et apporter le “beau fixe” à d’autres personnes...  (extrait de l'Etrenne 2007)

Sous le ciel gris de nos rêves impossibles, je vous souhaite de pouvoir cheminer sous un tel parapluie… Parapluie aux couleurs de la rencontre qui illumine les cœurs et éclaire les visages d’un sourire heureux...  Et plus encore, de pouvoir à votre tour l’offrir…

Et bonnes vacances... un peu de patience, le soleil arrive !

A+

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04 juillet 2012

« En ce temps déjà, le centuple »

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      Les possessions que nous avons ne sont pas nôtres. Dieu nous les a données à cultiver et veut que nous les rendions fructueuses et utiles... Quittez donc toujours quelque partie de vos moyens en les donnant aux pauvres de bon cœur... Il est vrai que Dieu vous le rendra, non seulement en l'autre monde, mais en celui-ci, car il n'y a rien qui fasse tant prospérer nos affaires que l'aumône ; mais en attendant que Dieu vous le rende vous serez déjà plus pauvre de ce que vous avez donné, et quel saint et riche appauvrissement que celui qui se fait par l'aumône !

      Aimez les pauvres et la pauvreté, car par cet amour vous deviendrez vraiment pauvre, puisque, comme dit l'Écriture : « On devient ce que l'on aime » (cf Os 9,10). L'amour rend les amants égaux : « Qui est faible avec qui je ne sois faible ? », dit saint Paul (2Co 11,29). Il aurait pu dire : « Qui est pauvre avec qui je ne sois pauvre ? », parce que l'amour le faisait être tel que ceux qu'il aimait. Si donc vous aimez les pauvres, vous serez vraiment participante de leur pauvreté, et pauvre comme eux. Si donc vous aimez les pauvres, mettez-vous souvent parmi eux : prenez plaisir à les voir chez vous et à les visiter chez eux ; conversez volontiers avec eux, soyez heureuse qu'ils vous approchent à l'église, dans la rue et ailleurs. Soyez pauvre de langue avec eux, leur parlant comme une amie, mais soyez riche des mains, leur donnant largement de vos biens, puisque vous en avez en plus grande abondance.
    
 Voulez-vous faire encore davantage ?... Faites-vous servante des pauvres ; allez les servir..., de vos propres mains...et à vos propres dépens. Ce service est plus triomphant qu'une royauté.

Saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève et docteur de l'Église
Introduction à la vie dévote, troisième partie, ch. 15 (en français modernisé)

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30 juin 2012

IL AURAIT PU SE BOUGER UN PEU ...

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C’est vraiment le privilège de Dieu de pouvoir agir sans idée d’aucun profit, dans un entier désintéresse­ment.  Et c’est cela qui se manifeste en Jésus-Christ, dans tout son style de vie qui est un défi par rapport à notre mentalité utilitaire.  Il aurait tout de même pu se mettre à bouger un peu, se mettre au travail avant l’âge de trente ans ! C’est tout de même du luxe, de passer trente années d’indifférence tranquille devant la souffrance du monde.

Cela rendrait service de changer la pierre en pain pour tous ceux qui ont faim dans le monde ...

Il fallait vraiment être Dieu pour faire le choix de renoncer à être le Père Noël qui allait soulager le monde dans toutes ses nécessités

Toute la vie du Christ est un défi par rapport à notre mentalité de calcul. Quand on n’a que trente-trois ans à vivre, on n’en dépense pas trente à ne rien faire. Puis, pendant trois ans, rester enfermé dans ce petit pays et avec des gens les moins influents de ce petit pays…

Robert GUELLUY, prêtre et théologien.
Extrait de notes de retraite.

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Notre lettre d'information vient de paraître

«Tandis que la société s’enlise dans ses égoïsmes, nous avons la possibilité de mettre notre cœur au dehors pour lui permettre de prendre l’air de l’humanité...»

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