30 avril 2014

CHANT DU VAGABOND

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Je suis celui qui passe
Devant les maisons aux portes fermées
Et les jardins clos
Où hurlent les chiens méchants…
Loin du feu qui brille pour la famille,
Loin de la table mise où mon couvert n’est pas.
Je dors seul dans les foins des fossés étroits
Et ne serai jamais le père d’une race.
 
Mais le ciel est à moi, et la terre, et la route ;
Toutes les étoiles en haut,
Et toutes les fleurs en bas.
Pour moi les eaux coulent jusqu’à la mer,
Pour moi les montagnes
S’élèvent et le vent souffle,
Et pour moi l’univers bascule
Autour de son axe étincelant ;
Car c’est pour moi que Dieu créa le Monde,
Pour moi et pour son Fils, le Dieu-Vagabond.
 
Henriette Robitaille
 
 

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28 avril 2014

Savoir...

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Savoir attendre
Sans vouloir tout comprendre
Savoir hurler
Sans pour autant se résigner,
Savoir pleurer
Sans pour cela désespérer.
  
Essayer d'avancer
Pour ne pas retomber,
Essayer d'oublier
Pour ne pas se noyer,
Essayer d'espérer
Pour ne pas se révolter.
  
Laisser couler son coeur
Comme s'ouvre une fleur,
Laisser sortir son âme
Comme s'élève une flamme,
Laisser renaître la vie
Comme pousse l'épi.
  
Regarder l'horizon
Pour une autre ascension,
Attendre un navire
Pour un autre avenir,
Guetter l'Espérance
Pour une autre naissance.
  
Elisabeth Lafont 
 

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21 avril 2014

SI DIEU OUBLIAIT

en hommage à Garcia Marquez décédé ce vendredi 18 avril...

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« Si Dieu oubliait un court instant que je ne suis qu’une marionnette de chiffon et me donnait un bout de vie, je profiterais de ce délai le plus que je pourrais. Je ne dirais sans doute pas tout ce que je pense, mais en définitive je penserais tout ce que je dis. Je donnerais du prix aux choses, non pour ce qu’elles valent, mais pour ce qu’elles signifient.
 
Je dormirais peu, rêverais plus, car j’ai compris que chaque minute où nous fermons les yeux, nous perdons soixante secondes de lumière. Je marcherais quand les autres s’arrêtent, me réveillerais quand les autres dorment. Si Dieu m’offrait un bout de vie, je m’habillerais simplement, je m’étendrais sur le sol, mettant à découvert non seulement mon corps mais aussi mon âme. Je montrerais aux hommes combien ils se trompent en pensant que l’on cesse de tomber amoureux ! A un enfant je donnerais des ailes, mais je le laisserais apprendre à voler seul. Aux vieux j’enseignerais que la mort ne vient pas avec la vieillesse mais avec l’oubli.
 
J’ai appris tant de chose de vous, les hommes…J’ai appris que tout le monde veut vivre en haut de la montagne sans savoir que le vrai bonheur réside en la manière de l’escalader. J’ai appris que quand un nouveau né attrape pour la première fois le doigt de son père dans son petit poing, il vient de l’attraper pour toujours. J’ai appris qu’un homme n’a pas le droit d’en regarder un autre de haut que lorsqu’il peut l’aider à se relever. Elles sont très, nombreuses les choses que j’ai apprises de vous, mais en fait beaucoup ne me serviront pas, car quand vous me regardez dans cette boîte, malheureusement je serai mort.
 
Dis toujours ce que tu sens et fais ce que tu penses.
 
Si je savais qu’aujourd’hui est la dernière fois que je vais te voir dormir, je t’embrasserais de toutes mes forces et prierais le Seigneur pour pouvoir être le gardien de ton âme. Si je savais que se sont les dernières minutes que je te vois je dirais « Je t’aime » sans me demander bêtement que tu le sais déjà. Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne d’autres occasions de bien faire les choses, mais si je me trompe et qu’aujourd’hui est tout ce qui nous reste, j’aimerais te dire combien je t’aime et que jamais je ne t’oublierai.
 
Demain n’est garanti pour personne, jeune ou vieux. Aujourd’hui peut-être la dernière fois que tu vois ceux que tu aimes. Pour cela, n’attends pas trop, fais-le maintenant, parce que si demain ne vient jamais, tu regretteras le jour où tu n’as pas pris le temps pour un sourire, une accolade, un baiser, ou tu étais trop occupé pour leur accorder un dernier souhait. Garde ceux que tu aimes près de toi, dis-leur à l’oreille combien tu as besoin d’eux et traite-les bien, prends le temps de leur dire « pardon », « excuse-moi », « s’il-vous-plaît », « merci » et tous les mots d’amour que tu connais. Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande au Seigneur la force et la sagesse pour les exprimer. Montre à tes amis et à ceux que tu aimes combien ils comptent pour toi.
 
Gabriel Garcia MARQUEZ
(sans doute un de ces derniers textes qu'il écrivit et envoya à ses amis lorsqu’il se retira de la vie publique des suites de sa maladie.)
 
 

08 avril 2014

Quand le printemps émerveille ton âme d'enfant

 

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Dans le parfum du printemps naissant,
J'ai pris ta main d'enfant-adolescent,
Je t'ai fait découvrir les couleurs des feuilles,
La lenteur du temps que l'on cueille,
Je t'ai fait renaître à la vie,
En cette période de silence intense,
J'ai ressuscité toutes tes envies.
 
Ton regard émerveillé sur les beautés,
Les teintes qui s'allument tel un soleil d'été,
L'instant qui consume tes rêves secrets,
Embrase tes yeux d'un enthousiasme heureux.
Merveilleux est le moment de tes admirations,
Il redonne à la brise des chants d'inspirations.
 
Oui, les oiseaux chantent au plus haut,
Pour toi ce sont les chants les plus beaux,
Mélodies sacrées venues d'un ailleurs,
Dont tu ne sais le nom mais tu entends le cœur,
Battre en toutes saisons même celles dites mauvaises.
 
Souviens-toi autrefois tu étais un hiver froid,
Ta lumière brillait comme une lame de couteau,
Celui que tu utilisais pour voler tous ces salauds,
Les personnes étaient des pions dans tes chaos,
Maintenant tu vois le Monde sous un aspect nouveau.
L'existence il faut la respecter car elle nous est donnée,
Par un Absolu dont nous ne cesserons jamais,
De chercher les traces pour toujours avancer.
 
Vers la joie, l'allégresse, le bonheur d'être sur terre,
A contempler les souffles éternels qui nous font respirer,
Sur cette planète si belle et qui parfois pleure,
De ne pas être aimée comme toi autrefois,
Quand l'existence semblait te glisser entre les doigts.
Tu as trouvé de bonnes raisons de vivre,
De ton passé il faut que tu te délivres,
Pour être enfin un homme debout et libre.
Je t'accompagnerai vers ce destin
Chaque matin que Dieu fait.
 
Bruno LEROY.
 
 

04 avril 2014

La tendresse

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La tendresse, c'est quand on est comme ça,
petit... tout brisé devant l'autre,
Et que dans son regard,
on découvre qu'on existe.
 
La tendresse, c'est quand on partage tout,
Et que la communion ne prend rien
de ce jardin secret
qui jamais à l'autre n'appartient.
 
La tendresse, c'est quand on pleure
les larmes de l'autre
Et que sur son visage
elles sèchent d'un sourire.
 
La tendresse, c'est quand on se met à genoux
devant la liberté de l'autre,
Et que là où s'élargit la blessure,
brusquement grandit l'amour.
 
M. Collard.
 

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