17 avril 2010

SUR LE VIF.

Sans titre 4
 

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Comme chaque jour, j'allais à la grand' poste déposer le courrier ; c'est en courant que je franchis la porte de la salle des guichets car une  violente pluie d'orage s'abattait sur le quartier en cette fin de juillet.
 
Près de la fenêtre, un garçon d'une trentaine d'années, en pull-over et nu-tête scrutait le ciel d'un air inquiet.
 
Je pourrais te déposer chez toi si tu habites sur ma route lui proposais-je...
-              Je dois faire une course à tel endroit répondit-il , c'est assez urgent et la pluie tombe toujours.
Voyant son embarras je l'invite à monter dans la voiture pour le déposer à son rendez-vous.
-              Tu es marié ?
-              Oui, mais ma femme s'est envolée au début du mariage ; je vis avec une compagne qui a de jeunes enfants.
-              Tu as du travail ?
-              Quand j'étais jeune, au moment d'apprendre un métier, j'ai dû passer un long séjour en clinique pour soigner un problème de dos. Je ne pouvais de ce fait qu'être manœuvre ce qui me reconduisit de nouveau à l'hôpital.  L'Assistance publique me donne à présent une petite pension.
 
La pluie ayant cessé et comme nous arrivions presqu' au but de son voyage il me propose de le déposer à l'entrée du quartier pour ne pas abuser de mon temps...
 
Une poignée de mains... des vœux de bonne chance, des remerciements... et il disparaît dans la première rue du coron.
 
Je rentre ma voiture dans le garage et je trouve un billet de 5 euros déposé à mon insu dans le vide-poche.
 
Il est resté longtemps...bien longtemps.
Il me disait tant de choses !

 

(Achille)

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