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une « méditation » de 1982 mais qui garde toute son actualité
Face à quatre photographies authentiques de Don Bosco, le « BOLLETTINO SALESIANO » mars 1982, pp. 18-19) a publié la méditation que nous avons traduite et que nous vous proposons ici. Ce qui a frappé l'auteur dans ces « portraits» impressionnants, c'est la « plénitude d'humanité» qui s'en dégage.
Plénitude d'humanité, voilà le visage de Don Bosco. Le visage d'un homme qui sait, qui connaît, qui a de la pitié, qui écoute, qui répond, qui révèle le fond de son être, son authenticité, sa compréhension, sa connaissance de l'homme. A cent ans de distance, nous pourrions en faire la "une" du Concile d'aujourd'hui, du décret "Gaudium et Spes", de la condition humaine, de la mission de l'Église dans le monde contemporain. Sur le visage de Don Bosco, il y a cette union intime de la joie, de l'espérance, des angoisses des hommes de notre temps, des pauvres surtout, de tous ceux qui souffrent. La capacité d'être avec les autres hommes, d'expérimenter avec eux la même destinée terrestre. Sans duplicités. Sans angélismes. Sans anathèmes. Son visage est une leçon d'amour partagé, une prédication tonique, une communion de solidarité avec la famille humaine tout entière.
Intensité du regard, voilà le visage de Don Bosco! Le visage d'un homme fort, qui exprime la seigneurie de la paternité. Un visage plein d'assurance, qui ne craint rien, qui te donne des certitudes. La largeur d'un front ouvert, intelligent. La perspicacité d'un regard qui voit à l'intérieur, qui émeut le dedans de l'être, qui appelle et persuade de l'intérieur. Il y a dans ce regard un appel aux ressources intimes, aux capacités les plus vitales de la liberté et de l'amour. La richesse qui vient de cette intensité est beaucoup plus étendue que les images qui, du point de vue physique et constatable, se dessinent sur notre rétine. C'est un regard dans lequel se reflètent ou se rencontrent la lumière venant de Dieu et celle venant du fond de l'être.
Tempérance de la vie, voilà le visage de Don Bosco! Je me rappelle toujours les paroles de ce mystérieux personnage qui indique à Don Bosco le travail et la tempérance: "Il faut que tu fasses imprimer ces paroles, qui seront votre blason, votre devise et votre signe distinctif... Ces paroles tu les feras expliquer, tu les répéteras, tu y insisteras. Tu feras imprimer un manuscrit qui les explique...". Don Bosco les a imprimées dans les livres ces paroles. Mais il les a aussi imprimées sur son visage. Un visage qui manifeste l'exemple de l'obéissance à Dieu, l'amour de la pauvreté volontaire, le triomphe de la chasteté. Tout le don de sa vie s'explique au prix de cette tempérance. La prodigalité de son cœur naît de cette maîtrise de lui-même. La virilité de son courage, du renoncement à toute préoccupation de lui-même.
Expérience de lutte, voilà le visage de Don Bosco!
Il y a les traits de la fatigue, de l'homme qui a grandi dans la pauvreté et l'absence d'un père. Là, c'est du concret, c'est du réel, c'est du construit.
Il y a le poids du temps qui presse et qui fait travailler davantage. Il y a l'horreur du verbalisme, la fuite de tout alibi, de toute tromperie intellectualiste. C'est un visage qui t'arrête et qui te renvoie à tes frères. La douceur miséricordieuse du bon pasteur, qui te donne la paix et qui pourtant te l'enlève, qui t'emporte dans le dynamisme, dans l'ardeur missionnaire, dans l'humilité du serviteur qui a renoncé à tout pour se laisser programmer par Dieu sans arrêt: "Je cours devant moi jusqu'à la témérité".
Le secret d'un sourire, voilà le visage de Don Bosco! Confiance absolue en Dieu, sympathie pour le monde, refus de décrier l'homme. La compagnie d'une mère extraordinaire, Marie. Proposition de la sainteté comme idéal séduisant et réalisable.
Et joie. La joie qui crée amour, qui crée paternité, qui crée patience, qui crée confiance, qui crée dialogue, qui crée foi. Le Recteur Majeur a dit : "Salésiens, c'est beau !" C'est changer la qualité de la vie. Le visage de Don Bosco est la preuve la plus rigoureuse de cette nouveauté, de cette alternative de joie pendue aux clous de la croix.
Choix de sainteté, voilà le visage de Don Bosco! Une mission juvénile et populaire, en communion avec l'Église. Une unité avec Dieu qui le fait prêtre. Un besoin des âmes, une soif d'adoration en vertu de quoi Don Bosco est déjà, véritablement, Concile, affirmation préconciliaire de tout ce qui fait vraiment Église: l'autel, les âmes, la table, la pauvreté, la résurrection. Présence adorante. Présence cachée. Présence qui témoigne des sources de sa fièvre du travail. Cette mèche frisée de cheveux, abondante sur les tempes, cette barrette à trois cornes, comme un simple prêtre, sur la tête, ce sourire qui effleure le silence des lèvres : c'est le visage de Don Bosco saint.
Il y a tout un plan de vie dans son visage. Il est la trace d'une préférence, il est le privilège des petits, des pauvres, la capacité de dépenser tout dans l'amour et pour cela de devenir défi, contestation, folie pour les autres.
Un visage qui a une adresse, l'autel. Qui a une passion: l'amour de la vie. Qui a une joie. La joie de rencontrer, encore, l'homme d'aujourd'hui.
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